Clic-clac est l’avant-dernière nouvelle du recueil Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part écrit par Anna Gavalda, une autrice française. Explorons ensemble l’émancipation d’un jeune à l’âge adulte.
Résumé détaillé de Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part – “Clic-Clac” de Anna Gavalda
Le charme insaisissable de Sarah Briot
Depuis cinq mois et demi, Olivier est attiré par Sarah Briot, la responsable des ventes. Bien qu’il la décrive comme mignonne et légèrement potelée, ce qui le fascine chez elle est sa manière d’interagir avec les hommes. Sa confiance perturbe certains, Olivier en particulier. Sarah est consciente de son poids et envisage de perdre quelques kilos, sans en être obsédée. L’attirance d’Olivier pour elle ne repose pas sur son apparence, mais plutôt sur son charme unique et sa discrétion.
Une semaine avant la fête des mères, Olivier se promène dans le rayon lingerie des Galeries Lafayette pendant sa pause-déjeuner. Il se surprend à imaginer le genre de cadeau qu’il offrirait à Sarah s’ils étaient mariés. Après de nombreuses hésitations et une interaction amusante avec une vendeuse, il choisit un ensemble de lingerie Christian Dior. Il sourit en pensant combien il serait plus simple d’acheter des cadeaux pour des enfants plutôt que de choisir de la lingerie.
La vie à trois : rires, confidences et coups de théâtre
Lors d’un déjeuner, le collègue d’Olivier, Mercier, fait des commentaires inappropriés sur Sarah Briot, suggérant qu’elle a une réputation de chaudasse. Olivier ne rentre pas dans son jeu et reste silencieux. Il pense avec dédain à la manière dont Mercier se voit lui-même, en se remémorant les fois où ses sœurs, Fanny et Myriam, se sont moquées de ce dernier.
Olivier vit depuis près de six ans dans un appartement près du métro Convention avec ses sœurs. Fanny est discrète, adaptable, calme et romantique. Elle tombe souvent amoureuse de personnes lointaines ou inaccessibles, et Olivier a récemment surpris une conversation révélant qu’elle serait avec un médecin marié. Myriam, quant à elle, est l’artiste bruyante et excentrique de la famille. Changeant souvent de passion artistique, elle démontre une ingéniosité surprenante pour gagner sa vie. Elle a également une tendance à tomber fréquemment amoureuse, considérant chaque nouvel amoureux comme “l’élu“. Après une rupture avec Kiko, elle a commencé à passer plus de temps dans l’appartement, jusqu’à y emménager officiellement.
Malgré quelques petits désagréments, Olivier apprécie la présence de ses sœurs. Elles voient en lui l’homme idéal, bien qu’il ne soit pas le genre qu’elles épouseraient. Leur cohabitation est émaillée de rires, d’ajustements et de moments touchants.
L’incident du soutien-gorge, cet événement qui pousse à l’émancipation
Olivier se remémore avec nostalgie les moments vécus avec ses sœurs : des disputes suivies de réconciliations autour d’un poulet au Boursin. Ses souvenirs s’entremêlent, qu’il s’agisse de l’oubli du nom d’un homme ou des rituels familiaux tels que le marché du samedi ou l’écoute des chansons de Jeff Buckley. Ces instants, qu’ils soient heureux ou tristes, incarnent sa jeunesse, maintenant derrière lui. Lors d’un dîner organisé pour célébrer la réussite de Fanny à ses examens, l’atmosphère était à la fête avec divers invités.
Mais tout a basculé quand Myriam a découvert un soutien-gorge dans la chambre d’Olivier, laissant sous-entendre une liaison secrète. Ce malentendu a donné lieu à des moqueries et a jeté un froid. Gêné et frustré, Olivier a quitté précipitamment l’appartement pour passer la nuit à l’hôtel Ibis, où il a eu le temps de méditer sur la situation.
Au petit matin, après un petit-déjeuner copieux, il a décidé de s’offrir une journée pour lui. Il s’est promené aux Puces, où il a acquis une vieille cage à oiseaux. À son retour, il a été accueilli par un appartement impeccablement rangé et un mot laissé par ses sœurs lui indiquant qu’elles étaient aux Jardins des Plantes.
Le soir, pendant le dîner, après une journée des plus paisibles, il annonce à Fanny et à Myriam son intention de déménager. Les deux sœurs sont prises de court, craignant que cette décision soit liée au récent malentendu. C’est alors qu’Olivier leur confie être tombé amoureux, même s’il n’a guère échangé avec cette femme. Les réactions de Fanny et Myriam oscillent entre taquineries et inquiétudes quant à la vie sans leur frère protecteur.
Quand le destin sonne à la porte
Olivier emménage dans un logement modeste, aux dimensions réduites. Les premiers jours, il dort sur un matelas posé à même le sol, convaincu que c’est bénéfique pour le dos. Cependant, face aux douleurs dorsales qui s’en suivent, il opte pour l’achat d’un clic-clac chez Ikea. Ses sœurs ne manquent pas d’adresser à Olivier des messages teintés d’humour, témoignant de leur maladresse en matière de tâches ménagères.
Tout change lorsque Sarah Briot fait une apparition inattendue à son bureau. Olivier découvre alors qu’ils résident dans le même arrondissement. À sa grande surprise, elle suggère d’organiser une pendaison de crémaillère chez lui. Pris de court, il lui avoue que son appartement est en désordre et qu’il n’aurait pas vraiment d’invités. Cela n’empêche pas Sarah de vouloir s’y rendre. Ils conviennent de se retrouver à 21 h.
Olivier s’active pour préparer l’appartement pour la visite de Sarah, peaufinant le menu et créant une ambiance accueillante. Toutefois, l’appréhension l’envahit à l’idée de devoir déplier son canapé-lit en sa présence. C’est en repensant à ses sœurs qu’un sourire se dessine sur ses lèvres. Remarquant sa distraction, Sarah s’approche et l’embrasse avec douceur. En cet instant, Olivier éprouve une profonde gratitude envers ses sœurs.
Présentation des personnages
Olivier est à la fois le narrateur et le protagoniste principal de cette histoire. Jeune comptable introspectif et romantique, il chérit profondément sa famille et accorde une grande importance à l’avis de ses sœurs. Avec une tendance à la nostalgie, il incarne le passage à l’âge adulte et la quête d’indépendance tout en étant le reflet d’un homme traditionnel s’adaptant à la modernité. En dépit de sa nature discrète, il entretient un amour secret pour Sarah Briot.
Sarah Briot est décrite comme une jeune femme au charme unique, elle est mignonne et légèrement potelée. Elle dégage une confiance en elle, en particulier dans ses interactions avec les hommes. Bien consciente d’avoir quelques kilos en trop, elle n’en fait pas une obsession. Loin d’être vulgaire, elle symbolise la modernité, l’acceptation de soi et l’assurance. Pour Olivier, elle représente un souffle de renouveau, une passerelle vers l’âge adulte et l’émancipation.
Mercier est un collègue d’Olivier. Intrusif de nature, il nourrit une opinion défavorable de Sarah. Doté d’une auto-perception à la fois naïve et prêtant à sourire, Mercier incarne les préjugés et les stéréotypes prévalents dans la société.
Fanny est la sœur cadette d’Olivier. Elle poursuit des études de médecine. De nature discrète, elle est capable de s’adapter aux situations. Elle combine une sérénité à une profonde romantique. Elle a tendance à s’engager dans des relations complexes. À travers elle, on retrouve des traits de douceur et d’adaptabilité.
Myriam, la sœur aînée d’Olivier, est un personnage à la fois exubérant et excentrique. Elle change fréquemment de passion artistique, elle se laisse aussi régulièrement emporter par des coups de cœur amoureux. Ingénieuse, elle sait saisir les opportunités. Elle incarne la spontanéité, la créativité et l’ardeur passionnée.
Analyse de l’oeuvre
Quelles sont les thématiques exploitées par Anna Gavalda dans Clic-Clac ?
Quand l’âme surpasse le physique
Dans le récit, l’amour et l’attirance ne sont pas simplement présentés comme des sentiments superficiels basés sur l’apparence physique. Au contraire, Olivier est attiré par Sarah principalement en raison de sa personnalité unique et de la manière dont elle interagit avec les autres.
Cela remet en question la notion commune que l’attirance est largement influencée par des caractéristiques physiques. Cela suggère que les qualités intrinsèques d’une personne, comme la confiance en soi et la manière dont elle traite les autres, peuvent être tout aussi, sinon plus, attirantes.
Cette approche profonde de l’attirance reflète une vision plus mûre et complexe de l’amour, où le caractère et la compatibilité émotionnelle prennent le pas sur les apparences.
Le ballet des liens familiaux
L’histoire explore la complexité des relations familiales à travers la dynamique entre Olivier et ses sœurs. Chaque personnage a des traits distinctifs, et pourtant, ils cohabitent dans un équilibre fragile. Celui-ci est marqué par des rires, des ajustements et des moments touchants. Bien que la cohabitation puisse présenter des défis, comme les malentendus et les tensions, elle est aussi source de soutien et de réconfort.
L’histoire montre que les familles, malgré leurs différences et leurs conflits, partagent souvent un lien indéfectible. Celui-ci est forgé par des années de souvenirs partagés, d’expériences et de croissance mutuelle. Les souvenirs d’Olivier avec ses sœurs, qu’ils soient heureux ou tristes, incarnent cette essence de la famille. C’est comme une ancre constante dans un monde en évolution perpétuelle.
Au seuil de l’indépendance : le voyage intérieur d’Olivier
L’évolution d’Olivier est un élément central de l’histoire. Sa décision de déménager, ses interactions avec Sarah, et même son choix d’acheter des objets pour son nouvel appartement, témoignent de sa quête d’indépendance. Ce n’est pas seulement une croissance physique ou situationnelle, celle-ci est aussi émotionnelle.
La façon dont il gère ses sentiments pour Sarah, sa réaction face aux commentaires de Mercier, et sa décision de se distancier de ses sœurs pour poursuivre son propre chemin montrent une profonde introspection. Progressivement, on assiste à une évolution de son caractère. Cette thématique de croissance personnelle rappelle que la vie est un voyage constant d’apprentissage et de développement.
Entre silence et stéréotypes
Le récit aborde également le thème de la perception sociétale, notamment en ce qui concerne les femmes. Les commentaires désobligeants de Mercier sur Sarah mettent en lumière les jugements superficiels et misogynes auxquels les femmes sont souvent confrontées. Ces commentaires traduisent une vision réductrice et stéréotypée des femmes. Ils sont basés sur des rumeurs et des apparences, plutôt que sur leur caractère ou leurs compétences.
La réaction silencieuse d’Olivier face à ces commentaires reflète une désapprobation silencieuse de ces normes sociétales. Ce thème encourage à remettre en question et à dépasser les préjugés sociétaux et à reconnaître les individus pour leurs qualités intrinsèques plutôt que pour des stéréotypes superficiels.
Les symboliques de la nouvelle
L’ensemble de lingerie
L’ensemble de lingerie Christian Dior que choisit Olivier est un élément symbolique fort qui va bien au-delà d’un simple vêtement. En un sens, il représente les désirs cachés et inavoués d’Olivier. Ces derniers sont, non seulement envers Sarah, mais aussi en ce qui concerne sa propre vie.
Le fait qu’il se surprenne à choisir de la lingerie pour Sarah, une femme avec laquelle il n’a pas encore établi de relation intime, montre à quel point il est investi émotionnellement. Cela illustre à quel point il aspire à une plus grande intimité avec elle. C’est également une manifestation physique de son admiration pour elle. En effet, il ne la choisit pas en fonction de stéréotypes sociaux, mais en fonction de ce qu’il perçoit et apprécie en elle.
La vieille cage à oiseaux
La cage à oiseaux est un puissant symbole de confinement et de restriction. Bien que les oiseaux soient capables de voler et d’explorer le ciel, une cage les limite et les empêche de réaliser leur plein potentiel.
De la même manière, Olivier peut se sentir enfermé ou restreint dans certaines facettes de sa vie. Que ce soit à cause de ses responsabilités envers ses sœurs, de la pression sociétale, ou de ses propres insécurités, la cage symbolise ces barrières invisibles qui l’empêchent de s’épanouir pleinement.
Cependant, l’achat de cette cage, vide et ancienne, peut aussi suggérer sa reconnaissance de ces limitations et son désir de les surmonter.
L’appartement
Les espaces que nous habitons sont souvent le reflet de notre état d’esprit et de notre croissance personnelle. Pour Olivier, le passage d’un appartement partagé avec ses sœurs à un espace propre à lui est lourd de signification.
Dans l’appartement partagé, bien qu’il y ait amour et soutien, il y a aussi des conflits, des malentendus et une certaine dépendance. Déménager dans son propre appartement symbolise son désir de tracer sa propre voie, de grandir et de prendre des décisions indépendantes.
Cela montre aussi sa volonté d’assumer la responsabilité de sa propre vie, qu’il s’agisse de choisir des meubles pour son appartement ou de naviguer dans ses relations. C’est un lieu où il peut définir et redéfinir son identité, à l’abri des jugements et des attentes des autres. La manière dont il meuble et organise cet espace reflète également ses aspirations, ses priorités et sa maturité croissante.
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