Résumé chapitre par chapitre du roman La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, présentation des personnages et analyse de l’oeuvre.
Chapitre 1 : la grand nuit blanche du roi Tsongor
Le cadre de l’histoire se passe dans la ville de Massaba. Cette cité prospère et en joie : la princesse du royaume va se marier. Samilia doit donc épouser Kouame, le puissant prince des Terres du sel. Cependant, Sango Kerim, le fils adoptif du roi, convoite aussi sa main. C’est au souverain de faire un choix qui est très difficile. Afin d’éviter d’avoir à trancher, il choisit de se suicider. Il sera pour cela aidé de son valet, porteur du tabouret d’or : Katabolonga. Ce personnage est issu d’un peuple que le roi à massacré des années auparavant durant ses conquêtes. Rongé par les remords, il avait alors engagé le dernier survivant de la “tribu des Rampants”. Le pacte stipule que lorsque viendrait le jour opportun, Katabolonga devrait le tuer.
Il convoqua son fils cadet Souba et le charge d’édifier sept monuments qui feront office de sanctuaires. Ces derniers devront être à l’image des différentes facettes du roi qu’il a été.
À son serviteur, Katabolonga, il donna la pièce qui servira à payer le passeur lors de son entrée au royaume des morts. Il devra la garder jusqu’au retour de Souba. Par conséquent, il se condamne comme un esprit errant jusqu’à ce que son fils ait terminé sa mission puisqu’il n’accédera pas au repos éternel.
Chapitre 2 : le voile de Souba
La cité apprend la triste nouvelle du roi défunt et entre alors en deuil. Cependant, les deux prétendants de la princesse, Kouame et Sango Kerim réclament le mariage. Aucun choix ne sera fait pour les départager selon la volonté du roi.
Ce chapitre permet aussi de mettre en avant le repas de la famille du roi qui se réunit après la mort de leur père. On retrouve alors, les jumeaux Danga et Sako, Samilia, Liboko et Souba : c’est probablement le dernier qu’ils pourront faire ensemble. Ainsi, on assiste à de nombreuses démonstrations d’affection entre les différents personnages qui forment l’attablée. L’esprit de leur père est aussi présent et se réunit avec eux. Le chapitre se termine ainsi avec le début de l’aventure de Souba : son exil débute et il quitte la cité.
Chapitre 3 : la guerre
Cette partie marque le début des hostilités entre les deux prétendants de la princesse.
D’un côté, Sango Kerim, le prince des terres de sel qui amasse ses armées au niveau des hauteurs du nord de la ville. On retrouve alors la coalition de nombreuses tribus qui se joint à lui (Rassamilagh, Bandiagara et Karavanath).
Sur les collines du Sud de la ville, c’est l’armée de Kouame qui se forme avec notamment les généraux les plus fidèles de son père adoptif (Tolorus, Arkalas et Barnak) ainsi que leurs armées.
Après les premiers combats, Samilia la princesse choisit d’épouser Sango Kerim pour éviter d’aggraver la situation. Par ailleurs, les autres membres de la famille ont aussi choisi leurs partis en rejoignant l’une ou l’autre armée : c’est un déchirement total.
Chapitre 4 : le siège de Massaba
Les combats n’ont pas cessé et augmentent même en intensité. Liboko, l’un des fils du roi à choisi de rejoindre Kouame et l’armée de Massaba. Il sera tué dès les premiers affrontements. Malgré cette aide, les troupes de Sango Kerim parviennent à entrer dans la ville et l’assiéger. Ce dernier prend même le contrôle des collines du Sud. Danga, allié au prince des terres du sel, en profite pour incendier la citadelle. Ces combats aboutissent à de nombreuses pertes civiles que le roi voit arriver dans le royaume des morts : il est profondément attristé.
Souba, il décide d’ériger la première sépulture de son père, à l’image de Tsongor le glorieux dans la ville de Saramine, la cité suspendue.
Chapitre 5 : l’oubliée
Cela fait maintenant plusieurs mois que la ville est assiégée. Kouame s’infiltre dans le camp ennemi et se glisse dans la tente de Samilia. Elle pense que ce dernier est proche de la fin et choisit de se donner à lui. Cependant, il reçoit une aide de sa véritable mère : chef des amazones de Mazébu, elle parvient à reprendre le contrôle de la ville et des collines alentour. Avec les combats qui ne s’arrêtent pas, Kouame propose à la princesse de se suicider, ce que souhaite aussi Sango Kerim, car il a eu vent de la trahison de Samilia. Elle choisit de n’écouter aucun des deux et préfère quitter cet endroit. La princesse va donc errer sans but dans le royaume.
De son côté, Souba est aidé par Galash, un ancien soldat de l’armée de son père, qu’il hait pour avoir conduit ses hommes au massacre. Il met en place la tombe de Tsongor le tueur dans une calanque froide et putride. C’est un endroit austère où règne la mort.
Chapitre 6 : dernière demeure
C’est l’apogée des combats qui sont de plus en plus sanglants. Les affrontements s’enchaînent et de nombreuses personnes meurent. Parmi elles, le général Barnak décapite Sango Kerim, mais aussi Kouame : il avait pris une drogue qui lui a fait perdre conscience des combats et entrer dans une folie meurtrière. Il mourra à son tour. Les jumeaux et fils du roi s’entretuent dans un combat décisif : Sako est éventré par son jumeau Danga. Cependant, ce dernier le frappe au ventre avant de mourir. Sako décède quelques heures plus tard suite à ce coup.
Le prince Souba à érigé d’autres palais au cours de son voyage. Le dernier se trouvent au sein des terres sulfureuses. Creusé dans une montagne, il y découvre un véritable palais magnifique. Il choisit ainsi d’enterrer son père ici. Il a ainsi terminé sa tâche et revient à Massaba qui est ravagée par les combats. Entre-temps, de la végétation a poussé et la ville est devenue déserte. Il y retrouve cependant Katabolonga qui l’aide à transporter son père dans le palais et accomplir ses dernières volontés. Le serviteur place la pièce d’or dans la bouche du défunt souverain afin de lui permettre d’accéder au repos éternel.
Souba est donc le dernier survivant de la famille royale. Il décide de retrouver sa sœur qui a disparu. Il entreprend alors la construction d’un palais en l’honneur de Samilia, espérant qu’un jour, elle s’y rende par curiosité et qu’il puisse l’a revoir.
Les personnages de l’œuvre
Le roi Tsongor
C’est le roi de la ville de Massaba. Il est placé au cœur de l’histoire qui débute après son suicide. Cet événement marque le début de la guerre et l’exil de son fils Souba. Il est donc spectateur de ce qui se passe dans le monde des morts. Malgré le fait qu’il soit mort, il sera toujours présent pour témoigner avec tristesse des impacts de sa perte.
Avec un passé de grand conquérant, c’est une dualité qui se retrouve dans le personnage qui a fait la guerre pendant plus de 20 ans. Suivant le parcours de son père qui a monté son empire au fil des conquêtes, il se tournera finalement vers ses enfants et endossera le rôle d’un père aimant. C’est l’image qui est partagée par ses enfants et notamment son fils Souba qui lui fait construire 7 sanctuaires afin de pouvoir lui permettre d’accéder au repos éternel. Chacune de ses structures représente une facette du personnage, ce qui permet d’en avoir une bien meilleure visualisation.
Le visage du roi glorieux avec un magnifique palais dans les jardins suspendus de Saramine ;
Une immense pyramide dans la forêt de baobabs qui représente son image de bâtisseur ;
Au sein des terres les plus reculées au sien de l’archipel des manguiers, sera bâti un sanctuaire pour Tsongor l’explorateur ;
Une salle à même la roche avec des millions de statues de soldats qui représente évidemment son côté guerrier ;
Son image de père sera aussi mise en avant avec cette immense tour avec à son sommet une pierre translucide. Cette place se trouve au beau milieu du désert des figuiers ;
Un aspect péjoratif sera aussi dépeint en retrouvant l’image de Tsongor le tueur qui se trouve dans une crique putride ou s’empile les cadavres d’animaux morts ;
Enfin, le palais creusé dans la roche pour retrouver cette vision du personnage “somptueux mais caché”. Il sera déposé dans ce dernier endroit pour y reposer éternellement.
Katabolonga
C’est un personnage qui est très fidèle au roi. C’est son porteur du tabouret d’or. Il est issu du peuple des rampants que Tsongor a massacré durant ses conquêtes. Il a donc obtenu le privilège de décider de la mort du roi comme bon lui semblait en réparation du mal qu’il a causé. Ils deviennent cependant proches et amis au fil des années. Il est l’image du passé négatif du roi et le suit partout comme son ombre. D’ailleurs, lorsque le roi va finalement pouvoir accéder au repos éternel, Katabolonga s’éteindra aussi.
Kouame
C’est le prince des terres du sel et le fils de la guerrière amazone Mazébu. Il est promis à se marier avec la fille du roi Samilia. Cependant, il entrera en conflit avec Sango Kerim qu’il déteste et entraînera son armée, au détriment de la cité de Massaba. Il finira par mourir tué par un de ses alliés durant l’une des nombreuses batailles.
Sango Kerim
C’est l’ami d’enfance des enfants du roi. Il est considéré comme un fils adoptif qui a grandi avec la princesse. Quand ils étaient plus jeunes, ils se sont promis de vivre et de se marier ensemble. Après avoir grandi et exploré le monde, il revient à Massaba et entre en conflit avec Kouame pour obtenir la main de Samilia. Il finira aussi par mourir décapité par un ennemi durant les combats.
Le roi à aussi des enfants qui sont importants dans l’histoire
Les jumeaux Sako et Danga
Ce sont les aînés de la famille qui vont se déchirer. Sako défend le royaume avec Kouame tandis que Danga rejoint Sango Kerim. Ils se battent aussi pour avoir le royaume et être le prochain roi de Massaba. Ils mourront tous les deux suite au combat qu’ils vont mener : Sako est éventré et Danga meurt d’une blessure au tendon causée par son frère.
Liboko
Son objectif est avant tout de protéger le royaume. Il meurt, tué par un soldat de Sango Kerim. Il était d’ailleurs très proche de ce dernier qui fit provisoirement cesser les combats pour par respect pour sa mémoire.
Samilia
C’est la princesse du royaume. Elle est fiancée à Kouame, le prince des terres du sel, mais sera prise dans un triangle amoureux avec Sango Kerim qui réclame sa main suite à une promesse d’enfance. Elle en veut à son père de lui avoir donné toute la responsabilité de faire un choix, au point même qu’elle n’en fera pas. Elle préférera s’exiler vers une destination inconnue.
Souba
C’est le plus jeune de la famille. Il se sera dépêché par son père qui lui demandera de s’exiler et de réaliser différents sanctuaires à travers le royaume pour célébrer sa mémoire. Il sera ainsi écarté du conflit à Massaba, mais tuera tout de même l’oracle lorsqu’il le consulte pour savoir où bâtir le dernier sanctuaire pour son père.
Analyse de l’œuvre
Un récit initiatique marqué par la tragédie
L’apprentissage sera mis en avant dans les principales idées de cette œuvre de l’auteur français Laurent Gaudé. Le personnage de Souba notamment, montre une véritable évolution durant laquelle il passe d’un individu Candide à celui qui explore le monde. Au début, c’est l’amour qui prend le dessus, mais il fait rapidement place à la colère et de la démesure. C’est la définition même de l’hybris qui pousse les hommes dans des extrêmes. La notion de vengeance prend aussi une plus grande ampleur au fil de l’histoire. Les débuts sont marqués par une quête de l’amour, voir de richesse ou de territoires. Progressivement, c’est une volonté de venger les morts du jour précédent qui se développe au point même de perdre la raison originelle du conflit. Parallèlement, il est possible d’assister à cette déshumanisation progressive liée aux combats et qui met en avant, au contraire, le fait de ne rien apprendre. Pire encore, on a cette impression que les combattants perdent la notion de réflexion au fil des jours qui passent et des pertes humaines.
La place du destin
Malgré les actions de tous les personnages, il semblerait que les batailles et le conflit étaient inévitables. “Aucun ne peut échapper à son destin” et c’est cette idée d’épée de Damoclès qui est perpétuellement mise en avant. Que cela soit le roi, Katabolonga ou même Samilia, chacun subit ce désastre qui rappelle certaines tragédies grecques avec un amour impossible qui crée discorde et conflits.
Seul Souba semble épargné de ce carnage bien qu’il entre aussi dans une folie meurtrière. Ce n’est que lorsque son père aura trouvé le repos éternel qu’il pourra être détaché de cette destinée qui lui avait été imposée.
Il semble ainsi que le conflit global qui fait rage à Massaba ne soit voué qu’à la défaite totale. Tous les participants se battront jusqu’au bout dans une folie meurtrière et une volonté de tuer, parfois même sans différencier les alliées et les ennemis. Toutes ses dérives conduisent à la destruction totale de la vie tandis que ceux qui fuient les combats sont menés à une vie d’errance. Les hommes sont décrits ici comme des bêtes qui n’ont que pour volonté de se battre et la place de la sagesse et de la réflexion n’est pas de mise.