J’avoue que j’ai vécu (Confieso que he vivido) est une œuvre autobiographique de Pablo Neruda, un auteur chilien, publiée à titre posthume en 1974. Dans cette œuvre, Neruda livre ses mémoires de son enfance jusqu’au coup d’État de 1973. Explorons ensemble cette œuvre autobiographique du XXème siècle dont la prose est aussi délicate et raffinée que la plus belle des poésies.
Résumé détaillé partie par partie de J’avoue que j’ai vécu de Pablo Neruda
L’enfance de Pablo Neruda
Au début de l’histoire, Pablo Neruda se présente à nous en tant que jeune provincial. Il nous parle de sa forêt chilienne natale en faisant l’éloge de la nature et de ce monde sublime qui émerveille le regard ainsi que tous les sens de ce poète en devenir : les parfums, les lacs et les glaciers. Peu importe les endroits où il va, il ne cesse de s’émerveiller devant les trésors qui se présentent à lui, et ce, même s’ils peuvent l’inquiéter à des moments.
Un mois après sa naissance, la mère de Pablo Neruda est morte. Son père travaille à Temuco (Chili) en tant que cheminot. La terre ayant appartenu aux Indiens, Neruda nous explique percevoir cette “race” résistante. Ayant un père qui conduit le train, Neruda a l’opportunité, à de nombreuses reprises, de parcourir le pays. Il est ébloui par la beauté de la nature qui se livre sous ses yeux. Bien que sa mère soit morte, Pablo Neruda réalise une métaphore de la terre-mère, considérant que ses nombreux voyages en train en compagnie de son père, où il découvre tant de trésors.
Pablo Neruda nous décrit la maison de son enfance qu’il juge inoubliable et dans laquelle il a le luxe de tout observer. La deuxième compagne de son père se révèle être son ange gardien. Dans une malle, il y découvre de nombreux objets appartenant à sa mère morte. Il les regarde avec minutie et se passionne pour les cartes postales qu’elle renferme.
Pablo Neruda commence l’école en 1910 à Temuco à l’âge de six ans. Tout comme la forêt chilienne, l’école est un endroit qui regorge de trésors inépuisables pour ce jeune poète. Il n’hésite pas à s’aventurer jusque dans les souterrains de l’école. En grandissant, il s’intéresse aux livres qui lui donnent une nouvelle fois l’occasion de s’envoler vers de nouveaux mondes aux richesses intarissables. À cette époque, il s’amourache d’une fille à laquelle il envoie des lettres d’amour. Ainsi est né son amour pour la poésie. Les coings qu’elle lui offre sont préservés comme des trésors.
L’enfance de Pablo Neruda est merveilleuse et son éveil sensoriel entre l’amour et la nature pose des bases sur la poésie qu’il maîtrisera plus tard.
Premier dépaysement : la maison en bord de mer
Pablo Neruda part vivre avec sa famille au bord d’une ville fluviale. À l’âge de quinze ans, il commence déjà à être sensible aux sorts des personnes défavorisées. Il est stupéfait par les inégalités créées par l’homme. Cette région lui apprend la compassion et lui permet d’obtenir un jugement lucide. Dans cette maison du bord de mer, il est totalement dépaysé, mais il s’y abandonne totalement. Il est totalement émerveillé par les coquelicots, le paysage de la mer. Tous les étés, il se promène à cheval et passe son temps à lire sur la plage. Il y décrit un été torride et un passage où il a dû retrouver son chemin jusqu’à la maison, sous la pluie, alors que les orages assombrissaient le ciel. L’un de ses premiers poèmes fut adressé à sa deuxième mère, son ange gardien. Passionné de lecture, la nouvelle directrice de l’école des filles, bien qu’elle lui fasse peur, lui offre de la littérature russe.
En se dirigeant vers une région montagneuse éloignée, Neruda s’égare, il y rencontre des paysans qui le conduisent dans une maison où séjournent trois femmes françaises. Celles-ci discutent avec lui de ses études, il leur parle de Baudelaire. Les femmes possèdent les Fleurs du Mal. Neruda prend part à un repas français en bonne compagnie. La table est si bien dressée qu’il a l’impression d’être attablée aux côtés de la reine Victoria.
Deuxième dépaysement : Santiago
Neruda part étudier à l’université de Santiago. Dans le train, sa curiosité l’amène vers les paysans pauvres de la troisième classe. La ville est d’abord étouffante pour Neruda. Lui qui n’a connu que la nature, il se sent à nouveau dépaysé. Il meurt de faim dans sa pension. Lorsqu’il se met à lire ses poèmes mélancoliques dans la rue, le public se moque de lui. Toutefois, le jeune poète ne perd pas son regard émerveillé et il plonge dans les rues de Santiago avec le même regard enjoué qu’il avait lorsqu’il se promenait à la mer. Il embrasse l’inconnu et se dégote une chambre indépendante dans laquelle il écrit de nombreux poèmes. Progressivement, il se rend compte à quel point l’Espagne a pillé sa colonie sans vergogne.
Intimidé par les jeunes filles, Neruda vit dans la solitude qu’il vit comme une souffrance. Il espère que la poésie va le faire entrer dans d’autres milieux que le sien. En faisant la connaissance de jeunes snobs, Neruda entre dans un nouveau monde dans lequel il découvre des tableaux cubistes. Il fait la connaissance de Juan Emar, l’écrivain Pilo Yanez, dont le père est sénateur. Pilo souhaite que Neruda rencontre son père pour que celui-ci lui donne l’opportunité de réaliser un voyage en Europe. Impressionné par ce sénateur, il glisse sur le parquet. Ce dernier ne lui donnera jamais de nouvelles.
La poésie, plus qu’un art, un passeport !
Neruda devient ami avec Alberto Rojas Giménez et entre en tant que militant littéraire et politique à la revue Claridad. Alberto apporte son aide à Neruda afin d’aiguiser son écriture. Durant son séjour à Santiago, Neruda ne fait qu’écrire. À l’âge de dix-neuf ans, il publie son premier livre : Crépusculaire (Crepusculario) dans lequel les poèmes illustrent la mélancolie et la solitude du jeune poète qui souhaite répondre favorablement aux jouissances terrestres. Pour payer l’impression de ce premier livre, Neruda explique avoir mis en gage la montre de son père et vendu son habit noir de poète.
Ayant conscience qu’il se doit de revivifier sa poésie, Neruda décide de rentrer dans sa ville natale, Temuco où il écrit “Le Frondeur enthousiaste”.
La poésie de Pablo Neruda est fortement marquée par la politique. Les revendications populaires modifient progressivement la vie au Chili et le peuple ainsi que les étudiants sont matraqués par la police. Dans ce passage, Neruda évoque une certaine forme de reconnaissance pour l’Espagne, le pays colonisateur qui, bien qu’il ait pris les richesses du Chili, leur a laissé les mots (“nous avons perdu… nous avons gagné… ils emportèrent l’or et nous laissèrent l’or… ils emportèrent tout et nous laissèrent tout… Ils nous laissèrent les mots”). La poésie de Neruda devient son passeport.
Neruda découvre la ville de Valparaiso qui, à la différence de Santiago qu’il qualifie de “ville prisonnière”, est plus idéale pour les poètes et les artistes. Les jeunes poètes sont logés dans une cabane par un marginal. Dans cette ville, Neruda retrouve les sensations qu’il avait oubliées lorsqu’il vivait dans cette ville étouffante qu’est Santiago. À Valparaiso, Neruda, en tant que poète, fait la rencontre de nombreuses personnes qui lui ouvrent des portes. Bien qu’il ait acquis une respectabilité grâce à sa poésie, la vie culturelle chilienne dépend, dans les années 20, de l’Europe. C’est pour cette raison que l’élite doit se rendre à Paris. Grâce à un chef de cabinet du ministère des affaires étrangères, Neruda est nommé consul à Rangoon, un pays d’Orient.
Un voyage initiatique
Neruda a l’opportunité de visiter de grandes villes européennes telles que Lisbonne ou Madrid, mais encore Paris. Dans cette dernière ville, il se rend compte que la population sud-américaine qui y vit ne connaît rien de Paris si ce n’est Montparnasse, La Coupole, La Rotonde… Neruda fait la connaissance de César Vallejo, un poète péruvien, qui dit qu’il est le plus grand poète. La nuit, Neruda partage sa couche avec une inconnue.
En 1927, Neruda se fascine par le romantisme commercial de Marseille où il embarque pour l’Orient. Muni d’une machine à écrire, Neruda écrit des lettres d’amour que les hommes de l’équipage envoient à leurs fiancées. Neruda arrive enfin à Rangoon. En Orient, la poésie rime avec la prise de risque. Il rencontre de nombreux poètes indiens, qui s’étant révoltés contre la misère, sont envoyés en prison. Neruda est indigné de l’état dans lequel les colons anglais ont laissé le pays. Des millions d’hommes naissent et trouvent la mort dehors. L’Angleterre a quitté son ancienne colonie sans rien lui léguer : pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas d’industries. En pleine forêt, l’autobus qui transporte Neruda tombe en panne. Il a l’opportunité de découvrir un peuple qui l’accueille avec des danses rituelles. Neruda se trouve en Inde lorsque Gandhi souhaite l’autonomie de son pays.
Sa fonction de consul ne s’exerçant qu’une seule fois tous les trois mois, Neruda a du temps pour lui. Il est impressionné par les statues de Bouddha. Il fait de la rue sa religion où il s’intéresse à tout ce qu’il voit. Son humanisme se crée à cette période. Les Anglais qui continuent de vivre en Inde ne vivent pas dans le même monde que les natifs. Ils ne se mêlent pas non plus à la population. Neruda raconte une anecdote où les Anglais lui ont demandé de ne plus le saluer lorsqu’il a osé s’asseoir dans un restaurant iranien. L’auteur explique que ce boycottage lui a plus, car il ne souhaitait pas se mêler à ces anciens colonisateurs moralistes et plein de préjugés.
Une vie précaire plongée dans la solitude
Neruda est nommé à Ceylan (aujourd’hui le Sri Lanka). Il y fait l’expérience de l’opium, mais celle-ci n’est pas très concluante. La configuration à Ceylan est similaire à ce qu’il a pu observer en Inde ou en Birmanie. D’un côté, il y a les Anglais et leurs esclaves, de l’autre, les Hindous. À Ceylan, Neruda vit dans la solitude la plus totale. Il n’a qu’une mangouste pour seule compagnie. Cette solitude le pousse à s’aventurer dans les terres. L’émerveillement pour les choses qu’il a depuis qu’il est enfant ne le quitte pas toutefois, il est de plus en plus abasourdi par les méfaits de la colonisation occidentale.
Neruda nous parle du mari de Virginia Woolf, une femme de lettres britannique, qui a été destitué de ses fonctions et renvoyé en Angleterre pour ne pas avoir voulu raser une maison indigène. Dans sa solitude, Neruda recherche du réconfort en lisant Rimbaud ou Proust.
Neruda est nommé à Singapour puis à Colombo. Mais bien qu’il soit nommé dans plusieurs endroits à travers le monde, Neruda reste pauvre. Toutefois, il ne voit pas sa condition financière comme une tare. En effet, Neruda, nourrit par sa curiosité, s’ouvre au monde et se délecte de tout ce qu’il voit. Pour lui, cette faculté, dont il dispose, n’a pas de prix. Progressivement, Neruda se lie d’amitié avec de nombreux consuls dont un consul allemand qui est persuadé qu’Adolf Hitler n’arrivera jamais au pouvoir.
De la rébellion franquiste à la Seconde Guerre mondiale
Neruda fait la connaissance de Federico Garcia Lorca lorsqu’il est nommé consul à Buenos Aires en 1933. Un an plus tard, on le nomme consul à Barcelone où le consul en chef l’incite à venir habiter à Madrid où, dit-il, la poésie est présente. Dans cette ville, Neruda revoit de nombreux amis de Lorca. Il constate que les poètes espagnols sont beaucoup plus solidaires que les poètes d’Amérique Latine. Bien qu’il trouve l’Espagne aride, il se plaît à plonger dans ses “fleuves véritables” : de nombreux poètes tels que Calderón, Gongora, Quevedo, Ramon Gomez et Valle Inclan.
En juillet 1936, Francisco Franco se rebelle et Lorca est assassiné. Pour Neruda, l’Espagne est “une terre trempée de sang”. Pour avoir participé à la défense de la République espagnole, Neruda est destitué de ses fonctions par le Chili. Neruda se retrouve alors à Paris avec son ami Rafael Alberti. Ils y rencontrent Paul Éluard et Louis Aragon. La guerre d’Espagne continue offrant aux poètes l’occasion d’écrire de nombreux poèmes à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale. Ayant perdu son emploi de consul, Neruda travaille dans une association de défense de la culture.
Selon un rapport, Neruda et sa femme de l’époque, Délia, ont souvent l’occasion d’aller en Espagne pour rapporter des instructions soviétiques. Toutefois, Neruda dément ses rapports stipulant qu’à cette époque, il n’est pas encore communiste. Certains prétendent que Neruda et Ehrenbourg sont de grands amis. Neruda décide de rencontrer cet écrivain et journaliste soviétique. Ce dernier aime la poésie. Une grande amitié naît entre les deux hommes. Ehrenbourg traduit l’œuvre de Neruda en russe.
Neruda finit par retourner au Chili où il constate que la pensée hitlérienne a été véhiculée grâce à une colonie allemande. Le gouvernement progressiste chilien envoie Neruda en France pour sauver les Espagnols de leurs prisons grâce à sa poésie. De nombreux Espagnols sont prêts à partir pour le Chili à bord du navire Winnipeg, mais le président chilien refuse qu’ils viennent. Après de nombreuses pressions politiques, le président chilien est contraint de revenir sur sa décision. La guerre éclate et Louis Aragon part au Front.
Durant la Seconde Guerre mondiale
Neruda fait une description de ce qu’il vit en ces moments de Seconde Guerre mondiale. Il est en agonie et plonge une nouvelle fois dans la solitude.
Envoyé au Mexique, Neruda fait la comparaison entre ce pays et son pays natal. Durant la Seconde Guerre mondiale, il constate que l’élite du monde se regroupe au Mexique. Bien qu’il se soit aperçu que le pays était gouverné d’une main de fer par le dictateur Ubico, Neruda se rend vite compte que le Mexique est “la démocratie la plus dictatoriale” que l’on peut imaginer. Il constate cela lorsque des Japonais des États-Unis viennent demander un visa chilien. Neruda décide de démissionner de son poste pour s’installer dans son pays natal. En retournant dans son pays, il découvre les ruines du Machu-Picchu au Pérou dans lesquelles il se sent “infiniment petit au centre de ce nombril de pierre”.
De retour en France
En 1945, Neruda est élu sénateur dans une région pauvre du Chili. Cette même année, il adhère également au Parti communiste. Dans cette région, son caractère humaniste va se développer et il va être amené à loger les personnes les plus pauvres dans des abris. Bien qu’il ait reçu de nombreux prix au cours de sa carrière, le fait d’être reconnu comme le poète de son peuple vaut pour lui tout l’or du monde.
Élu au poste de président en 1946, Gonzalez Videla devient progressivement un “tout-puissant financier” et, grâce à l’appui des Etats-Unis, il se bat contre les communistes. Neruda est obligé de fuir constamment pour échapper à son arrestation. Neruda arrive à Buenos Aires où il se fait faire un faux passeport, à l’aide d’un ami poète, afin de se rendre à Paris. Il y rencontre Picasso qui réalise un discours sur sa poésie.
Neruda se met à lire ses poèmes lors d’un congrès pour la paix. Ses amis français Paul Éluard et Louis Aragon lui font faire des papiers d’identité pour être en règle. Neruda trouve une maison dans un quartier pauvre où Jules Supervielle, un poète français, lui rend visite. Le chef de la police française tient tête à l’ambassadeur du Chili afin que Neruda puisse retourner dans son pays sans encombre.
L’exil du poète
À l’occasion de la commémoration des cent cinquantièmes anniversaires de Pouchkine en 1949, Neruda est convié à se rendre en Union soviétique. Il tombe amoureux de ce pays et constate que les poésies de Pouchkine empruntent un univers semblable aux siennes. Neruda y retrouve son ami Ehrenbourg qui, malgré son âge, est encore un grand fervent de la culture soviétique. Dans la capitale soviétique, Neruda rencontre Nazim Hikmet, un grand poète turque qui fut emprisonné pendant dix-huit ans pour avoir été communiste.
Un an plus tard, Neruda est envoyé en Inde par le président des Partisans de la Paix, Joliot-Curie. Le pays est devenu une république souveraine toutefois, il est prié de quitter le territoire. En effet, l’ambassadeur chilien lui apprend que ses activités communistes ne sont pas bien vues dans le pays. Il rencontre le Premier ministre, Nehru qui répond à la lettre de Joliot-Curie.
Neruda voyage en Chine ainsi qu’en Italie où l’ambassade du Chili lui demande de quitter le territoire. À Rome, il est tiré in extremis des griffes de la police grâce à l’aide de nombreux écrivains, dont Alberto Moravia, Elsa Morante et Carlo Levi. Finalement, Neruda réussit à obtenir un titre de séjour. Neruda finit par habiter à Capri où on lui prête une maison. Il vit une relation amoureuse cachée avec Matilde Urrutia.
De retour au pays
Neruda revient au Chili avec Matilde en 1952. Neruda continue de réaliser de nombreux petits voyages aux quatre coins du globe. Il défend de nombreuses causes comme la paix dans de nombreux pays (Chine, Ceylan, Inde). Il revient à Rangoon, Paris et Moscou.
Neruda confie qu’il n’a jamais été convié par les grands de la finance, mais cela l’indiffère. Il n’a jamais été du même monde qu’eux. Neruda réalise un long bilan de sa vie en tant que poète.
En 1971, Neruda reçoit le prix Nobel de littérature.
Neruda réalise un témoignage de qualité sur la vie politique en Amérique du Sud. Il a fait la connaissance de Fidel Castro. Progressivement, il a vu des affiches anticommunistes et contre Cuba paraître. Il compare cette opposition virulente à la propagande nazie estimant que ces affiches sont contre l’humanité. Il évoque l’assassinat du président Salvador Allende lors du coup d’état du 11 septembre 1973, soit douze jours avant sa mort.
Présentation des personnages
Pablo Neruda est le narrateur et le seul personnage principal de cette histoire bien qu’il fait référence à de nombreux autres personnages. De son vrai nom Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto, Neruda est un poète et un diplomate chilien. Il est né le 12 juillet 1904 dans la ville de Parral au Chili. Il est connu comme étant l’un des quatre grands de la poésie chilienne du XXe siècle. Il s’est engagé dans le Parti communiste du Chili ce qui lui a valu l’exil pendant de nombreuses années. Il meurt douze jours après le coup d’État de 1973 à la suite d’un cancer. Toutefois, depuis les années 2010, les experts estiment qu’il s’agit plutôt d’un assassinat déguisé.
Analyse d’oeuvre
Dans J’avoue que j’ai vécu, Neruda est plus qu’un simple poète, il dépeint un portrait de lui : un homme passionné et curieux de tout ce qui l’entoure. Cette œuvre autobiographique est le moyen de narrer ses souvenirs d’enfance en évoquant les illustres personnes qu’il a pu rencontrer dans son existence :
- des écrivains et des artistes tels que Louis Aragon, Paul Éluard, Federico Garcia Lorca, Pablo Picasso ;
- des hommes politiques tels que le Che Guevara ou encore Fidel Castro.
Bien qu’elle soit écrite en prose, Neruda utilise ses compétences en poésie pour nous livrer une œuvre pleine de beauté. Il nous livre de nombreuses descriptions de paysage qui font l’éloge de la nature qu’il a pu observer dans son pays, mais également dans de nombreux endroits où il a pu se rendre.
Dans ces mémoires autobiographiques, Neruda use d’une palette impressionnante (espoir, tendresse, autodérision, humour) pour nous émerveiller de la même façon qu’il a pu être émerveillé. C’est une invitation à entrer dans son monde et à voir les choses telles qu’il les a vues et perçues.
Difficile d’associer un travail d’écrivain à celui d’homme politique et pourtant Neruda y arrive à la perfection. Il n’hésite pas à nous faire comprendre les raisons de ces choix politiques. Cet auteur est un poète du peuple, à de nombreuses reprises, il exprime le fait que les colons ou les grands hommes de la finance l’ont dédaigné et pourtant, tout cela l’a toujours rendu indifférent. Humaniste dès son plus jeune âge, il a connu la pauvreté, et ce, malgré son travail politique. La mauvaise distribution des richesses qu’il rencontre au cours de ses nombreux voyages font de lui un communiste convaincu.