Paru sous forme de feuilleton dans l’Asahi Shimbun entre 1935 et 1939, La pierre et le sabre est le premier tome de Eiji Yoshikawa, un auteur japonais du XXème siècle, qui narre la vie romancée de l’un des escrimeurs les plus populaires du Japon : Miyamoto Musashi. La pierre et le sabre regroupent les quatre premiers livres (Terre – Eau – Feu – Vent). Partons ensemble dans l’univers du Japon féodal.
Résumé détaillé partie par partie de La pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa
Livre I – La Terre
LA CLOCHETTE
Neuvième mois de l’An 1600, deux hommes, Takezo et Matahachi, survivent à une guerre qui a opposé l’armée de l’Est et l’armée de l’Ouest. Cette dernière a été décimée à la suite d’une alliance secrète entre Kobayakawa Hideaki, qui se prétendait l’allié de l’armée de l’Ouest, et l’armée de l’Est.
Takezo demande à son ami, Matahachi, de lui pardonner. En effet, Takezo a voulu quitter son village pour prendre part à la guerre pour honorer son père qui, de son vivant, était persuadé que son fils ne vaudrait jamais rien. Munisai, le père de Takezo, était un samouraï qui a servi le seigneur Shimmen. C’est pour montrer à son père qu’il avait eu tort à son sujet que Takezo a souhaité grossir les rangs de l’armée d’Ishida Mitsunari. Toutefois, les deux hommes n’avaient pas été faits samouraïs et ont dû se contenter de rôles mineurs. Matahachi fait comprendre à son ami qu’il l’a suivi parce qu’il souhaitait également prendre part au combat. Les blessures de Matahachi ralentissent les deux amis pour trouver un refuge. Matahachi fait part à son ami de ses dernières volontés s’il venait à périr : qu’il puisse prendre soin de sa fiancée, Otzu. Lorsqu’ils tombent sur un tas de cadavres, les deux amis voient une jeune fillette qui s’éloigne, avec un bruit de clochette, lorsqu’ils se mettent à lui parler. En continuant leur chemin, il tombe sur un logement et y rencontre Akemi, la fillette de seize ans qu’ils ont rencontrée plus tôt et sa mère, Oko, qui acceptent de les héberger dans le bûcher, le temps que les troupes de Tokugawa cessent leur surveillance.
Les deux femmes s’occupent des blessures de Matahachi. Elles vivent seules et gagnent leur vie en fabriquant du moxa, un remède contre la douleur. Un jour, Takezo cherche à comprendre ce que faisait Akemi parmi les cadavres, mais celle-ci repart sans lui donner de réponses.
LE PEIGNE
Takezo et Matahachi finissent par rester auprès d’Oko et de sa fille Akemi. C’est Matahachi qui commence par abandonner le bûcher en premier pour aller rejoindre les deux femmes le soir dans la maison. Takezo pense que son ami prend des risques de se faire prendre par l’armée, mais Matahachi lui assure qu’il ne doit pas s’inquiéter.
Les deux amis prennent l’habitude de rejoindre Oko et sa fille le soir pour manger. Un jour, alors qu’ils sont dans la forêt pour récolter des champignons, Akemi tombe sur un homme du nom de Temma. Matahachi et Takezo apprennent que le mari d’Oko était un pillard, assassiné par Temma. Akemi leur révèle également que lorsqu’ils l’ont vu pour la première fois, elle était en train de voler les cadavres.
Quand Oko a appris que sa fille avait eu la visite de Temma, elle a demandé de l’aide à ses hôtes pour cacher son butin. Takezo a eu le droit de garder un sabre.
On en apprend plus sur Takezo. Ses parents se sont séparés lorsqu’il était jeune. Son père n’était pas démonstratif et Takezo s’est empressé de retrouver sa mère. Cette dernière avait refait sa vie avec un autre samouraï. Ils avaient eu une fille ensemble. Sa mère a expliqué à son fils qu’il ne devait pas rester avec elle. Takezo a commencé à devenir mauvais et cruel au point d’être craint par le village ainsi que par son père. Il a répondu à l’appel d’un escrimeur répondant au nom d’Arima Kihei et il la tué. Quand son père est mort, Takezo est devenu encore plus cruel. Il aurait pu être chassé du village s’il n’avait pas eu sa sœur aînée, Ogin, qui était la seule à savoir comment le prendre.
Un soir, Oko cherche à séduire Takezo, mais celui-ci lui est totalement indifférent. Ils sont dérangés par l’arrivée de Temma et de ses hommes qui veulent piller le trésor accumulé par Akema lorsqu’elle a volé les cadavres. Takezo et Matahachi défendent les femmes. Takezo part à la poursuite de Temma et finit par le tuer.
Le lendemain, Oko explique aux deux hommes qu’elle va partir avec sa fille. En effet, Temma a un frère, du nom de Tsujikazé Kōhei, qui risque de se venger de la mort de son frère. Ils décident de boire toutes les jarres de saké avant de partir chacun de leur côté. Oko séduit Matahachi qui la raccompagne à son lit pendant que Tazeko s’endort seul.
Le lendemain, Takezo se réveille et ne trouve qu’”un peigne rouge vif” comme trace de ses compagnons. Il comprend qu’il est tout seul. Son ami, Matahachi semble être parti avec Oko et sa fille. Takezo lui en veut de l’avoir abandonné en partant avec Oko. Cette idylle déshonore sa fiancée.
LA FÊTE DES FLEURS
Au village Miyamoto, Otsu attend patiemment que son mari, Matahachi, revienne. Cela fait quatre mois que la bataille a eu lieu et il n’est toujours pas revenu. Elle part cueillir des fleurs à l’occasion de la fête des fleurs. Un prêtre de passage dans le village, du nom de Takuan Sōhō l’accompagne. Ce dernier a une trentaine d’années et semble très étrange. Toutefois, on prétend que c’est un moine excellent. Il a commencé des études de prêtre lorsqu’il n’avait que dix ans. Takuan est plus intéressé de parler de spiritualité avec Otsu que de cueillir les fleurs. Otsu est agacé par les paroles du prêtre. Ensemble, ils vont chez Ogin, la sœur aînée de Takezo pour y boire le thé. Celle-ci semble sûre et certaine que Takezo et Matahachi sont morts cependant, Otsu n’est pas de cet avis.
Alors qu’ils sont au temple du village pour célébrer la fête des fleurs, Otsu pose ses yeux vers la foule à l’extérieur et aperçoit Takezo.
LE COURROUX DE LA DOUAIRIÈRE
Osugi, la mère de Matahachi, est en train de travailler au champ lorsque son petit-fils, Heita, vient l’avertir qu’Otsu aurait vu Takezo. Pensant que son fils est rentré, elle se rend chez elle, mais personne n’a vu son fils revenir. Otsu arrive et affirme à Osugi avoir vu Takezo. Ensemble, elles se dirigent chez Ogin. On apprend que la famille de Matahachi (les Hon’iden) et la famille de Takezo (les Shimmen) sont deux familles rivales. Osugi est persuadée que Takezo a laissé son fils mourir sur le champ de bataille.
Ogin leur assure que Takezo n’est pas revenu la voir. Des samouraïs de la garnison Tokugawa arrivent et demandent à Ogin où est son frère. Cette dernière ne comprend pas pourquoi tout le monde lui demande où est passé Takezo. Les trois femmes apprennent que Takezo est activement recherché pour avoir tué un des hommes de la garnison Tokugawa. Discrètement, Osugi donne aux soldats un conseil pour mettre la main sur Takezo, celui de faire emprisonner sa sœur aînée, Ogin. Cette dernière est donc capturée.
Peu de temps après, Takezo rejoint Osugi pour lui annoncer des nouvelles de son fils. Matahachi n’est pas mort, mais il est parti avec une autre femme sans l’avertir. Osugi tend un piège à Takezo qui est obligé de fuir.
L’ART DE LA GUERRE
Otsu apprend par une lettre que son fiancé, Matahachi, est bien vivant, mais qu’elle doit l’oublier, car il compte épouser Oko. Takuan la retrouve au plus mal et décide d’accompagner la jeune femme pour servir du saké au commandant. Ce dernier s’emporte contre Takuan, mais celui-ci lui fait comprendre qu’il connaît son seigneur et le commandant se radoucit. Takuan se moque du commandant qu’il juge benêt pour ne pas avoir pu arrêter Takezo avant. Grâce à ses connaissances du livre de l’art de la guerre, Takuan explique qu’il est capable de capturer le fugitif en trois jours. Il se propose de capturer Takezo, avec Otsu, à condition qu’il puisse choisir lui-même sa condamnation. S’il ne parvient pas à le capturer, il consent à se pendre au cryptomeria.
La troisième nuit, Takuan et Otsu n’ont toujours pas capturé Takezo. Otsu commence à s’inquiéter, mais Takuan paraît toujours sûr de lui. Soudain, Takezo apparaît et Takuan lui explique son plan. Takezo consent à se laisser capturer.
LE VIEUX CRYPTOMERIA
Takuan ramène Takezo au village et demande au peuple de choisir sa punition. Osugi propose qu’on le fasse souffrir un long moment avant qu’il ne soit tué. Le capitaine demande à Takuan de lui donner Takezo, mais le prêtre refuse. Takezo est attaché au vieux cryptomeria pour souffrir avant que le coup fatal ne lui soit donné. Osugi demande à Otsu de s’assurer que Takuan ne libère pas Takezo. Par ailleurs, le commandant doit partir pour rendre des comptes à son seigneur. Il tend une lettre dans laquelle un guerrier de la région, Aoki Tanzaemon, lui demande de découper la tête de Takezo et de la rapporter à Himeji. Elle deviendra riche et pourra épouser le guerrier. Mais Otsu refuse et va trouver Takuan pour lui montrer la lettre. Takuan se moque de ses prétendus samouraïs qui sont prêts à perdre leur honneur pour obtenir des privilèges.
Otsu s’emporte contre Takuan qui semble décidé à faire en sorte que Takezo soufre et finisse par mourir. Elle aurait aimé qu’il se montre moins cruel.
LA PIERRE ET L’ARBRE
Takuan a une discussion avec Takezo. Ce dernier souhaite se venger et prétend que le prêtre n’a pas été loyal avec lui. Takuan lui confie qu’il a usé de la ruse. Il explique à Takezo que, bien qu’il soit fort physiquement, il reste aussi intelligent qu’une bête. Takezo prend conscience des paroles de Takuan et l’implore de le libérer. Toutefois, Takuan refuse et lui conseille de prier. Lorsque Takuan disparaît, Takezo se met à prier. Il est dérangé par Otsu qui vient le libérer. Ils fuient ensemble. Takezo a la ferme intention de libérer sa sœur à Hinagura. Ils décident donc de se quitter pour se rejoindre au pont de Hanada.
Osugi apprend que Takezo a été libéré et que Takuan et Otsu sont introuvables. Elle décide de prendre les armes avec son gendre, l’oncle Gonroku, pour tuer Otsu, tuer Takezo et de trouver Matahachi afin qu’il puisse revenir dans son village.
Alors qu’ils quittent la maison du thé, il tombe sur le maître de la maison du thé. Celui-ci se dirige vers Tatsuno afin de trouver un médecin, car une jeune fille de seize ans est chez lui et elle est malade. Osugi comprend que Otsu est à la maison du thé. Prétextant avoir oublié son chapelet, elle retourne à la maison du thé, avec son gendre, pour récupérer Otsu. Gonroku fait du bruit et éveille Otsu qui parvient à s’échapper.
De son côté, Takezo est proche de Hinagura. Il cherche un moyen de s’y rendre sans se faire remarquer afin de libérer sa sœur. Lorsqu’il y arrive, il apprend par un guerrier que sa sœur a été amenée à Himeji. Takezo réussit à prendre la fuite.
LA NAISSANCE DE MUSASHI
Takezo se rend au château de Himeji, mais il est vite rattrapé par Takuan. Ce dernier le fait entrer dans le château et le présente à Ikeda Terumasa, le seigneur du château. Celui-ci essaie de vérifier auprès de Takuan si son serviteur, Aoki Tanzaemon, a réellement conclu un accord avec le prêtre. En constatant qu’un pacte a bien été fait, le seigneur Terumasa demande à Takuan le châtiment qu’il impose à Takezo. Le prêtre exige qu’il soit condamné pour un long moment dans une chambre du château qui, d’après les dires, serait hantée. Takezo reste dans cette chambre pendant trois années. Il forge son esprit en lisant des livres et en s’imprégnant de leurs messages. Au printemps de la troisième année, Takuan rend visite à Takezo dans sa chambre. En constatant que le jeune homme a changé, le prêtre décide de libérer Takezo. Ce dernier se retrouve devant le seigneur Terumasa en compagnie de Takuan. Pour le prêtre, c’est une renaissance et ils la symbolisent par un changement de nom : Takezo devient Miyamoto Musashi. Takezo refuse de servir le Daimyō prétextant qu’il doit encore poursuivre sa voie avant de pouvoir servir un seigneur. Terumasa accepte et lui offre différents présents pour l’accompagner dans sa quête. Pendant qu’ils sortent du château, Takuan apprend à Takezo, devenu Musashi, que sa sœur est toujours vivante et qu’elle vit actuellement dans un village du district de Sayo. Musashi refuse d’aller voir sa sœur pour l’instant. Il souhaite abandonner son passé pour se concentrer sur son avenir afin de continuer à évoluer. Takuan et Musashi (Takezo) se séparent.
Musashi tombe sur Otsu qui l’attendait depuis tout ce temps. Celle-ci se rend à la boutique du marchand de souvenirs pour le quitter et accompagner Musashi, mais lorsqu’elle revient, elle se rend compte que celui-ci est parti. Elle ne trouve qu’un message gravé à la pointe d’un couteau : “Pardonne-moi. Pardonne-moi.”
Livre II – L’eau
L’ÉCOLE DE YOSHIOKA
Le fils aîné du célèbre escrimeur Yoshioka Kempō, Seijūrō est devenu maître dans l’école de Yoshioka. Une nuit, il emmène ses disciples ainsi que son fidèle ami, Tōji, dans une auberge où ils mangent et boivent. Le saké rend les hommes confus et pendant que les discussions s’enveniment, Seijūrō et Tōji décident d’aller à la maison de thé. Tōji se laisse séduire par Oko pendant que Seijūrō tente de courtiser Akemi. Cette dernière ne semble pas apprécier les tentatives de Seijūrō. Tōji et Oko rentrent à la maison pour dormir ensemble, mais Oko lui fausse compagnie et il finit par s’endormir tout seul. Le lendemain, Seijūrō et Tōji accompagnent Oko et Akemi au théâtre.
On apprend que Matahachi est toujours là, toutefois, il vit un enfer avec Oko. Lui qui pensait qu’il vivrait une belle vie, il se rend compte que tout n’était qu’illusion Oko ne cesse de séduire les hommes et il en est devenu jaloux. Il déteste sa femme et regrette la vie qu’il avait. Avant de partir, Oko la critiquait en lui expliquant qu’il n’était qu’un poids et que s’il désirait partir, il était libre de le faire. Avec le temps, Matahachi est devenu mou et paresseux. Il passe son temps à boire du saké. Ce jour-là, il s’apprête à quitter définitivement sa femme lorsqu’il est dérangé par une personne qui vient de l’école de Yoshioka. Elle est à la recherche du maître et de Tōji, car un bretteur du nom de Miyamoto Musashi est venu à l’école et que personne n’a réussi à le battre.
LA ROUE DE LA FORTUNE
Un certain Miyamoto Musashi s’est présenté à l’école de Yoshioka pour combattre le maître Seijūrō. Il explique qu’il souhaite devenir un meilleur bretteur afin de pouvoir développer sa propre technique. Toutes les personnes de l’école se sont moquées de lui. En effet, il prétend s’être entraîné lorsqu’il était plus jeune puis qu’il s’est mis à étudier pendant trois avant de vivre dans la nature pendant quelque temps. On lui ouvre les portes et Musashi se met à affronter quelques élèves. Ces derniers essuient une défaite écrasante. Musashi arrête le combat et souhaite affronter Seijūrō. On le fait attendre dans une chambre le temps que le maître arrive.
Quand Seijūrō arrive avec son ami, certains critiquent Tōji de l’avoir amené avec lui au théâtre. L’école de Yoshioka ne tient sa réputation que du père de Seijūrō qui a inventé une technique pour le combat au sabre court. Bien que l’école ait perdu de son niveau après la mort de Yoshioka, de nombreux élèves continuaient d’y aller pour le prestige qu’elle leur accordait.
Seijūrō ne veut pas prendre part au combat et souhaite se reposer. Toutefois, pour les élèves de Yoshioka, il est important de tuer ce Musashi pour ne pas entacher la réputation de l’école. Tōji souhaite duper l’escrimeur inconnu en le tuant néanmoins, lorsqu’il arrive dans la chambre, Musashi a disparu. À l’extérieur, ils voient un homme et se rendent compte qu’il s’agit de Matahachi. Ce dernier essayait d’obtenir des informations concernant le bretteur inconnu, persuadé qu’il s’agit de son ancien ami, Takezo. Bien qu’il n’ait pas envie que son ami le voit comme il est aujourd’hui, il se dit qu’il doit absolument l’avertir que les membres de l’école de Yoshioka sont à sa recherche pour le tuer.
RENCONTRE ET RETRAITE
Musashi observe un homme en train de travailler l’argile pour en faire une tasse de thé. Il est stupéfait de la technique employée pour réaliser un objet aussi simple. Il pense à ses nombreuses apparitions dans les différentes écoles de la région où il a essayé d’apprendre des techniques d’escrime. Il en est toujours ressorti déçu. Il est incapable de savoir s’il a réussi à venir à bout des hommes parce qu’il était bon ou parce qu’ils étaient mauvais. Perdu dans ses rêveries, il se rend compte qu’Osugi et Gon ont retrouvé sa trace. Ils n’ont pas abandonné leur recherche depuis quatre ans et souhaitent toujours le tuer. Musashi annonce à Osugi qu’il ne souhaite pas se battre et il finit par disparaître.
LE GÉNIE DES EAUX
Musashi revient à l’auberge où il trouve l’aubergiste avec le garçon du marchand de saké. Ce dernier semble écrire une lettre pour l’aubergiste. Musashi est stupéfait de l’écriture de ce jeune garçon qui n’a que onze ans. Il apprend que celui-ci s’appelle Jōtarō, qu’il est le fils d’Aoki Tanzaemon et qu’il souhaite également devenir un grand escrimeur. Musashi promet à Jōtarō de faire de lui son disciple si le marchand de saké accepte de le laisser.
Le lendemain, Musashi part en route pour Nara pour voir les lanciers du Hozoin. Il est rattrapé par Jōtarō qui s’indigne que celui-ci lui ait menti. Musashi accepte de faire de lui son disciple. Jōtarō lui tend une lettre, c’est celle de son ami, Matahachi. Musashi demande à son nouveau disciple d’aller transmettre une lettre à l’école de Yoshioka et de retrouver son ami, Matahachi pour lui. Jōtarō retourne à Kyoto pour réaliser les commissions de son nouveau maître tandis que Musashi prend la route pour aller à Nara.
UNE BRISE PRINTANIÈRE
Jōtarō tombe sur Akemi et lui explique qu’il est à la recherche de Matahachi. Celle-ci lui explique qu’il est parti de chez elle il y a quelques jours. Jōtarō se décide à lui laisser le message que lui a donné son maître, Musashi. Quand Akemi entend le nom de Musashi, elle se rend compte que celui-ci s’écrit comme Takezo. Elle est persuadée que Takezo est Musashi. Jōtarō reprend la route en direction de Nara. Sur le chemin, il se rend compte qu’il a fait tomber le bambou transportant la lettre de son maître. Il a été récupéré par un samouraï du nom de Shōda Kizaemon, au service de la famille Yagyū. Celui-ci lui rend le bambou avec la lettre. Otsu les rejoint et leur explique qu’elle se rend à Nara pour rechercher un homme. Tous les trois décident de faire la route ensemble. Ils s’arrêtent dans une maison de thé où le maître des lieux conseille à Otsu de ne pas se rendre à Nara si elle ne sait pas où dormir. En effet, cette ville est dangereuse, surtout pour une femme seule. Otsu accepte donc d’accompagner Kizaemon à Koyagyū en espérant pouvoir y retrouver Musashi. Jōtarō part tout seul en direction de Nara.
LE HOZOIN
En cherchant le temple Hozoin, Musashi tombe sur un prêtre du temple Ozoin qui le dirige vers le temple. Ce dernier ne semble pas être un prêtre ordinaire et Musashi est sur le qui-vive durant leur entretien. En arrivant au temple, Musashi inscrit son nom sur un registre et signe la feuille stipulant que le temple n’est pas responsable s’il est blessé ou tué.
L’homme qu’il devait combattre était l’un des sept piliers, un redoutable guerrier du nom d’Agon. Il écrasa tous ses adversaires. Quand ce fut au tour de Musashi, Agon, trop las d’un niveau aussi bas, voulut arrêter, mais étant le dernier combattant, il accepta ce dernier défi. À une fenêtre, un prêtre conseille à Agon de ne pas accepter le combat, mais celui-ci refuse. Agon finit par être tué. Le prêtre demande à s’entretenir avec Musashi. Le prêtre, répondant au nom de Nikkan, est celui qui a indiqué la direction du temple à Musashi. Ce dernier souhaite combattre contre l’abbé Inshun, mais Nikkan lui explique qu’il n’y apprendra rien. Nikkan suggère qu’il dispose d’une trop grande force et qu’il doit apprendre à devenir faible. Le regard insoutenable du prêtre déstabilise Musashi. Lorsqu’il part, il demande aux hommes d’indiquer à son disciple, Jōtarō, qu’il l’attend à proximité de l’étang de Sarusawa.
Musashi trouve un logement pour attendre son disciple. À un moment, il y rencontre trois ronins qui ont été impressionnés par sa victoire contre Agon. Ils lui proposent de se joindre à eux pour faire des combats en public afin d’amener les parieurs, mais Musashi refuse. Les trois soldats partent en assurant à Musashi qu’il entendra parler d’eux.
Jōtarō rejoint Musashi et dès le lendemain, ils s’apprêtent à prendre la route. La veuve chez qui Musashi a séjourné lui offre un kimono de son mari décédé, qu’elle a ajusté à sa taille. Jōtarō réussit à avoir un masque de No. Au moment où ils partent, la veuve conseille à Musashi de rester encore un peu. En effet, l’abbé Inshun ainsi que dix prêtres armés de leur lance attendent Musashi à la plaine de Hannya. Musashi refuse de fuir et se met en route avec son disciple.
LA PLAINE DE HANNYA
Musashi se dirige vers la grand-route d’Ise. Jōtarō supplie son maître d’abandonner, mais Musashi lui explique que la fuite n’est pas digne d’un samouraï. Il demande au jeune homme de le laisser et de regarder la scène. S’il survit, il pourra le rejoindre. S’il meurt, il devra retourner chez le marchand de saké. Jōtarō s’exécute. Très vite, Musashi rencontre Dampachi, un des trois ronins qu’il avait rencontré. Celui-ci s’excuse de sa proposition, mais Musashi n’est pas dupe et il sait qu’il le dirige tout droit dans un piège. Il est le premier à mourir. Musashi arrive devant les prêtres et les ronins. Ces derniers attaquent en premier et Musashi, après en avoir tué plusieurs, arrive à les mettre en déroute. Les prêtres chargent et contre toute attente s’attaquent aux ronins. L’abbé Inshun s’avance vers Musashi et lui dit être confus qu’Agon se soit si mal battu. Le prêtre Nikkan les rejoint et l’abbé Inshu repart. Nikkan explique à Musashi que les services gouvernementaux n’arrivaient pas à se débarrasser de ces ronins. Ces derniers attaquaient les passants, enlevaient les femmes et se livraient aux jeux et au chantage. Il y avait une quinzaine de meneurs, dont Dampachi. Lorsque Musashi a refusé de les joindre, ils l’ont pris en grippe et ont cherché à le tuer. Ils ont déclaré que Musashi avait réalisé des affiches pour se moquer des prêtres et du temple afin de s’arranger que les prêtres du Hozoin les aident à tuer Musashi. Toutefois, Nikkan n’y a pas cru et connaissait leur réelle intention. Nikkan explique à Musashi que la force ne doit pas être la seule voie du samouraï puis il lui suggère d’aller étudier auprès de son ancien maître, le seigneur Yagyū Sekishūsai qui, autrefois, fut son maître, afin de connaître la vérité puis Nikkan disparaît.
LE FIEF DE KOYAGYU
Musashi fait comprendre à son jeune disciple que l’Art de la Guerre ne consiste pas qu’à se battre. Il faut également fonder son âme et discipliner son esprit. Musashi répond à toutes les questions que lui pose Jōtarō. Ils finissent par aller à l’auberge et Musashi en profite pour prendre un bain. Trois hommes sont déjà présents, dont le frère de Seijūrō, Denshichirō, qui a essuyé un refus lorsqu’il a demandé un combat contre Sekishūsai. Toutefois, ce dernier lui a envoyé des fruits tout en lui souhaitant une étape agréable. Denshichirō prétend que Sekishūsai n’a pas voulu combattre puisqu’il savait, qu’en tant que fils de Yoshioka, il lui était supérieur. Musashi trouve ces hommes ridicules. Malgré son humble condition, Musashi veut absolument rencontrer Sekishūsai. Kocha, une des filles de l’auberge, pleure parce que Jōtarō l’a giflé après qu’elle lui ait dit que Sekishūsai était la meilleure lame qui puisse exister. Musashi promet à la jeune fille qu’il passera un savon à son disciple.
LA PIVOINE
Sekishūsai apprend que Denshichirō a la ferme intention de le rencontrer en personne afin de se mesurer à lui. Sekishūsai tranche une pivoine de son sabre et la tend à Otsu avec une lettre dans laquelle il explique à Denshichirō qu’étant malade, il ne peut pas répondre favorablement à sa demande toutefois, il sera heureux de le rencontrer une prochaine fois. Otsu se rend au Wataya pour donner la lettre et la pivoine à Denshichirō qui séjourne dans l’auberge. En lisant la lettre, Denshichirō est déçu et après avoir examiné la pivoine la rend à Otsu sans comprendre pourquoi Sekishūsai lui en a fait cadeau. Otsu se remet en chemin pour faire la commission à Sekishūsai. Kocha, ayant reçu la pivoine, la montre à Musashi qui se rend compte que la pivoine a été coupée par un homme qui manie le sabre à la perfection. Lorsqu’il essaie de refaire la même chose, il se rend compte que son entaille n’est pas aussi parfaite. Le fait qu’il dégaine son sabre effraie Kocha. Sur le chemin du retour, Otsu rencontre Jōtarō qui, ayant pris un bain, est complètement nu. Otsu lui dit qu’il pourra venir la voir au château lorsqu’il en aura envie.
Otsu fait la commission à son seigneur. Quand Sekishūsai constate que Denshichirō n’a rien remarqué sur la pivoine, il se dit qu’il a eu raison de ne pas le rencontrer.
Jōtarō arrive à la salle d’entraînement et met tout en œuvre pour que la lettre de son maître Musashi soit lue. Ce dernier ne propose aucun combat, il souhaite simplement rencontrer la personne qui a su couper la pivoine d’une façon aussi exceptionnelle. Kizaemon, Murata et Kimura acceptent de rencontrer le maître de Jōtarō, d’autant plus qu’il s’agit de Shimmen Musashi celui qui a aidé les prêtres du Hozoin à se débarrasser des ronins. Jōtarō subit une défaite écrasante contre un chien.
LA VENGEANCE DE JOTARO
Jōtarō transmet la lettre à son maître et lui explique ce qui a été dit, mais ne mentionne pas sa défaite contre le chien. En voyant les mains ensanglantées de Jōtarō, Kocha prend soin de lui. Ils s’avouent leur amour enfantin. Ils se posent tous les deux, mais sont découverts par le père de Kocha. Musashi et Jōtarō finissent par quitter l’auberge. Jōtarō a peur que son maître ait été averti de ses agissements avec Kocha. Toutefois, ils se dirigent vers le château. Ils y trouvent Kizaemon, Murata et Kimura. Jōtarō reste à l’écart pendant que les adultes profitent d’échanger tout en buvant du saké. Les trois samouraïs du château cherchent à savoir comment Musashi a pu savoir que la pivoine avait été coupée par leur maître. À l’extérieur, le chien se met à aboyer. Ils finissent par découvrir que le chien a été tué par Jōtarō. Ce dernier précise qu’il a voulu se venger, mais Jōtarō commence à être violenté par des gardes. Musashi se défend et les gardes ainsi que les samouraïs se mettent en garde. On annonce que Musashi n’est qu’un espion et, ayant été découvert, il doit se suicider. Musashi révèle ses réelles intentions : rencontrer Sekishūsai. Kimura est le premier à se jeter sur Musashi. Il est rejoint par Kizaemon et Murata. Une mélodie se fait entendre et Musashi reconnaît la flûte d’Otsu. Mis à mal, Musashi est blessé et il se jette dans le fossé pour fuir ses ennemis.
LES ROSSIGNOLS
Musashi en est persuadé : la mélodie qu’il a entendue ne peut venir que de la flûte d’Otsu. Musashi, souhaitant à tout prix rencontrer Sekishūsai, décide de se trouver le lieu où le seigneur a l’habitude de se reposer. Caché dans les arbres, il y voit Otsu accompagnée de Jōtarō. Tous deux sont à sa recherche. Pendant le combat, Jōtarō est allé trouver Sekishūsai et s’est excusé d’avoir tué le chien. Sekishūsai a fait preuve de clémence et a demandé que l’on retrouve Musashi pour le rencontrer en personne. Musashi est partagé. À la fois, il aimerait se montrer à Otsu et lui dire à quel point elle lui manque, d’un autre côté, il se dit qu’il n’a pas de temps à consacrer pour une femme. Quand Otsu le remarque, il prend la fuite. Takuan arrive à ce moment-là. Il conseille à Otsu de rester auprès de Sekishūsai, mais la jeune femme est décidée à retrouver Musashi. Elle part avec Jōtarō.
Livre III – Le feu
SASAJI KOJIRO
Matahachi est en train de travailler en tant qu’ouvrier du château de Fushimi. Depuis qu’il a quitté Oko et Akemi, il n’a qu’un seul souhait : devenir une nouvelle personne afin de retrouver Otsu et de lui demander pardon. Il est jaloux de son ami, Takezo, devenu Musashi, qui, progressivement, se fait un nom. Ayant trop chaud, il reçoit de la part d’un samouraï des médicaments pour l’apaiser. Ce même samouraï demande à Matahachi de lui faire signe si un inspecteur se présente. Le samouraï sort son croquis et se met à dessiner. Un inspecteur s’amène et Matahachi le voit au dernier moment. Une dispute éclate entre le samouraï et l’inspecteur. Ce dernier prend le samouraï pour un espion et lui arrache le carnet des mains. Le samouraï assassine l’inspecteur et tente de prendre la fuite, mais il est arrêté et blessé mortellement. Matahachi se rend compte que le samouraï bouge à peine et semble lui demander quelque chose, mais il n’a pas assez de force. Matahachi lui arrache la bourse qu’il avait et fuit en direction de la confiserie où il habite.
Se rendant compte qu’il ne peut plus retourner au chantier de construction, Matahachi décide de fuir. Il se retrouve dans une maison qu’il pense être abandonnée. Toutefois, un prêtre y réside. Il s’agit d’Aoki Tanzaemon qui se morfond de l’attitude honteuse qu’il a eue avec Otsu et sur le déshonneur qu’il a fait subir à sa famille, et surtout à son fils, Jōtarō.
Matahachi décide d’ouvrir la bourse qu’il a prise au samouraï. Il y découvre des pièces ainsi qu’un certificat de samouraï délivré à Sasaji Kojiro. Matahachi décide de trouver la famille de ce samouraï afin de lui apprendre sa mort.
RÉUNION À OSAKA
Le lendemain, le prêtre revient et se rend compte de la présence de Matahachi. Celui-ci a bu et mangé ses provisions. Les deux hommes s’affrontent. La bourse de Sasaji Kojiro est percée et laisse tomber des pièces. Le prêtre se calme et se sent honteux de son attitude. Il refuse que Matahachi lui donne de l’argent. Matahachi décide de trouver la famille de Sasaji Kojiro. Son périple l’amène à Osaka où il rencontre un ronin du nom d’Akakabe Yasoma. Matahachi décide de prendre l’identité de Sasaji Kojiro. Yasoma semble admiratif de rencontrer un illustre samouraï. Il se propose de l’aider pour qu’il trouve un emploi digne de son nom. Matahachi lui laisse ses dernières pièces pour qu’il demande à Susukida Kanesuke un emploi pour Matahachi (qui se fait passer pour Kojiro).
Matahachi attend des nouvelles de Yasoma, mais celui-ci ne revient pas. Dépité, Matahachi retourne chez le marchand de saké qui lui apprend que Yasoma s’est moqué de lui. Fou de rage, Matahachi décide d’aller chercher le ronin dans un espace de jeu. Lorsqu’il y arrive, Yasoma n’est pas présent, mais il a une altercation avec les hommes et il finit par fuir.
À l’extérieur, il voit son oncle Gon ainsi que sa mère Osugi. Il essaie de leur échapper, mais ils finissent par lui mettre la main dessus. Après avoir reçu plusieurs coups par sa mère, Matahachi narre son histoire. Il ment à sa mère en prétendant qu’il est devenu samouraï. Lorsque sa mère voit le certificat, elle est horrifiée de voir que celui-ci est adressé à un certain Sasaji Kojiro. Matahachi prétend qu’il ne pouvait plus garder son nom vu le déshonneur qu’il avait fait subir à sa famille. Osugi lui apprend tout ce qu’il s’est passé depuis son absence. Matahachi accepte d’accompagner sa mère et oncle Go pour tuer Takezo (Musashi).
LE BEAU JEUNE HOMME
Sur un bateau, Toji, l’allié de Seijūrō, se retrouve à aller à Osaka pour trouver des fonds nécessaires pour sauver l’école Yoshioka qui croule sous les dettes. Il fait la connaissance d’un beau jeune homme occupé à retirer les puces de son singe. Toji discute avec le jeune homme. Ce dernier est un samouraï qui a obtenu une certification de Kanemaki Jisai. Le jeune homme prétend également avoir trouvé une technique pour abattre des hirondelles en plein vol. Quand le jeune homme apprend que Toji vient de Kyoto. Le jeune homme lui explique qu’il aimerait pouvoir se mesurer à Seijūrō. Il pense qu’il pourra en venir à bout. En effet, dans les provinces, tout le monde sait que Yoshioka Kempō était un excellent escrimeur toutefois, ses deux fils, Seijūrō et Denshichirō, ne sont pas aussi forts que cela. Tout le monde pense que l’école Yoshioka va finir par disparaître. Toji révèle son identité et se moque ouvertement du jeune homme devant des inconnus. Pour défendre son honneur, le jeune homme utilise son épée “La perche de séchage”, qui aurait été forgée par Nagamitsu, et il coupe la tresse de Toji. Ce dernier est en colère et cherche le jeune homme afin de se venger. Celui-ci cherche son singe qui est en train de voler les cartes des marchands. Le capitaine du navire tente de tuer le singe, mais il est vite arrêté par le jeune homme.
LE COQUILLAGE DE L’OUBLI
Le navire entre dans le port de Kizugawa. Toji y retrouve Oko qui lui a promis de passer deux jours en sa compagnie. Toutefois, il est déçu lorsqu’il apprend qu’elle est venue avec Akemi, Seijūrō et d’autres élèves de l’école. Toji accepte de se rendre à l’auberge malgré le fait de ne pas avoir réussi à trouver assez d’argent pour l’école et d’avoir été humilié par un jeune samouraï.
Lorsqu’ils arrivent à l’auberge, tout le monde est saoul. On se moque de Toji lorsque l’on remarque qu’il a perdu son toupet. Le lendemain, les élèves décident de retrouver le jeune homme au singe pour laver l’honneur de l’école Yoshioka. Akemi est à la recherche d’un coquillage de l’oubli. Elle souhaite que Seijūrō oublie l’amour qu’il a pour lui et elle désire également oublier l’amour qu’elle a pour Takezo (Musashi). Quand elle rentre à l’auberge, Seijūrō finit par la violer.
LA MORT D’UN HÉROS
La relation entre Osugi et Matahachi ne cesse de se dégrader. Matahachi a accepté de rester avec eux pour passer le nouvel an ensemble. Un soir, Matahachi, n’en pouvant plus de l’attitude de sa mère, décide de les abandonner. Parallèlement, l’oncle Gon voit une fille qui tente de se suicider dans la mer. Il tente de la sauver. Cette fille, qui n’est autre qu’Akemi finira par être sauvée toutefois, l’oncle Gon trouve la mort.
Seijūrō s’excuse auprès d’Akemi pour son attitude, mais celle-ci l’insulte de “porc”. Elle ne l’aime pas et ne veut pas de lui. Elle demande à Seijūrō combien de jours, il reste avant la nouvelle année puis elle se met à répéter les paroles du disciple de Musashi à l’intention de Matahachi : “Entre le Premier de l’An et le sept… Chaque jour… Il a dit qu’il serait sur le pont…[…] de l’avenue Gojō”.
Seijūrō est dérangé par un de ses élèves qui lui transmet une lettre de Musashi. Ce dernier a toujours la ferme intention de se mesurer à lui. Il lui demande l’heure et le jour où le combat pourra avoir lieu. Seijūrō décide de rentrer à Kyoto.
”LA PERCHE DE SÉCHAGE”
Les élèves de l’école Yoshioka finissent par retrouver le beau jeune homme. Le combat commence, mais le jeune homme met les élèves en déroute. Il les suit et tombe sur Seijūrō. Ce dernier reconnaît Sasaki Kojirō, “Le prodige d’Iwakuni”. Seijūrō propose à Sasaki Kojirō de faire la route ensemble, heureux d’avoir un puissant escrimeur à ses côtés dans la perspective d’un combat contre Musashi.
LE MONT DE L’AIGLE
Dans ce chapitre, Musashi réalise l’ascension du mont de l’aigle alors qu’il a un de ses pieds blessé. Son objectif est de pouvoir réaliser ce qu’aucun homme n’a pu faire jusqu’à maintenant : grimper au sommet du mont.
L’ÉPHÉMÈRE EN HIVER
Otsu et Jōtarō séjournent depuis deux mois à la maison de la Vierge pour se protéger de la saison hivernale. Otsu dort avec les jeunes filles et leur donne des cours de flûtes et Jōtarō s’occupe du jardin dédié à la déesse du soleil jusqu’au jour où maître Arakida leur demande de partir. En effet, les gens, considérant qu’Otsu n’est pas chaste, n’acceptent pas qu’elle dorme avec les jeunes filles vierges. Le maître Arakida demande à Otsu et à Jōtarō d’aller livrer un paquet au seigneur Karasumaru Mitsuhiro, qui habite Horikawa, à Kyoto.
Le jour du départ, les jeunes vierges proposent de raccompagner Otsu et Jōtarō jusqu’au pont. Au moment de partir, Jōtarō croit apercevoir Musashi, mais ayant vu un homme qui boite, il se dit que celui-ci ne peut pas être son maître.
LA ROUE
Même s’il boite encore, le pied de Musashi a un meilleur aspect. Il finit par tomber sur Baiken, le maître forgeron qu’il cherchait pour qu’il lui apprenne le fléau d’armes. Baiken finit par accepter que Musashi l’accompagne chez lui. Baiken et Musashi boivent de nombreuses coupes de saké. Baiken pose de nombreuses questions au jeune homme. Musashi ne le sait pas, mais Baiken est le frère du pillard Tsujikaze Temma d’Ibuki. Baiken continue d’enivrer Musashi et lui explique l’art du fléau d’armes. Après avoir bien bu, Baiken offre sa chambre à Musashi. Ce dernier s’endort et rêve de sa mère. Lorsqu’il se réveille, il est conscient que quelque chose ne tourne pas rond. Il a la sensation qu’on veut lui faire du mal. Il décide de se cacher. Baiken a ramené des hommes, mais Musashi est introuvable. Il se dit qu’il aurait dû le tuer la veille. Baiken finit par s’endormir saoul. Musashi se demande s’il devrait le tuer, mais ne fait rien. Il a conscience que le tuer risque d’amener son fils à vouloir se venger de lui.
LE CHEVAL VOLANT
Otsu et Jōtarō se dirigent vers Kyoto. Jōtarō souhaite monter à cheval pour le trajet. Otsu finit par accepter. Alors qu’il vient à peine, tant bien que mal, de se positionner sur la jument, un homme accourt et lui demande de lui laisser son cheval. Il s’agit de Baiken qui cherche à tuer Musashi. En comprenant ses intentions, Otsu utilise un sabre. Durant le combat, la jument est blessée et se met à galoper. Baiken comprend qu’Otsu connaît Musashi. Il décide de l’attraper pour l’utiliser comme appât. Elle est sauvée par Sannojō. Ce dernier lui fait comprendre qu’il est célibataire pour lui faire comprendre qu’il aimerait se marier avec elle, mais Otsu ne comprend pas. Otsu et Jōtarō arrivent enfin à Kyoto. Grâce au disciple de Musashi, Otsu connaît le pont où sera présent Musashi. Elle espère simplement que Matahachi n’y soit pas. Otsu et Jōtarō se dirigent vers le château du seigneur Karasumaru Mitsuhiro afin de lui transmettre le paquet.
LE PAPILLON EN HIVER
À Kyoto, Akemi rencontre Yasoma qui cherche à la violer. Ce dernier est tué par Aoki Tanzaemon. Celui-ci la ramène chez lui et il s’occupe d’elle. Toutefois, le prêtre est partagé entre ses désirs lubriques et son envie de l’aider. Ses responsabilités de prêtre l’emportent sur ses mauvais penchants. Le lendemain, Tanzaemon part mendier pour apporter des médicaments et de quoi manger. De leur côté, Kojirō et Seijūrō sont partis chasser, mais le maître de l’école Yoshioka n’arrive pas à se détendre en vue de son combat avec Musashi. Ils finissent par rentrer lorsque le chien aboie. Kojirō retourne sur ses pas pour vérifier quel animal il a chassé. Il constate qu’une jeune femme, Akemi, est en train de se faire attaquer par le chien de chasse. Kojirō tue l’animal et emmène Akemi avec lui.
De retour chez lui, Tanzaemon s’aperçoit qu’Akemi n’est pas là. En colère contre lui-même, il se dit qu’il aurait dû se laisser tenter par ses désirs lubriques. Puis il chasse ses pensées en se demandant s’il arrivera un jour à ne pas se laisser gouverner par ses illusions.
L’ANNONCE
Seijūrō est retourné à l’école et il s’inquiète que Kojirō ne soit toujours pas rentré. Par ailleurs, Tōji n’est toujours pas revenu avec Oko et l’argent qu’il a recueilli pour l’école durant ses voyages. Seijūrō est obligé de se cacher au fond de sa maison pour fuir les créanciers. Ces derniers sont jetés dehors par Ryōhei, un des disciples. Seijūrō réalise une annonce pour son combat contre Musashi qui aura lieu le “neuvième jour du premier mois” à “sept heures du matin” au champ du Rendaiji.
De son côté Musashi retrouve sa tante qui, par dépit, l’amène chez elle. Il y retrouve son oncle, Kaname, qui n’est absolument pas heureux de le voir. Musashi s’endort jusqu’à ce qu’il soit obligé de fuir, car Osugi l’a retrouvé. Sa tante l’aide à fuir en lui tendant des gâteaux de riz. Alors qu’il est posé près du Grand Pont de l’avenue Gojō, il voit Osugi. Cette dernière l’attaque, mais Musashi fait tout pour l’esquiver. Toutefois, par un manque d’inattention, elle arrive à le toucher à l’avant-bras, le blessant légèrement. Musashi la repousse violemment et l’invite à venir avec lui sur le pont pour apprendre toute la vérité de la bouche de son fils, Matahachi.
LE GRAND PONT DE L’AVENUE GOJO
Musashi arrive au grand pont de l’avenue Gogo pour attendre Matahachi. Il a une douleur à l’œil et se rend compte qu’Osugi a utilisé des aiguilles durant le combat. Akemi se présente avec un linge pour nettoyer son oeil et lui déclare ses sentiments. Elle lui avoue également que Matahachi ne viendra pas, car il n’a jamais reçu son message. Musashi observe au loin un guerrier qui l’observe. Il s’agit de Kojirō. Akemi lui explique qu’après avoir été attaqué par un chien, il l’a sauvé et ramené à son auberge afin de le soigner. Musashi lui promet de venir la voir à l’auberge. Akemi repart.
En voyant Musashi et Akemi ensemble, Otsu n’a pas souhaité venir voir son bien-aimé. Elle a préféré fuir et se cacher ce qui exaspère Jōtarō. Lorsqu’elle se décide enfin à aller retrouver Musashi, elle tombe nez à nez avec Osugi. Jōtarō attaque la mégère laissant à Otsu la possibilité de fuir. Osugi décide de mentir à Jōtarō prétendant qu’elle n’en veut plus à Otsu et qu’elle souhaite simplement la ramener à son auberge pour qu’elle puisse rencontrer son fils. Otsu accepte et laisse Jōtarō en lui confiant la tâche d’apporter le paquet tout seul à la maison Karasumaru.
Livre IV – Le vent
LE CHAMPS FLÉTRI
Le jour du combat est arrivé, de nombreux spectateurs sont présents ainsi que des samouraïs, mais Musashi et Seijūrō ne sont pas là. Kojirō se dit que c’est une opportunité à saisir et demande aux disciples de l’école de faire venir Seijūrō. Si ce dernier se présente et que Musashi n’est pas là, l’honneur de l’école sera sauf. Toutefois, un des disciples arrive prétendant que le combat a eu lieu et que Seijūrō a perdu. Les élèves ainsi que Kojirō rejoignent Seijūrō qui a le bras ensanglanté. Ils décident de le porter jusqu’à l’école pour examiner les blessures. Prétextant que ses blessures ne sont pas aussi graves que cela, Kojirō explique à Seijūrō qu’il doit se comporter comme un maître et marcher tout seul jusqu’à l’école. Seijūrō souhaite que son bras soit coupé et Kojirō accepte puis le maître marche en direction de l’école. Kojirō reste en retrait et dit à Akemi qu’elle devrait être heureuse du sort de Seijūrō après ce qu’il lui a fait. Akemi se dit que Kojirō est bien plus mauvais que Seijūrō.
UN HOMME DE VALEUR
Bien qu’ayant battu Seijūrō, Musashi n’en éprouve aucune satisfaction. Avant que le combat ne commence, il savait qu’il allait le battre. Seijūrō manquait cruellement de confiance en lui. Musashi savait que Seijūrō n’avait accepté le combat que pour ne pas perdre la face devant ses élèves. Il espérait que les blessures qu’il lui avait infligées soient vite guéries. Perdu dans ses songes, il manque d’écraser une vieille none. En voyant Musashi, cette dernière abandonne ses légumes et fuit. Musashi ramasse les légumes et retourne la voir. Il y trouve Kōetsu. Il boit du thé et mange avec eux. Ils échangent sur de nombreux sujets. Musashi finit par partir.
TROP DE KOJIROS
Dans une auberge de Kyoto, Matahachi est saoul. Il jalouse la réussite de Musashi et aspire à sa chute. Il finit par quitter l’auberge, mais se fait rattraper par les commerçants pour ne pas avoir payé ses verres de saké. Matahachi finit par balancer une boîte de pilules en guise de paiement. Les commerçants continuent de le bousculer pour qu’il donne de l’argent. Se montrant menaçant, Matahachi se fait une nouvelle fois passer pour Sasaki Kojirō et coupe la main d’un commerçant. En voyant cela, tous les autres fuient. Matahachi se fait rattraper par un moine qui lui demande des explications concernant la boîte de pilules, mais Matahachi ne lui explique pas comment il a trouvé cette boîte. Le moine lève un grand bâton contre lui, mais Matahachi s’en va. Il finit par tomber sur Akemi cachée dans les arbres. Elle fuit un homme. Matahachi aperçoit un beau jeune homme et Akemi confirme qu’il s’agit de l’homme qu’elle fuit. Matahachi se dit qu’il va réussir à en venir à bout facilement. Il se fait passer une nouvelle fois pour Sasaki Kojirō ce qui provoque un fou rire du jeune homme. En effet, ce dernier est le vrai Sasaki Kojirō. Il finit par ligoter Musashi à l’arbre pendant qu’il grimpe pour retrouver Akemi. Pendant ce temps-là, le moine revient et Matahachi avoue tout. Il se trouve que le moine est Gempachi et qu’il était au service de Tenki, le samouraï tué à Fushimi, chargé de délivrer le certificat à Sasaki Kojirō. Ce dernier n’en veut pas, mais promet à Gempachi qu’il viendra voir la famille de Tenki prochainement pour honorer sa mort. Seul avec Musashi, Kojirō le laisse ligoter à l’arbre en inscrivant un message sur l’écorce de l’arbre pour que tout le monde se moque de lui.
LE FRÈRE CADET
Denshichirō est sur le chemin pour rejoindre son frère avec sa suite. Il tombe sur Matahachi qui invente une histoire pour expliquer ce qu’il lui est arrivé. Il précise également qu’il a connu Musashi et qu’il souhaite sa mort pour avoir osé avoir enlevé sa fiancée dans son village. Denshichirō le libère de l’arbre et part retrouver son frère aîné. Seijūrō demande à son frère de diriger l’école à sa place, mais de ne pas affronter Musashi, car il n’est pas assez bon. Denshichirō refuse et s’entraîne pour pouvoir affronter Musashi. On apprend que ce dernier est chez Kōetsu.
L’AMOUR D’UNE MÈRE
Après avoir retrouvé son fils, Osugi tend un piège à Otsu. Elle souhaite que Matahachi la tue pour laver son honneur. Réticent au début, les propos d’Otsu provoquent la colère de Matahachi qui sait qu’elle ne veut plus de lui. Otsu se cache dans les buissons pour fuir les coups de sabres de Matahachi. Ce dernier pense l’avoir tué, mais il s’agit d’Akakabe Yasoma. Takuan arrive forçant Matahachi et sa mère à fuir. De retour vers l’auberge, Takuan remarque le corps d’une femme évanouie.
L’ARTISAN COURTOIS
Musashi séjourne chez Kōetsu. Un soir, ce dernier lui propose d’aller au quartier réservé, le quartier des geishas en compagnie d’Haiya Shōyū. En allant chez lui, Musashi est cerné par trois samouraïs. L’un d’eux, Otaguro Hyōsuke, est l’un des Dix Hommes d’épée de la Maison de Yoshioka. Il transmet une lettre à Musashi dans laquelle Denshichirō lui propose un combat entre eux le soir même. Musashi accepte.
Au quartier des geishas, Musashi ne s’amuse pas comme il se doit. Pendant que Haya souhaite faire venir une femme en particulier, Musashi en profite pour leur fausser compagnie.
REFLETS SUR LA NEIGE
Denshichirō se dirige vers le lieu du rendez-vous et demande à ce qu’on lui apporte du saké pour réchauffer ses membres. Son oncle, Genzaemon, arrive et lui dit d’être extrêmement prudent face à Musashi. Ce dernier arrive deux heures plus tard. Il a pris son temps en profitant d’une tasse de thé avec un prêtre. Il est prêt à se battre. Les deux samouraïs s’observent pendant un moment. Puis Musashi décapite Hyōsuke avant de tuer Denshichirō d’un coup net. En ayant entendu les cris d’agonies de Denshichirō, les disciples accourent. Genzaemon souhaite se venger.
LE BEAU MONDE
Le noble Karasumaru et le marchand Haiya Shōyū se disputent Yoshina dans une partie de pierre, feuille, papier, ciseau. Yoshina en profite pour s’éclipser. Takuan retrouve Musashi et ils tombent sur Kōetsu endormi. Les suivantes demandent aux hommes de les suivre dans la maisonnette de Yoshina. Cette dernière les attend. Tous les hommes se placent autour du feu. Musashi est impressionné de se retrouver parmi des personnes aussi célèbres. Yoshina l’invite à s’asseoir avec tout le monde et en profite pour essuyer la tache de sang sur sa manche.
LE LUTH BRISÉ
Les hommes profitent de l’instant en compagnie de Yoshina jusqu’au moment où le jour se lève. Tous partent sauf Musashi qui est convié à rester à la demande de Yoshina. Musashi souhaite absolument partir avec Kōetsu, mais un domestique leur apprend que les samouraïs de l’école Yoshioka se sont regroupés et recherchent activement Musashi pour se venger. Ce dernier est donc dans l’obligation de rester auprès de Yoshina. Durant la nuit, Musashi se tient éloigné de Yoshina. Celle-ci lui fait la comparaison entre un luth et l’être humain.
UN COEUR MALADE
Otsu pleure le fait de ne pas pouvoir revoir Musashi et cela la rend malade. Elle refuse de manger malgré la présence de Jōtarō. Ce dernier apprend que Takuan a prévu de partir pour voir sa mère qui est au plus mal. Il apprend à Jōtarō que Musashi est encore avec Yoshina au quartier réservé. Jōtarō souhaite absolument retrouver son maître pour le ramener auprès d’Otsu pour qu’elle guérisse.
LE PARFUM DU BOIS D’ALOÈS
Jōtarō arrive enfin au quartier réservé. Il demande à un serviteur où est Musashi, mais celui-ci l’envoie balader. Une dispute éclate et Jōtarō utilise son sabre en bois pour blesser le serviteur. Jōtarō est conduit dans la maisonnette où se trouve Musashi. Il lui explique qu’il doit absolument voir Otsu. Musashi envoie un serviteur pour récupérer son kimono chez Kōetsu avant de partir du quartier avec Jōtarō. Yoshina lui adresse un message à l’odeur du bois d’aloès.
LA PORTE
Jōtarō fuit en faisant le mur tandis que Musashi passe par la grande porte. Il est cerné par les samouraïs de l’école Yoshioka. Kojirō se présente et demande aux samouraïs de défendre leur honneur en proposant un duel dans les règles de l’art. Tous acceptent un combat qui aura lieu le surlendemain. Musashi rejoint Jōtarō et ils se dirigent vers la maison de Karasumaru. Musashi demande à Jōtarō de délivrer un message à Otsu. Cette dernière doit faire sa vie et être heureuse. La voie du samouraï qu’il a choisi l’oblige à se discipliner et il n’a pas le temps d’avoir une femme dans sa vie. Peut-être qu’il la reverra un jour, mais il pense qu’il pourrait mourir très prochainement. Musashi s’en va.
UN TOAST AU LENDEMAIN
Matahachi prévient sa mère qu’un troisième combat a lieu entre Musashi et les membres de l’école Yoshioka. Osugi se dit que ce serait une aubaine de pouvoir y aller et d’arracher une mèche de cheveux de Musashi une fois qu’il sera mort pour faire croire aux gens du village qu’ils l’ont tué. Matahachi revoit Akemi, mais celle-ci repart assez vite. L’aubergiste se rend compte qu’Akemi est partie sans payer la note. Osugi se rend également compte qu’Akemi est partie avec sa bourse remplie de pièces. Matahachi se demande s’il ne devrait pas plutôt en vouloir à Oko plutôt que de se venger sur Musashi.
LE PIÈGE MORTEL
Les disciples de l’école Yoshioka se préparent à tendre un piège à Musashi. Il souhaite sa mort pour avoir osé estropier Seijūrō et tuer Denshichirō. Leur oncle Genzaemon veut s’assurer qu’il trouvera la mort. Kojirō arrive en qualité de témoin, mais il est insulté par Jūrōzaemon qui lui demande de quitter les lieux. Kojirō commence à vouloir se préparer pour le combat, mais, connaissant la fine lame de Kojirō, Genzaemon s’excuse pour les paroles de son disciple. Kojirō leur explique qui est vraiment Musashi et quel stratagème il pourrait utiliser pour le tuer.
RENCONTRE AU CLAIR DE LUNE
Musashi rencontre Kojirō qui s’étonne de le voir arriver seul et sans renforts. Il se demande s’il a bien compris que les disciples de l’école Yoshioka allaient tous être sur lui. Musashi explique les raisons qui font qu’il préfère être seul. Kojirō se dit qu’il va y avoir du spectacle. Musashi arrive à le semer. Depuis le début, Musashi n’aime pas Kojirō. Il le trouve opportuniste. Musashi finit par revoir Otsu et lui avoue son amour. Cette dernière lui fait comprendre que s’il trouve la mort ce soir, elle le rejoindra.
OIES ÉGARÉES
Matahachi et Osugi avancent en direction du lieu du combat lorsqu’ils entendent un cri. Matahachi laisse sa mère et tombe sur Akemi. Après un bref échange, Matahachi décide de partir avec Akemi pour Edo en laissant sa mère ici. Il ne veut plus retourner dans son village et veut construire une nouvelle vie.
LE PIN PARASOL
Musashi attaque les samouraïs de l’école Yoshioka. Il tue de nombreux hommes, dont Genzaemon et son fils, Genjirō, et ce, sans utiliser une technique stylisée particulière. Le combat dure de longues heures sans que Musashi ne soit tué.
UNE OFFRANDE AUX MORTS
Musashi s’est réfugié au temple le Mudōji le temps de soigner ses blessures. Les prêtres se sont bien occupés de lui jusqu’à ce que, en ayant appris qu’il a tué un enfant, ils lui demandent de quitter les lieux. Musashi accepte de partir le lendemain matin. Durant la nuit, il est attaqué par Osugi qu’il blesse. Les prêtres lui prêtent une vache pour l’aider à transporter Osugi jusqu’à Otsu.
BOIRE DU LAIT
Musashi s’arrête un instant et propose à Osugi de partager son repas avec elle, mais celle-ci refuse. Pendant qu’il mange, une femme arrive et demande si elle peut traire la vache. Osugi en profite pour fuir Musashi. Ce dernier demande à la femme si elle peut porter une lettre de sa part à destination d’une femme du nom d’Otsu qui vit à la maison du seigneur Karasumaru. Musashi prend la jarre de lait de la femme et part à l’auberge. Il y retrouve Matahachi qui y séjourne le temps qu’Akemi se rétablisse de sa maladie. Les deux amis discutent de leurs aventures respectives. Musashi essaie de secouer Matahachi pour qu’il fasse quelque chose de sa vie. Akemi, qui a fait semblant d’être malade, est partie. Musashi encourage son ami à retrouver sa mère et à réussir sa vie.
À l’auberge, Kojirō diffame les exploits de Musashi. Ce dernier se montre et reste courtois envers son adversaire.
BRANCHES ENTRELACÉES
En ayant reçu le message, Otsu et Jōtarō se dépêchent de rejoindre le lieu de rendez-vous avec Musashi. Ce dernier sait à présent qu’il peut faire confiance à Otsu et il s’imagine un avenir avec Otsu où Jōtarō sera son disciple.
Matahachi tombe sur Kojirō qui essaie de discréditer son rival. Matahachi se laisse aller à la boisson. Le lendemain, il repart sans faire de bruit. Il se demande si Musashi ne s’est pas moqué de lui. Il finit par avoir la ferme intention de se venger de lui.
LES CHUTES D’EAU MASCULINE ET FEMININE
Le trio réuni : Musashi, Otsu et Jōtarō se dirigent à Edo. Pendant qu’ils font une pause, Musashi tente de prendre Otsu dans ses bras nus. Cette dernière se débat et s’en va. Toutes ces années, elle s’est imaginée que Musashi était différent des autres hommes au point de l’idéaliser. Perdue dans ses réflexions, elle est alertée par Jōtarō qui a vu Musashi se jeter à l’eau. Otsu rejoint Musashi. Jōtarō se calme et rejoint la vache en se disant : “À cette vitesse, jamais nous n’arriverons à Edo.”.
Présentation des personnages principaux
Shimmen Takezō est un garçon de dix-sept ans au moment où l’histoire commence. Il mesure près d’un mètre soixante-quinze. C’est un homme bien bâti au corps musclé. Dès le départ, il n’a qu’un seul objectif : montrer à son père mort, Munisai, qu’il est devenu un grand samouraï. Toutefois, au départ, c’est une brute violente. Capturé et attaché à un cryptomeria par Takuan. Il a un premier déclic et est libéré par Otsu qui prend la fuite avec lui. Il renaîtra en Miyamoto Musashi après sa captivité de trois années dans le château de Himeji où il étudiera. Pendant cinq années Musashi tente de se discipliner et de suivre la voie du samouraï. Il se mesure à de nombreux personnages illustres afin d’en apprendre plus. Le style d’attaque qu’il utilise n’est pas théorisé, il se laisse aller à son instinct. Il renoncera à son amour pour Otsu afin de ne pas se laisser disperser. Cependant, il ne cessera de penser à elle.
Hon’iden Matahachi est le meilleur ami de Takezo (Musashi) au début de l’histoire. Il est plus petit et plus trapu que Takezo. C’est un personnage fainéant et opportuniste. En effet, il n’hésite pas à se faire passer pour Kojirō pour obtenir des privilèges. Il abandonne son meilleur ami dès le début de l’histoire pour se mettre en ménage avec Oko, rompant ainsi ses fiançailles avec Otsu. Matahachi est également un personnage naïf qui a du mal à réfléchir par lui-même. À la différence de Musashi, Matahachi est lâche et pas très performant dans le maniement du sabre.
Otsū est une très belle femme au teint clair et aux cheveux noirs. Elle a des gestes délicats. Au début de l’histoire, elle semble fragile et a peur de nombreuses choses. Durant ses nombreux périples pour aller rechercher Musashi, son grand amour, elle va devenir une femme forte et indépendante. C’est elle qui permet à Musashi de se libérer au village de Miyamoto.
Jōtarō est le fils de l’ancien samouraï Aoki Tanzaemon qui, après avoir déshonoré son nom et celui de sa famille en tentant d’amadouer Otsu, décide de devenir prêtre. Ce petit garçon devient le disciple de Musashi. Il ajoute de l’insouciance et de la légèreté, tant dans le voyage de Musashi que celui d’Otsu. Il se révèle être un réel ami pour le couple.
Takuan Sōhō est un homme qui a commencé ses études de prêtre à l’âge de dix ans. Il a été le disciple d’illustres personnages. Au début de l’histoire, il semble un peu dérangé, mais il se trouvera être un “bon génie” tant pour Otsu que pour Musashi. C’est un moine vagabond qui a énormément de relations dans tout le Japon.
Osugi est une femme d’une soixante d’année qui n’a jamais supporté Takezo. C’est également la mère de Matahachi. Durant tout le roman, cette femme mettra des bâtons dans les roues de Musashi et cherchera à le tuer. Tout comme son fils, elle est opportuniste. Toutefois, c’est une femme entêtée qui dispose d’une grande force de caractère. Jamais elle abandonne son idée de vengeance contre Musashi. Pendant une partie de son périple, elle sera accompagnée par son gendre, l’oncle Gon, qui trouvera la mort en essayant de sauver Akemi de la noyade.
Oko était la femme d’un brigand qui a été tué par un autre pillard. C’est une femme d’âge mûr et opportuniste. Elle vit au-dessus de ses moyens. Au départ, elle est attirée par Takezo, mais constatant que Matahachi est épris d’elle, elle l’invite à s’enfuir avec elle et Akemi. Cette prostituée finira par détruire Matahachi en le rejetant au profit d’un autre homme : Toji. C’est également à cause d’elle que Seijūrō va se rapprocher d’Akemi et finir par la violer.
Akemi est la fille d’Oko. Au début de l’histoire, elle s’occupe de piller les cadavres pour sa mère afin de gagner de l’argent. En grandissant, elle éprouve de la haine envers les attitudes de sa mère qui donne son corps au premier venu. Elle se refuse à tout homme, souhaitant garder sa virginité intacte pour celui qu’elle aime : Musashi. Toutefois, cette jeune femme est victime d’une mère qui n’hésite pas à la prostituer. Elle finit par se faire violer par Seijūrō. Nous pouvons supposer que Kojirō, qui la gardera captive pendant un moment, a sûrement pris possession d’elle. Akemi finira par voler de l’argent et suivre sa propre route.
Yoshioka Seijūrō est le fils aîné de Yoshioka Kompa. C’est un escrimeur qui jouit de la réputation de son père pour assurer la pérennité de son école. Toutefois, avec le temps, il combat de moins en moins. Il finira estropié par Musashi et décidera d’arrêter de s’occuper de l’école de son père. Au sabre, il est nettement moins bon que son frère, Yoshioka Denshichirō. Toutefois, ce dernier est alcoolique. Il finira par être tué par Musashi. Les deux fils ternissent l’image de leur père.
Sasaji Kojiro est un beau jeune homme qui, au début de son apparition dans le roman, est accompagné de son singe. Il prétend avoir trouvé une technique pour abattre les hirondelles au vol. Il inflige une leçon à Toji en lui coupant son toupet. Il est l’une des deux personnes que Kanemaki Jisai, disciple de Toda Seigen, a formé. Kojiro est un samouraï intelligent et présomptueux. Sous ses attitudes nobles, se cachent un vil personnage opportuniste qui n’hésite pas à calomnier Musashi. Ce guerrier redoutable est considéré comme “Le prodige d’Iwakuni“. C’est une fine lame qui sème la peur lorsqu’il tente de combattre un homme qui l’a offensé. Son épée s’appelle la perche de séchage et aurait été forgée par Nagamitsu. Bien que nous ayons eu une démonstration de son savoir-faire lorsqu’il combat Toji, nous ne connaissons pas réellement sa réelle force au sabre.
Analyse de l’oeuvre
La réalité derrière la fiction
L’œuvre de Eiji Yoshikawa est une histoire romancée de l’un des plus grands escrimeurs du Japon : Miyamoto Musashi qui aurait vécu de 1584 à 1645. Cet illustre personnage aurait écrit un ouvrage sur la Voie du sabre intitulé Le traité des cinq roues. De son nom complet : Shinmen Musashi-no-Kami Fujiwara no Harunobu, son grand-père était lié au clan Akamatsu. Après la mort de son père, alors qu’il n’avait que sept ans, Miyamoto Musashi a été confié à son oncle qui était moine. Il participe à la bataille de Sekigahara à l’âge de seize ans et il est laissé pour mort sur le champ de bataille. Jusqu’à ses vingt-neuf ans, Musashi participa à une soixantaine de duels avec pour arme un sabre en bois. Il est connu pour avoir anéanti à lui tout seul l’école d’escrime Yoshioka en affrontant près de 60 escrimeurs aux pieds du Pin Parasol. C’est à cette époque qu’il inventa la technique aux deux sabres. Il est également célèbre pour avoir tué Sasaki Kojirō sur l’île de Funa le 13 avril 1612 à l’âge de 28 ans. Kojirō meurt à l’âge de 29 ans. Il est connu pour sa technique tsubamegaeshi (signifiant “imiter le mouvement d’une hirondelle”).
Des personnages qui vont par pair
Dans La pierre et le sabre, les personnages vont par couple. Takuan et Jotaro sont considérés comme les “bons génies” pour Musashi et Otsu. Ils vont être présents pour eux et leur être fidèle tout au long de l’histoire afin de les aider dans leurs périples. Matahachi et Akemi sont les deux personnages victimes du pouvoir incarné par leur mère. Akemi résiste tant bien que mal à être prostituée par sa mère. Elle finira par être violée par Seijuro et sans doute par Kojiro. Matahachi se laisse totalement possédé par Oko en devenant l’ombre de lui-même. Il arrive à fuir son emprise pour tomber sous l’emprise de sa mère. Constamment, il sera insulté et traité de moins que rien qui ne comprend pas grand chose. Il se réfugie dans l’alcool afin de ne pas combattre le monde réel et se bercer d’illusion. Il souhaite avoir une vie méritante, mais, n’ayant pas assez de caractère, il sera confronté à se laisser dicter sa vie. Osugi et Oko sont les deux “sorcières” de cette histoire. Elle mène leurs enfants vers la destruction. Oko souhaite avoir une belle vie et finit par fuir avec Toji, qui a récupéré l’argent destiné à sauver l’école. Osugi ne cesse de pourchasser Musashi. Sa haine contre lui la rend totalement hermétique à toutes les paroles qui le disculpent. Elle n’a qu’un seul objectif : le tuer afin de ramener une preuve à son village et de laver son honneur. Kojiro et Seijuro sont deux hommes suffisants et opportunistes qui n’hésitent pas à prendre ce qui ne leur appartient pas, comme nous pouvons le constater avec Akemi qui semble être violée par les deux hommes. Kojiro est un opportuniste présomptueux qui ne combat à aucun moment dans l’histoire si ce n’est lors de sa démonstration de force contre Toji.