L’Appel de la forêt (The Call of the Wild en anglais) est un roman d’aventure de Jack London, publié pour la première fois en 1903. L’histoire se déroule pendant la ruée vers l’or du Klondike à la fin des années 1890. Elle met en scène des animaux domestiqués retournant à l’état sauvage. Le protagoniste du roman est un chien domestique nommé Buck. Celui-ci est arraché à sa maison en Californie et vendu dans le territoire du Yukon. Il est alors confronté aux rigueurs de la vie dans le Grand Nord ainsi qu’à la cruauté et à la cupidité des hommes. Le roman explore des thèmes tels que la survie, la loi du plus fort, et le retour à l’état sauvage.
Il est connu pour sa représentation réaliste et parfois brutale de la vie dans le wilderness. L’Appel de la forêt est souvent considéré comme l’une des œuvres les plus importantes et les plus populaires de l’auteur américain. Elle a été adaptée plusieurs fois au cinéma et à la télévision. étudions cette œuvre du XXème siècle ensemble.
Résumé chapitre par chapitre de L’Appel de la forêt de Jack London
Chapitre 1 – “La loi primitive“
Buck, un chien majestueux, vit paisiblement en Californie sur la propriété du juge Miller en Californie jusqu’à ce que la ruée vers l’or l’entraîne en Alaska comme chien de traîneau. Trahi et enlevé, il endure la faim et la brutalité, apprenant finalement à se soumettre à son nouveau maître après une confrontation violente.
Buck est vendu pour trois cents dollars à Perrault, qui achète également Curly, un terre-neuve. Embarqués vers le Nord, Buck et Curly rencontrent d’autres chiens et font l’expérience de la neige pour la première fois. Buck respecte rapidement François et Perrault, deux hommes justes, après que le premier ait puni un chien volant sa part.
Chapitre 2 – “La loi du bâton et de la dent“
Buck vit un cauchemar en Alaska, témoin de la mort brutale de Curly. Il s’adapte à la vie de chien de traîneau, apprenant rapidement sous la tutelle de François et avec l’aide de plusieurs chiens aux caractères divers. Spitz cherche à dominer, tandis que Buck impressionne et apprend des leçons de survie, notamment avec l’arrivée de Sol-leck, un vétéran respecté. Une nuit, Buck apprend l’importance de creuser dans la neige pour se protéger du froid.
Enseveli sous la neige, Buck s’échappe et rejoint son attelage, recevant des éloges pour sa rapidité d’apprentissage. Malgré les défis, il s’adapte au rôle de chien de traîneau et développe des compétences et des sens aiguisés. Buck travaille dur, faisant face à la faim, au froid, et à la violence, tout en découvrant sa nature sauvage et en renouant avec ses instincts de loup. La tension entre lui et Spitz, le chien dominant, culmine en une bataille interrompue par une attaque de chiens sauvages, que l’attelage réussit finalement à repousser.
En route vers Dawson, l’équipe de chiens de traîneau affronte des conditions extrêmes. Buck, en particulier, lutte, mais est aidé par Perrault. Une intense rivalité naît entre Buck et Spitz, le leader actuel, créant des tensions et des confrontations violentes au sein de l’équipe. Buck, discret, sème la discorde, affaiblissant l’autorité de Spitz. À l’approche de la rivière Tahkeena, une chasse effrénée s’ensuit, aboutissant à une lutte brutale entre Buck et Spitz. Malgré les défis, Buck triomphe, mettant fin au règne de Spitz dans une confrontation primitive.
Chapitre 3 – “Buck prend le commandement“
Suite à la défaite de Spitz, Buck prend le leadership de l’attelage après avoir défié François. Imposant son autorité, il mène l’équipe efficacement, réalisant des exploits en termes de vitesse. Arrivés à Skagway, François et Perrault se séparent de leurs chiens, y compris Buck, qui continue son dur labeur sous un nouveau maître. L’épuisement gagne l’équipe après un long trajet hivernal. Affaibli, Dave lutte pour maintenir sa place dans l’attelage, refusant de céder sa place à Sol-leck malgré sa souffrance. Son désir de travailler est si fort que les conducteurs lui permettent finalement de continuer. Cependant, son état s’aggrave, et il s’effondre, essayant de suivre ses camarades jusqu’à la fin. Un coup de revolver retentit, signalant la fin tragique de Dave, ce que Buck et les autres chiens comprennent silencieusement.
Chapitre 4 – “Les fatigues du harnais et de la route“
Après une arrivée épuisante à Skagway, Buck et son attelage sont vendus à Hal, Charles et Mercédès, trio mal préparé et désorganisé. Le surchargement du traîneau, l’ignorance des conseils et la mauvaise gestion des ressources mènent à des difficultés continues et à l’épuisement des provisions. Les nouveaux propriétaires, incapables de maintenir l’ordre et de gérer efficacement les ressources, font face à des problèmes de discipline et de pénurie, compromettant ainsi la réussite de leur voyage.
Les chiens et les voyageurs souffrent grandement durant leur périple, plusieurs chiens meurent et les relations humaines se dégradent. Mercédès devient un fardeau, exacerbant les tensions. Malgré le printemps arctique renaissant, la misère persiste. Ignorant les avertissements de John Thornton au sujet de la glace fragile, le groupe continue. Buck, épuisé et maltraité, est sauvé par Thornton. Les autres, négligeant l’avertissement, périssent quand la glace se rompt. Buck, reconnaissant, noue un lien avec son sauveur, Thornton, témoignant de la tragédie des autres.
Chapitre 5 – “Amitié“
Sauvé par John Thornton, Buck connaît une renaissance, formant un lien profond avec son nouveau maître. Il s’épanouit dans un amour loyal, tout en protégeant Thornton de divers dangers. Toutefois, l’appel de la nature sauvage influence progressivement Buck. Celui-ci révèle son côté féroce et sauvage, bien qu’il reste fidèle à son maître. Cet amour le retient de l’appel de la forêt, et il continue à défendre Thornton, démontrant son dévouement et gagnant en renommée pour sa bravoure.
Buck démontre un courage exceptionnel en sauvant Thornton d’une situation périlleuse dans des rapides, renforçant leur lien indéfectible. Plus tard, Buck relève un défi de tirer un traîneau de mille livres, surprenant la foule par sa force et sa détermination. Malgré une offre d’achat alléchante pour Buck, Thornton refuse, mettant en lumière la profondeur de leur lien.
Chapitre 6 – “L’appel résonne“
Aidé par Buck, Thorton réalise son rêve de chercher une mine légendaire et découvre un riche gisement d’or après un voyage épique dans des terres inexplorées. Les jours sont rythmés par le travail et l’aventure, tandis que Buck est de plus en plus attiré par l’appel sauvage de la nature. Il explore la forêt et se connecte à ses instincts primitifs. Le mystère et la beauté de la vie sauvage éveillent en lui une curiosité et une passion profondes.
Buck est attiré par un appel mystérieux et rencontre un loup, révélant son côté sauvage, tout en restant fidèle à Thornton. Il affronte des épreuves, dont la chasse d’un élan et la découverte de l’attaque du camp par les Yeehats, menant à la mort de Thornton. Endeuillé, mais résolu, Buck rejoint finalement une meute de loups, acceptant son appel sauvage. Il devient une légende parmi les Indiens, incarnant un Chien-Esprit qui mène la meute et hante la contrée.
Présentation des personnages
Les chiens
Buck est un chien robuste, croisé entre un Saint-Bernard et un berger écossais. Il fait preuve d’intelligence et d’adaptabilité, survivant et prospérant dans l’environnement sauvage et brutal du Grand Nord. Il éprouve un fort instinct de survie. Buck représente la nature sauvage et l’appel primal de la vie primitive et non domestiquée.
Spitz est un chien de traîneau, rival de Buck, avec un pelage blanc. Il est décrit comme un combattant féroce et un leader autoritaire parmi les chiens de traîneau. Spitz symbolise la rivalité et la concurrence dans la nature sauvage.
Dave est un chien de traîneau expérimenté. Il est déterminé et aime travailler. Il est sérieux et prend son rôle dans l’attelage très au sérieux. Dave peut représenter la fiabilité et la constance au sein du groupe.
Sol-leks est un autre chien de l’équipe, son nom signifie “Le Borgne” en langue indigène. Il est plutôt distant et aime être tranquille, mais il est également un travailleur acharné. Sol-leks pourrait symboliser l’indépendance et la solitude que l’on peut ressentir dans la nature sauvage.
Dolly est un membre de l’équipe de chiens de traîneau. Au début, Dolly est amicale, mais elle devient agressive et folle après avoir été mordue par un husky. Dolly peut symboliser le danger de la folie dans un environnement sauvage et impitoyable.
Billee est décrit comme un chien de traîneau bon et amical. Il est docile et amical, souvent consolé par ses compagnons quand il est triste. Billee peut représenter l’innocence et la bonté dans un monde par ailleurs brutal.
Joe est le frère de Billee. Contrairement à son frère, Joe est grincheux et souvent de mauvaise humeur. Joe peut représenter la dureté et la résistance nécessaires pour survivre dans un environnement difficile.
Pike est un autre membre de l’équipe de chiens. Il est connu pour être un voleur et est plutôt malin et rusé. Pike peut symboliser la malice et la ruse comme moyens de survie.
Dub est un chien maladroit dans l’équipe. Il est souvent blâmé pour les méfaits des autres en raison de sa maladresse. Dub pourrait représenter la vulnérabilité et l’injustice dans la vie sauvage.
Nig est décrit comme un chien affectueux avec une fourrure noire et une tache blanche sur le front. Il est amical et chaleureux, formant une relation particulière avec Buck. Nig pourrait symboliser l’amitié et l’acceptation, contribuant à l’acclimatation de Buck à sa nouvelle vie avec John Thornton.
Skeet est une femelle épagneul irlandais, belle et gracieuse. Elle est très maternelle et prend soin de Buck lorsqu’il est blessé, symbolisant le soin et la guérison. Skeet peut être vue comme un symbole de la bienveillance et de la tendresse, contrastant avec l’environnement rude et hostile de la nature sauvage.
L’homme
John Thornton est décrit comme un homme robuste et fort, typique des chercheurs d’or de l’époque. Il est bienveillant, compréhensif et partage un lien profond avec Buck. Il incarne l’idéal de l’amitié et de l’amour entre l’homme et l’animal. Thornton représente le lien bienveillant entre l’homme et la nature, et la possibilité de coexistence harmonieuse entre eux.
François et Perrault sont des hommes robustes, travaillant pour le service postal canadien. Ils sont compétents dans leur travail et traitent généralement bien les chiens, bien qu’ils soient stricts. Ils représentent la civilisation et son influence sur la nature.
Hal, Charles et Mercedes : Hal est un jeune homme, Charles est son beau-frère et Mercedes est la sœur de Hal. Ils sont inexpérimentés et imprudents, mettant en danger la vie des chiens et la leur. Outre leur imprudence, ils se montrent cruels et sans scrupules. Ils fouettent leurs chiens pour les faire avancer et n’hésitent pas à tuer ceux qui sont trop affaiblis. Ils représentent l’incompétence et l’ignorance des individus face à la puissance de la nature sauvage.
Analyse d’oeuvre
Quels sont les principaux thèmes abordés dans cette oeuvre de Jack London ?
Nature vs Civilisation
L’Appel de la forêt illustre de manière poignante la dichotomie entre la nature et la civilisation. Le récit s’ouvre sur Buck vivant une vie paisible et civilisée en Californie. Toutefois, il est brutalement arraché à cet environnement et jeté dans le milieu sauvage et impitoyable du Klondike. Le passage de la domesticité à la vie sauvage incarne la confrontation entre les valeurs civilisées et les instincts primitifs. Ce thème est renforcé par la transformation progressive de Buck, qui apprend à écouter ses instincts naturels pour survivre. Le roman suggère que la nature, avec sa brutalité et son indifférence, révèle la véritable essence des êtres vivants, contrairement à la civilisation qui masque et réprime cette nature inhérente.
L’appel de la forêt, l’appel de la nature
Le processus d’apprentissage et d’adaptation de Buck est central dans le roman. Alors qu’il se confronte à la loi de la jungle, où “seul le plus fort survit“, Buck redécouvre ses instincts ancestraux et primitifs. Il apprend non seulement à se battre pour la nourriture et à se protéger des éléments, mais il fait aussi l’expérience de la compétition féroce pour la position de leader de l’attelage. L’instinct de survie de Buck le conduit à répondre à “l’appel de la forêt“. Cela illustre le retour à un état sauvage, libre des contraintes de la civilisation. Ce thème suggère que chaque être vivant possède en lui une force primitive. Celle-ci peut ressurgir dans certaines circonstances, remettant en question les notions de civilisation et de moralité.
Loyauté et Amitié
Ce roman de London explore également en profondeur le thème de la loyauté et de l’amitié, principalement à travers la relation entre Buck et John Thornton. Alors que Buck a été trahi par des humains et a été témoin de la cruauté de la nature et des hommes, sa rencontre avec Thornton renouvelle sa foi en l’humanité. La loyauté indéfectible de Buck envers Thornton démontre le potentiel d’un lien profond et réciproque entre l’homme et l’animal, un contraste marquant avec la violence et la trahison qu’il a expérimentées précédemment. Cette relation met en lumière les aspects les plus nobles et altruistes de l’homme et de l’animal. Elle suggère qu’en dépit de la brutalité de la vie sauvage, l’amour et la loyauté demeurent des valeurs universelles.
Le style de London dans L’Appel de la forêt
Le choix de la narration à la troisième personne dans L’Appel de la forêt est essentiel pour offrir un aperçu des pensées, des sentiments, et des motivations internes de Buck. Bien que celui-ci soit un animal, la narration anthropomorphise ses expériences. Cela permet aux lecteurs de s’identifier à ses épreuves et à sa transformation. Cette perspective intime rend l’histoire plus immersive et engageante, tout en permettant à London d’explorer des thèmes plus larges tels que la nature humaine et animale, la civilisation, et la survie.
Jack London utilise un style descriptif et réaliste pour illustrer la beauté brutale du Grand Nord et la dure réalité de la vie sauvage. Les descriptions détaillées des paysages, des conditions climatiques, et des interactions entre les personnages et l’environnement contribuent à créer une atmosphère tangible et vivante. Ce réalisme met en lumière les défis que Buck et les autres personnages doivent affronter, renforçant l’impact émotionnel du récit. Le style de London est brut et sans fioritures. Il reflète la simplicité et la cruauté de la vie dans le Klondike, et mettant en contraste la vie civilisée d’où vient Buck et la sauvagerie dans laquelle il est plongé.
L’Appel de la forêt est imprégné de symbolisme, enrichissant la profondeur thématique du roman. L’un des éléments symboliques les plus marquants est “l’appel de la forêt” lui-même, qui représente le désir profond et inné de retourner à un état naturel et sauvage, libéré des contraintes de la civilisation. Ce retour aux instincts primitifs est symbolisé par la transformation de Buck de chien domestique à leader de meute et finalement à loup. D’autres éléments symboliques incluent :
- la relation entre Buck et John Thornton, représentant l’amour et la loyauté ;
- les différents environnements et conditions météorologiques, symbolisant les défis et les dangers inhérents à la vie sauvage.