Résumé de Voyage au centre de la Terre de Jules Verne
Voyage au centre de la Terre, roman d’aventure du 19ème siècle écrit par le romancier français Jules Verne (1828-1905) en 1864, raconte l’histoire du professeur Otto Lidenbrock et de son neveu Axel. Les deux protagonistes découvrent un mystérieux manuscrit ancien d’Arne Saknussemm. Dans ce manuscrit, ils trouvent qu’il est possible de voyager au centre de la terre. Ils décident de se lancer dans l’aventure avec leur guide Hans. Mettez vos pas dans ceux du professeur et de son neveu Axel pour partir à la découverte d’un monde à la fois époustouflant et terrifiant.
Résumé de l’oeuvre
L’histoire commence le 24 mai 1863 à Hambourg où vit l’éminent géologue et minéralogiste professeur Otto Lidenbrock. Ce jour-là, le professeur amateur de vieux livres, achète un vieux parchemin, manuscrit original d’une saga islandaise écrit au XIIème siècle en caractères runiques. Au bout de nombreux efforts et avec l’aide de son neveu Axel, il finit par percer le mystère du cryptogramme. Le parchemin s’avère être un message d’un dénommé Arne Saknussemm, un alchimiste islandais qui a vécu au XVIème siècle. Dans ce parchemin codé, l’auteur affirme avoir découvert un passage jusque dans le centre de la terre via un volcan éteint de l’Islande, le Sneeffels. Il n’en faut pas plus pour que l’impétueux et enthousiaste Lidenbrock ne propose à Axel de l’accompagner pour un voyage jusqu’au centre de la terre. Axel est d’abord un peu réticent devant cette décision qu’il estime trop soudaine.
Le professeur Lidenbrock décide de partir dès le lendemain. Son neveu Axel est plus réticent. Les deux protagonistes sont en désaccord sur le départ en voyage vers l’inconnu. Le professeur veut vérifier la théorie d’Humphry Davy qui dit que les températures profondes seraient moins élevées. Axel, lui, soutient l’hypothèse de Siméon Denis Poisson, défenseur de la théorie de la chaleur centrale. Par ailleurs, la réticence d’Axel vient surtout des sentiments qui le lient à Graüben, une virlandaise qui est la pupille de Lidenbrock. Axel s’est fiancé avec Graüben à l’insu du professeur Lidenbrock et il ne veut pas quitter Hambourg. Mais, contre toute attente, Graüben l’encourage à entreprendre le voyage, en espérant qu’ils se marieront à son retour.
Lidenbrock se livre à des préparatifs fiévreux et s’équipe d’un matériel abondant qui correspond au dernier cri technologique de l’époque. Il se procure un dispositif Ruhmkorff pour l’éclairage et un puissant explosif appelé le fulmicoton. À peine deux jours après le décryptage du message, les voilà en route. Ils entament une course contre la montre, car il est primordial pour eux d’arriver au cratère de Sneeffels à la fin du mois de juin. En effet, Saknussemm a indiqué que l’emplacement du cratère à emprunter se fondra sur l’ombre projetée par un pic rocheux à cette date précise. Il leur faut encore parcourir le trajet jusqu’en Islande.
Le voyage de Lidenbrock et Axel jusqu’en Islande se passe par plusieurs villes. Ils vont d’Altona, une banlieue de Hambourg à Kiel en chemin de fer. À Kiel, ils prennent un navire à vapeur pour le Danemark pour aller à Korsør. De là, ils partent en train pour Copenhague. Une fois à Copenhague, Lidenbrock sollicite l’aide de M. Thompson, le directeur du musée des Antiquités du Nord de Copenhague. Ce dernier lui donne de précieuses informations pour son voyage et pour son séjour en Islande. Ils doivent attendre pendant cinq jours le départ du navire qui les emmènera en Islande. Durant le temps d’attente, Lidenbrock oblige Axel à prendre des leçons d’abîme en haut d’un clocher. Ces leçons visent à leur permettre de surmonter leur vertige, vu qu’ils devront descendre des gouffres. Le 2 juin, les deux voyageurs embarquent sur une goélette, longent Elseneur, Skagerrak et la Norvège, puis traversent la Mer du Nord. Ils passent au large des îles Féroé et rejoignent enfin le port de Reykjavik qui se trouve au sud-ouest de l’Islande. Lidenbrock et Axel, grâce à des lettres de recommandation, sont accueillis par le maire Finsen et hébergés par un professeur de sciences naturelles, M. Fridriksson. Ce dernier leur donne de plus amples informations sur Saknussem. Cependant, Lidenbrock et Axel gardent secret l’objectif réel de leur voyage.
Suivant les sages conseils de Fridriksson, Lidenbrock et Axel recrutent un chasseur islandais du nom de Hans Bjelke, un homme particulièrement impassible et fiable, pour leur servir de guide. Après quelques derniers préparatifs, l’expédition qui est maintenant composée de Lidenbrock, Axel et Hans, se met en route pour le Sneeffels, situé plus au nord-ouest. Ils passent par Gardär, puis par Stapi. À cette étape, ils vivent quelques mésaventures dues à l’impatience de Lidenbrock et aussi par l’hospitalité douteuse d’un de leurs hôtes. Ils arrivent quelques jours plus tard au pied du volcan Sneeffels. Ils engagent quelques porteurs occasionnels pour l’ascension des bagages, puis se retrouvent seuls tous les trois près des cratères du volcan éteint. Lidenbrock y trouve une inscription runique au nom de Saknussemm, ce qui confirme la véracité du parchemin. Le volcan éteint est constitué de 3 cheminées. L’une de ces cheminées doit être effleurée par l’ombre d’un haut pic – le Scartaris – à midi dans les derniers jours de juin, « avant les calendes de juillet ». D’après Saknussemm, l’entrée du passage vers le centre de la terre pourra être repérée à ce moment précis. Le 28 juin, l’ombre du pic rocheux se projette sur le cratère central. La descente peut commencer.
Munis de cordes, les 3 aventuriers descendent la cheminée principale et s’engagent dans les profondeurs de la terre. Pendant ce temps, Lidenbrock tient un journal scientifique pour noter avec précision l’itinéraire parcouru. L’expédition parvient à un croisement entre deux galeries. Sans le savoir, le professeur dirige son équipe vers une mauvaise direction, erreur qui a failli leur coûter la vie. À court d’eau, les 3 hommes reviennent sur leur pas. De retour au croisement, Hans les mène vers une nappe souterraine d’eau ferrugineuse, découverte en perçant une paroi. La descente continue, toujours plus bas et toujours vers le sud-ouest, c’est-à-dire sous l’Islande, puis sous l’Océan Atlantique. Au fur et à mesure de leur descente, Axel doit s’avouer que la théorie de la chaleur centrale n’est pas exacte : l’augmentation de la chaleur n’est pas considérable. Quelques jours plus tard, trompé par un embranchement, Axel se retrouve seul, perdu et sans lumière. Il ne retrouve son chemin que grâce à un son propice qui le guide vers ses compagnons. Mais sur le chemin, il fait une mauvaise chute.
Lidenbrock et Hans parviennent à guérir Axel. La descente continue. Elle est ponctuée d’innombrables découvertes incroyables, à savoir : une étendue d’eau souterraine qui ressemble à la mer intérieure éclairée par des phénomènes électriques. La côte de cette mer est ornée d’ossements fossiles et une forêt de champignons fossiles géants. Ils tombent également sur un combat d’animaux préhistoriques. Nos trois aventuriers baptisent leurs découvertes en leur nom : la mer Lidenbrock, le fleuve Hans Bach, l’îlot Axel. Après une navigation d’une dizaine de jours sur la mer Lidenbrock et avoir surmonté pas mal de dangers, ils sont pris dans un orage qui détruit leur embarcation. La boussole indique que la tempête les a ramenés vers la même côte de départ. Rejetés sur la côte, ils l’explorent à nouveau et y font des découvertes incroyables. Ils y trouvent un poignard rouillé qui porte les initiales d’Arne Saknussemm, preuve qu’ils sont sur la bonne voie.
Ils s’engouffrent dans une grotte qui les mène malheureusement à un cul de sac. Le 27 août, Lidenbrock décide d’utiliser le fulmicoton pour faire sauter l’obstacle. L’explosion provoque un raz-de-marée, la mer s’engouffre dans la grotte, l’expédition prisonnière de son embarcation poursuit sa descente sur une eau devenue bouillante. Les voyageurs ont tout perdu : leurs équipements, leurs provisions, et… le contrôle de leur direction. Axel réalise avec horreur que le radeau progresse vers une cheminée volcanique sur le point d’entrer en éruption. Lidenbrock voit les choses différemment : c’est la seule chance qu’il leur reste pour revenir à la surface de la terre. En effet, une éruption volcanique soudaine les emporte à la surface. Ils sont rejetés sur le flanc d’un volcan qui se trouve en Italie. Le professeur Lidenbrock n’a pas pu aller jusqu’au centre de la terre. Mais il est devenu célèbre ! Axel se marie avec Graüben. Hans retourne en Islande.
Les personnages
Le professeur Otto Lidenbrock
Ce professeur de minéralogie au Johannæum de Hambourg est le personnage principal du livre. Il s’agit également de l’oncle d’Axel. C’est un spécialiste dans son domaine et fréquente de grands noms comme Humphry Davy. Jules Verne l’a également présenté comme un homme érudit et polyglotte. Dans certains passages, on peut noter qu’il parle plusieurs langues et s’exprime aussi bien en latin qu’en danois et en islandais. Au cours de leur aventure, il déchiffre sans grande complexité majeure le vieil islandais et les runes. Mais derrière son masque se cache aussi un homme au tempérament impatient. Excentrique et irascible, il s’embrouille dans les mots scientifiques qu’il emploie. Il est également incapable de ressentir des sentiments ordinaires qui incombent aux gens ordinaires. Il voue une passion démesurée à son travail. Doté d’une volonté de fer et d’une grande motivation, il ne renonce jamais. Au fil du voyage, son côté humain refait surface petit à petit au contact d’Axel.
Axel
Le neveu du professeur Otto Lidenbrock n’est autre que le narrateur du livre. Orphelin, il offre son aide à ce dernier dans la préparation de ses périples. Son oncle lui a transmis son savoir-faire en minéralogie et en géologie. Il dispose aussi d’une solide culture classique, notamment en latin et s’intéresse au cryptogramme. Comparé au professeur, il est beaucoup plus calme. Son grand point faible : son romantisme qui le pousse parfois à l’exaltation. C’est lui qui décode en premier le message d’Arne Saknussem. Le voyage de son oncle ne le fait pas réagir au départ. Il reste réticent devant tant d’enthousiasme. Le professeur réussit à le faire changer d’avis. Il l’accompagne dans l’expédition vers le Centre de la Terre sans grande conviction. Au fur et à mesure qu’ils avancent, Axel devient plus emballé. Il a hâte de tout découvrir, ses qualités humaines prennent alors le dessus dans les moments difficiles. Le voyage d’Axel à travers le centre de la Terre va forger son caractère. Le jeune homme, indécis, va être initié pour devenir un adulte, qui à son tour, va transmettre ses connaissances. Le professeur n’en revient pas, lorsqu’Axel lui explique le secret de la boussole.
Graüben
C’est la filleule et la pupille du professeur Lidenbrock. Elle est fiancée à Axel. Cette dernière fait un petit passage au début du roman. Timide et douce, elle incite Axel à accompagner le professeur dans son voyage. On la surnomme la virlandaise, un hommage à son quartier de Vierlande à Hambourg.
Hans Bjelke
Ce chasseur d’eider islandais fait partie de l’expédition vers le Centre de la Terre. C’est le guide engagé par Otto Lidenbrock lors de son voyage à Reykjavik. Il lui a été conseillé par son collègue et ami Fridriksson. Verne le compare à un serviteur fidèle qui a déjoué les plans de la mort plusieurs fois pour sauver ses maîtres. Il incarne également les stéréotypes islandais : une petite moue flegmatique et une impassibilité à toute épreuve. Il dissimule ses émotions quels que soient les obstacles rencontrés ou les succès remportés.
Arne Saknussemm
Il est invisible dans le roman, mais on ressent sa présence. C’est le concepteur du cryptogramme. Il montre aux personnages du roman la voie à suivre vers le Centre de la Terre qu’il a atteint au XVIème siècle. Ce grand voyageur est présenté comme un grand alchimiste et naturaliste qui a été martyrisé par ses semblables. Ses ouvrages sont brûlés à Copenhague en 1573.
Marthe
Elle cuisine pour le professeur Lidenbrock. C’est sa bonne à tout faire. Elle fait une brève apparition au début du roman. Le professeur l’effraie au plus haut point à cause de son caractère excentrique. Elle alerte toute la ville du départ des deux protagonistes au Centre de la Terre.
Le professeur Fridriksson
C’est un ami du professeur Lidenbrock. Il enseigne les sciences naturelles à Reykjavik. Il héberge Axel et Otto et leur recommande les services de Hans Bjelke. Il parle avec Axel en latin et en islandais avec Lidenbrock.
Analyse de l’œuvre
Le roman de Jules Verne a probablement été influencé par celui de George Sand, intitulé Laura, voyage dans le cristal. George raconte l’histoire d’Alexis, neveu d’un minéralogiste allemand de renommée appelé Tungsténius. Il aime secrètement sa cousine Laura qui est plus présente et active que Graüben. Les deux romans mettent en avant un apprentissage éducatif et regorge de vocabulaires riches et précis dans la fiction. Ils sont également axés sur une dimension initiatique dans les épreuves traversées par les jeunes héros.
Jules Vernes a également puisé son inspiration à partir des récits d’Edgar Allan Poe. Les découvertes sont possibles grâce aux nombreux cryptogrammes et énigmes élucidés. Celui du Voyage au Centre de la Terre a été déchiffré par Axel. Les héros de Verne suivent les pas d’un ancien voyageur, Arne Saknussemm.
Le professeur Lidenbrock fut parmi les plus grandes figures des savants qui ont pris de cours les Voyages Extraordinaires. Ces savants sont réputés pour leur dévouement sans limite à la science. Ils sont pris comme exemples moraux par la majorité de leurs lecteurs. Ils ont aussi quelquefois leurs ridicules. Les quelques colères et la distraction de Lidenbrock sont cités. Le roman de Jules Verne mélange une vision progressiste du savant et sa vision du fantastique et du romantisme.