Littérature

Rudyard Kipling, Histoires comme ça, Comment naquit la première lettre : résumé, personnages et analyse

Page de présentation du dossier d'analyse littéraire sur Comment naquit la première lettre de Kipling avec un synopsis, un recensement des figures, et une observation.
Ecrit par Les Résumés

Le conte Comment naquit la première lettre (“How the First Letter was Written“) est une histoire écrite par Rudyard Kipling, écrivain britannique né en Inde en 1865. Ce conte est présent dans le recueil Histoires comme ça (“Just So Stories” dans sa version originale). Explorons ce récit du XXème siècle qui nous propulse à l’époque préhistorique.

Résumé détaillé de Recueil Histoires comme ça – “Comment naquit la première lettre” de Rudyard Kipling

Jour de pêche

À l’époque Néolithique, Tegumai Bopsulai, un homme préhistorique, était marié à Teshumai Tewindrow. Leur fille, Taffimai Metallumai, surnommée Taffy, s’entendait très bien avec son père. Lorsqu’il s’en allait, elle avait l’habitude de l’accompagner lors de ses excursions, au plus grand désespoir de Teshumai qui les voyait toujours revenir sales.
Un jour, alors que Taffy avait accompagné son père à plusieurs miles de leur domicile, ce dernier brisa son harpon. Taffy voulut retourner à la Grotte pour récupérer un harpon de rechange, mais son père lui expliqua que c’était bien trop loin pour ses jambes d’enfant. Il décida de réparer le harpon sur place. À cet instant, Taffy se dit que ce serait bien qu’ils sachent écrire. En effet, cela aurait pu être plus pratique. Toutefois, à cette époque, ils ne savaient ni lire ni écrire.

Un message confus

Un étranger arriva. C’était un Tewara et il ne comprenait pas la langue de Tegumai et de Taffy. Toutefois, il considéra que Tegumai était le chef et voulut montrer tout son respect à sa fille. Il lui envoya un sourire. Il ne savait pas ce qu’elle disait ni pourquoi elle s’agitait, mais il la trouva adorable. Taffy voulait envoyer un message à sa mère pour lui donner le harpon de rechange afin de faire une surprise à son père. Ne sachant pas écrire, elle décida de dessiner. Elle utilisa une écorce de bouleau et récupéra la dent de requin du collier de l’étranger. Celui-ci fut étonné que Taffy n’enfle pas. En effet, selon ses croyances, quiconque toucherait sa dent de requin sans son accord risquait d’enfler. Il laissa donc la jeune fille dessiner. Taffy essaya d’être le plus claire possible, mais avec un grand nombre de dessins, son message était confus. L’étranger, ne comprenant pas la langue, vit dans ce dessin un signe de détresse et crut que la jeune fille lui demandait de l’aide pour aller chercher les guerriers de sa tribu.

Le malentendu

L’Étranger alla porter le dessin à la Grotte. Il y trouva Teshumai et d’autres dames conviées à un déjeuner primitif. Quand elle vit le dessin, Teshumai, tout comme les autres dames à ses côtés, crut que l’Étranger avait transpercé son mari à l’aide d’un harpon. Elle y voyait également Taffy apeurée et une horde d’ennemis (qui en réalité étaient des castors). Les femmes se jetèrent sur l’Étranger et mirent de la boue dans ses cheveux. Toute la Tribu le roua de coups. L’Étranger se demandait ce qui était en train de se passer. Par la suite, tous allèrent en direction de la rivière où ils trouvèrent Tegumai en train de pêcher pendant que Taffy retirait les pétales d’une marguerite. Après plusieurs explications, ils comprirent que ce n’était qu’un malentendu dû au message de Taffy qui n’était pas clair. Le chef de la Tribu fit comprendre à Taffy qu’elle venait de réaliser une grande invention que les hommes utiliseront plus tard pour mieux se faire comprendre. Tout rentra dans l’ordre dans la Tribu et l’Étranger, quant à lui, fut adopté par la Tribu.

Présentation des personnages

Tegumai Bopsulai, dont le nom signifie “L’Homme qui ne met pas un pied devant l’autre à la va vite” est un homme préhistorique marié à Teshumai Tewindrow. C’est également le père de Taffimai Metallumai. C’est un homme simple et sans histoire qui ne porte que très peu de vêtement. Il est souvent heureux sauf lorsque la faim le tenaille. Depuis que sa fille sait marcher, il a l’habitude de l’emmener avec lui lors de ses excursions. En tant qu’homme de la famille, il s’assure que son foyer ait les ressources pour se nourrir. C’est pour ça qu’il est bien embêté lorsqu’il se rend compte que son harpon s’est brisé. Il en a besoin pour pêcher et ramener de la nourriture pour le dîner. Il ne sait pas lire, il ne sait pas écrire et il n’en a pas besoin.

Teshumai Tewindrow, “La Dame qui pose tant et tant de questions“, est la femme de Tegumai et la mère de Taffy. Cette dernière est la prunelle de ses yeux. C’est pour cette raison que lorsqu’elle voit le dessin, elle suppose d’entrée de jeu que l’étranger s’en est pris à son mari et surtout à sa fille. Son instinct maternel prend le dessus. Elle incarne le destinataire de ce message confus qui “pose tant et tant de questions” au point qu’elle désigne, sans preuve, le pauvre étranger.

Taffimai Metallumai, “La-Petite-Personne-sans-manières-qui-mériterait-une-bonne-fessée“, est la fille de Tegumai et de Teshumai et le narrateur la surnomme Taffy. Depuis qu’elle a appris à marcher, elle a l’habitude d’accompagner son père partout là où il va. Au cours de la pêche, constatant que son père a cassé son harpon et qu’il n’en a pas pris un de rechange, elle se met à se dire que la vie serait mieux s’ils avaient un moyen pour s’envoyer des messages. Lorsqu’elle voit l’étranger arriver, elle saisit l’opportunité de lui faire transmettre un message. Toutefois, elle ne sait pas écrire. Elle décide donc de dessiner, mais en ajoutant trop de détails, elle crée un message confus qui n’est pas compréhensible. En effet, y voit un signe de détresse tout comme la mère de Taffy lorsqu’elle reçoit le message. Tout cela part d’une bonne intention, elle veut faire une surprise à son père, mais finalement elle ne fait que créer un message plein de malentendus.

L’étranger est un Tewara qui ne comprend pas la langue de Tegumai et de Taffy. Il essaie de savoir ce qui se passe, malgré la barrière de la langue, mais ses suppositions s’avèrent inexactes. Néanmoins, cet homme serviable accepte de transmettre le message à la tribu. D’autant plus qu’il pense que le “chef” de la tribu et Taffy sont menacés par une horde d’ennemis. Lorsqu’il arrive dans la Tribu, le dessin est une nouvelle fois mal compris et il est désigné comme étant le responsable. Il ne comprend pas pourquoi on le roue de coups. Mais il ne se révolte pas et il se laisse faire. L’étranger incarne le messager qui peut s’exposer à un grand danger en fonction du message qu’il apporte, et ce péril l’est d’autant plus lorsque le message est confus et fait qu’il est difficilement compréhensible.

Les autres dames conviées au déjeuner primitif chez Teshumai sont au second plan de cette histoire. Elles ne sont présentes que pour apporter leur soutien à Teshumai qui croit que l’étranger a attaqué son mari et sa fille.

Les membres de la tribu de Tegumai, y compris le chef de tribu et les guerriers ne sont présents qu’à la fin de l’histoire. Ils incarnent la solidarité entre les personnes d’un même groupe.

Analyse de l’oeuvre

Schéma narratif

Dénouement

  • Tous les personnages comprennent qu’il y a eu un malentendu.
  • Le chef du village félicite Taffy pour son invention qui servira l’espèce humaine.
Étape Événement
Situation initiale Présentation des différents personnages. Tegumai, sa famme Teshumai et leur fille Taffimai, surnommée Taffy. Époque Néolithique.
Élément déclencheur Alors qu’ils sont à la rivière Wagai pour pêcher, Tegumai casse son harpon. Sa fille lui propose d’aller en prendre un de rechange à la caverne mais c’est trop loin pour ses jambes d’enfants. Taffy se dit que ce serait bien s’il pouvait s’envoyer des messages. Un étranger arrive.
Péripéties
  • Taffy souhaite faire une surprise à son père en transmettant un message par l’intermédiaire de l’étranger pour que sa mère leur envoie le harpon.
  • Ne sachant pas écrire, Taffy décide de faire un dessin avec la dent de requin du collier de l’étranger sur une écorce de bouleau.
  • En voulant bien faire, Taffy ajoute de trop nombreux détails à son dessin. Celui-ci devient confus et incompréhensible.
  • Malgré la barrière de la langue, l’étranger comprend bien qu’il doit transmettre un message.
  • En arrivant à la caverne, le message est mal compris par Teshumai et les dames qui sont avec elle.
  • l’Etranger est puni. On lui met de la boue dans les cheveux, on le roue de coups sans qu’il ne comprenne pourquoi.
  • Toute la tribu arrive à la rivière pour défendre Tegumai et sa fille qui n’ont pas l’air d’être en danger.
Situation finale Tout va pour le mieux dans la tribu et l’étranger, qui n’en a pas tenu rigueur aux femmes de la tribu, a été adopté par le clan.

L’importance de l’écriture

Dans le conte Comment naquit la première lettre, Kipling souligne l’importance de l’écriture et son rôle dans la communication à travers le personnage de Taffy. Celle-ci réalise que la création d’un système d’écriture leur aurait été utile pour que sa mère amène le harpon de rechange. En voyant l’étranger arriver, elle essaie quand même d’envoyer un message à sa mère en réalisant un dessin mais elle se rend vite compte que la communication, à travers les images, peut être subjective. En effet, si Taffy ajoute autant de détails, c’est pour être plus compréhensible. Elle est d’ailleurs très au clair sur ce message qu’elle est en train de produire, du moins, elle en est persuadée : “Je vais d’abord dessiner Papa en train de pêcher. Ce n’est pas très ressemblant, mais Maman comprendra car j’ai dessiné son harpon brisé. Maintenant, je vais dessiner l’autre harpon qu’il veut, celui au manche noir. On dirait qu’il est planté dans le dos de Papa, mais c’est parce que la dent de requin a glissé et ce morceau d’écorce n’est pas assez grand. Voilà le harpon que vous devez rapporter, alors je vais me dessiner en train de tout vous expliquer. En vrai, mes cheveux ne sont pas dressés comme ça, mais c’est plus facile à dessiner de cette manière. Maintenant, je vais vous dessiner. Moi, je vous trouve vraiment très gentil mais je ne peux pas vous faire joli sur le dessin. […] Je vous ai dessiné et j’ai mis dans votre main le harpon que veut Papa […] Maintenant, je vais vous montrer comment trouver l’adresse du domicile de ma Maman. On va tout droit jusqu’aux deux arbres […], puis on arrive à un marais plein de castors. […] Au cas où vous oublieriez, j’ai dessiné le harpon que Papa veut en dehors de notre Caverne. En vrai, il est dedans, mais vous montrerez le dessin à Maman et elle vous le donnera.

En réalité, Kipling nous plonge dans les pensées confuses d’un enfant qui essaie tant bien que mal de créer un message clair et pertinent, mais qui se révèle confus, créant ainsi des malentendus. L’importance de l’écriture est également abordée par le chef du village à la fin du conte : “Tu as découvert une grande invention ! […] Et un jour, les hommes appelleront ça l’écriture. Pour l’instant, ce ne sont que des dessins, et comme nous avons pu le constater aujourd’hui, les dessins ne sont pas toujours bien compris. Mais un jour viendra, […] où nous ferons des lettres […] et où nous saurons lire et écrire. Alors, nous pourrons toujours dire exactement ce que nous aurons à dire, sans aucune erreur.
Bien que le chef de la tribu ait raison lorsqu’il sous-entend que l’écriture est un moyen de communication efficace, il a tort lorsqu’il dit que “nous dirons toujours exactement ce que nous aurons à dire, sans aucune erreur”. En effet, l’écriture a de nombreuses limites, telles que la difficulté de retranscrire les nuances de la voix, les expressions faciales et le langage corporel. La barrière de la langue pose également un problème, car deux personnes ne peuvent pas se comprendre si elles ne connaissent pas leurs langues respectives. D’autre part, même si cela est moins fréquent, des ambiguïtés subsistent, car certaines significations peuvent être différentes d’une personne à l’autre, créant alors des malentendus.

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