Zazie dans le métro est un roman comique et burlesque qui parodie plusieurs genres de romans. Il raconte l’histoire de personnages excentriques tout en explorant des thèmes philosophiques tels que l’identité et la vérité. Raymond Queneau, un auteur français, a utilisé le néo-français de manière comique dans cet ouvrage. Bien que Queneau ait déjà reçu une certaine reconnaissance de la part de la critique, Zazie dans le métro a été son premier grand succès auprès du grand public. Partons ensemble à la découverte de ce roman burlesque du XXème siècle.
Résumé chapitre par chapitre de Zazie dans le Métro de Raymond Queneau
Chapitre 1
Gabriel attend sur le quai de la gare d’Austerlitz. Il est dérangé par l’odeur de transpiration qui émane des gens aux alentours et se demande si les parisiens prennent souvent leur douche. Il se met du parfum : “Barbouze, un parfum de chez Fior”. Une femme est incommodée par son odeur et le fait savoir. Gabriel se moque d’elle. Celle-ci se tourne vers son compagnon, un petit homme, qui se moque de Gabriel. Ce dernier, plus costaud, s’apprête à le frapper lorsqu’il tombe sur Zazie, sa nièce. Sa sœur, Jeanne Lalochère la lui confie pour trois jours. Gabriel amène Zazie dans le taxi de Charles, un de ses amis. Zazie est déçue de ne pas prendre le métro car “les employés aux pinces perforantes” (les poinçonneurs) sont en grève. Ils finissent par aller boire un verre en terrasse tous les trois.
Chapitre 2
Gabriel et Marceline, sa compagne, s’occupent de Zazie, leur nièce, dans leur appartement situé au-dessus d’un bar appelé La Cave, tenu par Turandot. Ce dernier est mécontent de la présence de Zazie, du fait de sa vulgarité. Après le dîner, Marceline a mis Zazie au lit pendant que Gabriel s’occupait de ses ongles. Ils s’inquiètent de trouver des activités pour occuper Zazie pendant la journée du lendemain. L’après-midi, Gabriel pense l’emmener voir la tour Eiffel mais le matin, il doit absolument dormir car il fait un travail de nuit. Ils se demandent comment faire pour que la petite ne vienne pas le déranger. Suite à une dispute avec Turandot, Gabriel part directement travailler, et Marceline lui donne un rouge à lèvres qu’il avait oublié avant de partir.
Chapitre 3
Tôt, le lendemain matin, Zazie quitte silencieusement la maison dans l’obscurité. Turandot l’aperçoit et la suit. Il finit par la rattraper et provoque une scène lorsqu’elle l’accuse de pédophilie. Craignant les réactions de la foule qui se rassemble, Turandot est retourné en courant à son bar. Plus tard, il raconte l’incident à Marceline qui avertit Gabriel, qui est encore en train de dormir. Ils l’incitent à rechercher Zazie. Gabriel, somnolent, décide de la chercher. Il rencontre Gridoux, le cordonnier, qui lui explique que la petite a fugué. Décidé à ne pas impliquer la police, il retourne chez lui afin de se recoucher.
Chapitre 4
Zazie a réussi à échapper à la foule afin de se promener dans la ville. Elle a vu une station de métro et a essayé d’y entrer, mais la grève était toujours en cours. En tant que grande fan du métro, Zazie s’est mise à pleurer. Un homme s’est approché d’elle et a essayé de la consoler. Il lui a offert une collation et, malgré son hésitation, elle a accepté de le suivre au marché aux puces. L’homme a acheté un “bloudjinnes” à Zazie et l’a emmené manger. Il se commande un muscadet avec deux morceaux de sucre. Pendant le repas, Zazie s’est ouverte à l’homme et lui a raconté l’histoire de sa famille. Elle lui révèle que sa mère a tué son père avec une hache, qu’elle avait emprunté à George, le charcutier. Sa mère a pu s’en sortir grâce à l’aide d’un avocat onéreux.
Zazie explique qu’elle a déposé au procès. Elle explique son histoire à l’homme.
Chapitre 5
Zazie raconte à l’homme comment sa mère a tué son père. Ce dernier voulait abuser d’elle, mais elle a été défendue par sa mère qui a achevé son mari d’un coup de hache. Zazie a ensuite vécu avec sa mère et son amant, Georges. Cependant, sa mère a fini par se séparer de George parce qu’il s’intéressait à Zazie. Il l’a confiée à Gabriel pour la protéger. L’homme commence à s’intéresser à Gabriel, alors Zazie prend le jean et s’échappe. Elle est heureuse d’avoir volé l’homme, mais sa joie est de courte durée, car celui-ci la rattrape rapidement et l’accuse de vol. Après que la foule se soit dissipée, Zazie, qui croyait que l’homme était un policier, l’a emmené chez Gabriel. Ce dernier a été surpris par cet invité et a finalement accepté de se laisser interroger. L’homme, se présentant sous le nom de Pédro-surplus, pense, dans un premier temps, que Gabriel prostitue Zazie, mais celui-ci nie ces accusations et avoue qu’il ne travaille que veilleur de nuit, ça, c’est ce qu’il raconte à la petite. En vérité, il est danseur de charme.
Chapitre 6
Derrière la porte, Zazie demande à Marceline ce qu’ils sont en train de se dire. Cette dernière ment en disant qu’on n’entend pas très bien. En réalité, Pedro accuse Gabriel d’être homosexuel. Celui-ci se défend en expliquant que son travail permet d’amuser les gens. Puisqu’il est grand, les gens rient de voir un homme aussi costaud s’habiller en femme. Zazie essaie les jeans et demande à Marceline s’ils lui vont bien. Elle demande à sa tante ce qu’est un “hormosessuel”. Marceline lui ment en disant que c’est un homme qui met des jeans. Pedro cherche ses sachets où il y avait ses jeans partout. Zazie entre avec le jean. Pedro demande à Marceline son métier et cette dernière répond qu’elle est ménagère. Quand l’homme se moque d’elle, Gabriel décide de jeter l’homme hors de chez lui.
Ce dernier va boire un verre dans le bar. Gabriel arrive chez Turandot et, en constatant que Pedro est présent, il s’évanouit. Il prend un remontant et remonte avec Charles pour manger avant d’emmener la petite voir la tour Eiffel. Gabriel se demande s’ils n’auraient pas mieux fait d’inviter Pedro.
Chapitre 7
Mado Ptits-pieds, la serveuse de la cave, sert Gridoux dans sa boutique. Il veut en savoir plus sur l’homme, qui dit s’appeler Pedro-surplus. Il lui demande ce qu’il a mangé, et ce qu’il fait. Mado parle ensuite de Charles et lui confie qu’elle est amoureuse de lui. Pédro s’approche de Gridoux pour trouver un lacet. Gridoux ne fait aucun effort, mais Pédro arrive à le faire parler. Gridoux défend Gabriel lorsque Pédro affirme que Gabriel est homosexuel. Il lui explique que cela n’est pas possible puisque Gabriel est marié. Il pose des questions sur Pédro, mais celui-ci ne répond pas. Gridoux se sent lésé, mais l’homme lui avoue qu’il ne sait rien. Il a tout oublié : son nom, son âge, son métier. Gridoux lui indique le chemin jusqu’au métro. L’homme trouve ça ironique sachant que c’est un jour de grève. Gridoux lui explique qu’il pourra se situer grâce au plan du métro.
Chapitre 8
Zazie, Charles et Gabriel sont sur la tour Eiffel et regardent le paysage. Gabriel finit par descendre laissant Zazie avec Charles. Zazie apprend que ce dernier a quarante-cinq ans et son oncle, trente-deux ans. Elle lui demande si Gabriel est vraiment un “hormosessuel”. Charles lui répond que non. Zazie pense qu’être “hormosessuel”, c’est lorsque l’on se met du parfum. Elle demande à Charles pourquoi il ne s’est pas marié. Il lui confie qu’il n’a jamais trouvé la femme qui lui plaisait. Zazie lui demande si elle pourrait lui plaire. Charles lui dit que ce n’est qu’une enfant, mais Zazie se défend en expliquant qu’elle a déjà vu des filles se marier à quinze, et même à quatorze ans. Charles lui demande s’il pourrait lui plaire. Zazie répond un non-catégorique. Vexé, Charles finit par laisser la fille en plan. Il redescend et confie à Gabriel qu’il ne veut pas revoir Zazie. Il file vers son taxi et s’en va. Zazie redescend lorsque Gabriel entame un long monologue. Ils entendent Fédor Balanovitch, le conducteur de car qui accepte que Gabriel, qu’il appelle Gabriella, montent dans son bus pour aller à la Sainte-Chapelle.
Chapitre 9
Dans le bus, Zazie insiste pour savoir si Gabriel est bien un “hormosessuel”. Ils en profitent qu’il y ait des embouteillages pour descendre. Leur discussion attire une veuve qui s’indigne de la mauvaise éducation de Gabriel sur la jeune Zazie. Elle le prie de bien vouloir donner une réponse à la fille. Les touristes du bus prennent Gabriel et le font monter de force dans le bus. La veuve fait du raffut pour attirer un policier. Elle explique que l’oncle de la fille a été kidnappé. Zazie n’apprécie pas la police et encore moins les juges. Le policier qui se présente sous le nom de Trouscaillon se décide à les aider. Le visage du flic dit quelque chose à Zazie.
Chapitre 10
Dans leur effort pour sauver Gabriel, Trouscaillon et Zazie ont cherché un conducteur pour les emmener à la Sainte-Chapelle. Après plusieurs tentatives, ils ont trouvé un conducteur disposé, qui a reconnu Zazie. Cependant, leur conversation anxieuse et les routes encombrées ont causé plusieurs petits accidents avec d’autres véhicules sur leur chemin. Lorsqu’ils ont finalement atteint la Sainte-Chapelle, ils ont heurté le bus de Fédor. Fédor est alors sorti du bus, et les deux femmes lui ont demandé où Gabriel était allé.
Chapitre 11
Ils tombent sur Gabriel assis à une terrasse de café, en train de promouvoir son spectacle auprès des touristes du bus. Après avoir vérifié que Gabriel allait bien, Trouscaillon est parti, suivi par la veuve Mouaque. Gabriel a alors invité Zazie à le suivre au Mont-de-Piété pour qu’elle assiste à son spectacle et y trouver des réponses à ses questions. Gabriel a également proposé aux touristes de les accompagner au spectacle avec Féodor.
Chapitre 12
La veuve Mouaque et Trouscaillon se donnent rendez-vous le soir. Sur son chemin, la veuve croise Zazie qui rejoint son oncle. Elles découvrent qu’elles vont au même endroit : le Sphéroïde. Gabriel y joue au billard avec des touristes. Lors du repas, Gabriel invite la veuve et Trouscaillon à sa table. Zazie, mécontente de son assiette, le fait remarquer au serveur. Ce dernier est indigné du comportement de la petite. Gabriel prend part au scandale et le patron sort. La présence de Trouscaillon, le flic, apaise les tensions et le serveur rapporte une autre assiette à Zazie.
Chapitre 13
Gabriel appelle Mado pour qu’elle puisse informer Marceline qu’il compte inviter la petite voir son spectacle ce soir. Mado ne peut pas puisqu’elle est avec un client. En réalité, il s’agit de Charles qui vient tout juste de faire sa demande auprès de Mado. En attendant sa réponse, il empêche Mado de monter à l’étage. Gabriel insiste et appelle plusieurs fois. Finalement, Mado accepte la demande et Gabriel les invite à venir voir son spectacle pour célébrer ça. Mado monte alors à l’étage pour voir Marceline et la tenir informée des projets de son mari. Marceline la félicite pour son futur mariage.
Chapitre 14
Charles, Turandot, Mado, Laverdure, et Gridoux se rendirent au Mont-de-Piété en voiture. Une fois arrivés, ils se demandèrent pourquoi Gabriel les avait tous invités à cet événement, lui qui jusque-là n’avait jamais voulu qu’ils viennent. Ils rejoignent Zazie qui est avec un groupe de touristes dans la salle. Gabriel commande du champagne et entame alors un long discours sur son art. Plus tard, alors que le public se rassemble, Gabriel rejoint tout le monde. ; il est nerveux et regrette l’absence de Marceline.
Chapitre 15
Marceline est endormie dans son fauteuil lorsqu’elle est réveillée par Pédro-Surplus. Il se fait passer pour l’inspecteur Bertin Poirée, et la questionne lorsqu’il se rend compte qu’elle était seule. Il se présente comme un homme aux nombreuses facettes, à la fois Trouscaillon, Pédro-Surplus et Bertin Poirée. Il tente de la séduire, mais elle en profite pour s’échapper par la fenêtre lors d’un moment de confusion.
Chapitre 16
Trouscaillon, qui est en réalité Pédro-Surplus, attend devant le Mont-de-Piété quand il voit Fédor et décide d’aller lui parler. Après le spectacle, Charles et Mado sont rentrés chez eux tandis que Gabriel a emmené son groupe chez les Nyctalopes. Gridoux a fait remarquer que Trouscaillon ressemblait à Pédro-Surplus, ce qui a mis Gabriel en colère. Gabriel s’explique avec Pédro-Surplus. Il a ensuite raconté à la Veuve Mouaque les méfaits de Trouscaillon plus tôt dans la matinée. Du fait de la dispute, deux policiers à proximité s’approchent du groupe. Trouscaillon, étant en uniforme, tente de calmer la situation, mais le comportement provocateur de Zazie empire les choses et Trouscaillon finit par être emmené par les policiers.
Chapitre 17
Aux Nyctalopes, la veuve Mouaque pleure son Trouscaillon. Gabriel tente de la réconforter du mieux qu’il peut, mais Gridoux, un peu moins patient, se met à s’énerver. Il reçoit une calotte et il réplique. Turandot se fait sortir par les serveurs. Gabriel s’en prend au serveur et une bagarre éclate. La bande de Gabriel sort du combat victorieux. Turandot passe derrière le bar afin de préparer des cafés. Gabriel veut rentrer chez lui et ramener Zazie à la gare, mais Turandot lui conseille de regarder ce qu’il se passe dehors. Gabriel s’exécute et voit que “deux divisions blindées de veilleurs de nuit et un espadron de spahis jurassien” ont pris position autour de la place Pigalle.
Chapitre 18
Coincée dans le restaurant, la bande de Gabriel finit tranquillement son café. Décidée à rejoindre Trouscaillon, la veuve Mouaque sort et elle est fusillée. Elle meurt en disant : “C’est bête […] Moi qu’avais des rentes.” Trouscaillon entre et se présente comme étant le “prince de ce monde” (Aroun Arachide). La bande finit par être sauvée par un homme qui descend le monte-charge. Il les amène dans les profondeurs du métro parisien. La bande se divise afin d’échapper à leurs poursuivants.
Chapitre 19
Jeanne Lalochère consulte sa montre et sait qu’il est temps de retrouver sa fille. Elle regarde une dernière fois son jules avant de s’éclipser. Elle sait qu’elle ne doit pas arriver en retard, car George est toujours à l’heure. Elle espère qu’il n’est rien arrivé de grave à sa fille. Elle prend un taxi et arrive à la gare. Elle voit sa fille arrivée avec un homme qu’elle reconnaît comme étant Marcel. Sa fille dort debout. Marcel lui explique qu’ils ont fait la foire. Elle demande où est Gabriel, Marcel confie qu’il a disparu. Ce dernier disparaît aussitôt. Jeanne demande à sa fille si elle s’est bien amusée et si elle a pu profiter du métro, Zazie lui répond simplement : “J’ai vieilli.”
Présentation des personnages
Zazie est une enfant intelligente et débrouillarde dont l’âge n’est pas clairement défini. Dès le début, elle ne souhaite qu’une seule chose : essayer le métro. Du fait de cette histoire dans laquelle son père a tenté de la violer, elle a perdu son innocence assez tôt. Dans cette histoire, elle fait l’expérience du passage à l’âge adulte. Ce personnage adopte un langage grossier qui se moque de la bienséance. Toutefois, Zazie se révèle être un personnage complexe, aussi détestable qu’attachant.
Jeanne Lalochère est la mère de Zazie. En séjour à Paris, cette femme volage confie sa fille à son frère afin qu’elle puisse profiter tranquillement de trois jours avec son amant. Elle a tué son mari avec la hache de George, le charcutier qui deviendra son nouveau compagnon, lorsque son époux a voulu violer leur fille. Acquittée au procès grâce à son avocat, elle essaie tant bien que mal de retrouver son statut de femme. Elle n’apparaît qu’au début et à la fin du roman.
Gabriel est un homme d’une stature imposante. Étant le frère de Jeanne Lalochère, cette dernière lui confie sa fille pendant les trois jours où elle veut profiter avec son amant. Gabriel a accepté sans prendre en considération ses horaires de travail décalé. En effet, Gabriel travaille en tant que danseuse. Gabriel est un homosexuel qui cache son orientation sexuelle ainsi que son réel travail à sa nièce, mais également à ses amis. Du fait de son caractère calme, c’est un personnage qui se veut être l’antithèse de Zazie.
Marceline (ou Albertine selon les versions) est présentée comme étant la femme de Gabriel, ce qui brouille les pistes lorsqu’on dit que ce dernier pourrait être homosexuel. Néanmoins, à la fin du roman, il est présenté comme étant Marcel (ou Albert), cette ambiguïté laisse sous-entendre que ce serait un transsexuel. Très réservé, ce personnage reste souvent à l’appartement. Il ne sort qu’en présence de Gabriel.
Charles est un ami de Gabriel. Cet homme de quarante-cinq ans est chauffeur de taxi. Célibataire, il finit par demander Madeleine en mariage sur un coup de tête parce qu’il sait que celle-ci est amoureuse de lui. Il a beaucoup de mal avec Zazie et finit par leur fausser compagnie après qu’ils soient montés sur la tour Eiffel. Étant donné qu’il fait sa demande en mariage à Madeleine après avoir discuté avec Zazie, on peut se demander si cet enfant ne l’a pas fait réfléchir.
Madeleine, surnommée Mado p’tit pieds, est la serveuse du bar La Cave tenu par Turandot. Elle admire l’élégance de la femme de Gabriel, Marceline. Discrète, Madeleine est secrètement amoureuse de Charles et finit par accepter sa demande en mariage.
Turandot est le propriétaire du bar La Cave qui est situé juste en dessous de l’appartement de Gabriel. Ce personnage secondaire n’a qu’une seule préoccupation, s’occuper de son perroquet Laverdure.
Laverdure est le perroquet de Turandot qui ne fait que répéter “tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire”.
La veuve Mouaque est un personnage qui s’immisce dans une conversation entre Zazie et Gabriel. Très à cheval sur les bonnes manières, cette femme de la haute bourgeoisie s’entiche de Trouscaillon. Lorsqu’ils sont coincés dans le restaurant, elle est fusillée en tentant de rejoindre Trouscaillon dehors.
Trouscaillon est un personnage qui pourrait être sujet au trouble de l’identité. Il endosse plusieurs personnages (Pédro-Surplus, l’homme du marché aux puces, Trouscaillon, le policier, le prince de ce monde) sans jamais révéler qui il est réellement. Il tente de violer Marceline, se comporte bizarrement avec Zazie. Il est également responsable de la mort de la veuve Mouaque.
Gridoux est un cordonnier qui possède un atelier en ville. Il assiste à la fuite de Zazie sans intervenir. Lorsqu’il est interrogé par Pedro surplus, il déclare que Gabriel, son ami, est un homme très respecté et apprécié. Il le défend lorsque Pédro affirme que Gabriel est homosexuel.
Analyse de l’oeuvre
Dans Zazie dans le métro, la responsabilité parentale est mise en question, avec des parents qui se déchargent de leur rôle de tuteur et des enfants qui doivent prendre des décisions et se comporter de manière mature pour s’en sortir. Le personnage de Zazie symbolise cette confusion des mondes des adultes et des enfants, capable à la fois d’agir comme une enfant innocente ou de faire preuve d’une grande maturité. Cela se traduit par un manque de confiance et de respect envers les adultes, et une remise en question de la morale traditionnelle qui voudrait que l’éducation passe par la transmission du savoir parental et la protection de l’adulte.
L’homosexualité et la transsexualité sont abordées de manière humoristique et subversives. Dans le roman, Gabriel est un personnage homosexuel qui est vu comme le protecteur de l’innocence infantile de Zazie, et il se travestit le soir dans un club homosexuel sous le nom de Gabriella. La transsexualité est également abordée dans le roman, avec le personnage de Marceline qui s’appelle en réalité Marcel (cf Chapitre XIX) et qui est marié à Gabriel/Gabriella. Ces thèmes sont traités de manière délicate et avec humour, mettant en avant la transgression des tabous sociaux de l’époque.
La violence et la mort sont également présentes sous différentes formes : verbale, latente, physique et meurtre. Queneau aborde ces thèmes de manière non conventionnelle, en les tournant en dérision. La morale n’est pas présente dans le roman, chaque personnage ayant sa propre vision de ce qui est juste et moral selon les situations qu’il rencontre.
- Forme verbale : “Elle a raison, dit Zazie qui était près de ses sous. Elle est moins conne que je ne croyais” (p. 105) => Dans cet extrait, Zazie s’exprime de manière insultante à l’égard de la veuve Mouaque. Elle ne mâche pas ses mots et utilise des termes vulgaires pour exprimer son mépris. La violence verbale est ici utilisée comme un moyen de défense ou de provocation de la part de Zazie.
- Forme latente : “- Mais, répondit le type en cessant de gratter le sol, parce que j’aime les enfants. Les petites filles. Et les petits garçons.
– Vous êtes un vieux salaud oui” (p. 46) => Dans cet extrait, Zazie est en tête-à-tête avec le satyre du marché aux puces et celui-ci laisse entendre qu’il a des intentions malhonnêtes à l’égard de la petite fille. La violence latente est ici présente dans les propos du satyre qui laissent entendre qu’il pourrait être dangereux pour Zazie. La menace est sous-entendue et n’est pas explicitement formulée, mais elle est bien présente dans la conversation. - Forme physique : “Ils [les touristes] se saisissent de Gabriel, l’un par les jambes, l’autre par les bras, et se mettent à courir, mais Zazie n’a pas lâché prise. Elle tient bon, elle s’accroche. Ils trébuchent, ils tombent, ils se relèvent, mais elle ne lâche pas. Elle est tout entière dans cette prise, avec une force inébranlable.” (p. 141) => Dans cet extrait, Zazie montre une force physique exceptionnelle en s’accrochant à Gabriel alors que les touristes essaient de l’enlever. La violence physique est, ici, présente dans l’action de Zazie qui use de toute sa force pour empêcher l’enlèvement de son ami. La scène est également violente du fait de la résistance de Zazie et des efforts des touristes pour la faire lâcher prise.
- Les meurtres : la mère de Zazie qui tue son mari alors qu’il essayait de violer leur fille ou la veuve Mouaque qui se fait fusiller après avoir tenté de rejoindre Trouscaillon dehors.
Paris est un lieu symbolique important dans le roman Zazie dans le métro, car c’est dans cette ville tentaculaire et chaotique que Zazie, l’héroïne, entreprend son parcours initiatique et apprend à devenir adulte. Le métro, qui est le thème principal de l’œuvre, est symbolique de ce passage à l’âge adulte et de l’exclusion des enfants du monde des adultes. La ville elle-même est représentative de l’effervescence et de la reconstruction de l’époque (1950), et est un terrain de jeu à la fois passionnant et dangereux pour Zazie.