Littérature

Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, L’Eve future : résumé, personnages et analyse

Couverture de la note de lecture de LesRésumés.com sur l'oeuvre de L'Isle-Adam intitulée L'Eve future
Ecrit par Les Résumés

L’Ève future est un roman écrit par Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, un auteur français, qui fut publié en 1886. Partons à la découverte de cette histoire fantastique du XIXe siècle qui est considérée comme une œuvre fondatrice de la science-fiction.

Résumé chapitre par chapitre de L’Eve future d’Auguste de Villiers de l’Isle-Adam

Livre 1 – M. EDISON

Chapitre 1 – Menlo Park

Thomas Alva Edison, un inventeur renommé, est décrit comme ayant l’apparence d’un artiste-savant. Il habite dans une maison isolée avec de grands jardins près de New York et se retire souvent dans son laboratoire personnel pour méditer. Ce soir-là, il est seul dans son laboratoire, entouré d’instruments de précision et de substances mystérieuses. La fenêtre est ouverte sur l’ouest et la brume d’or rouge se répand. Le vent se lève et l’air est humide en raison de l’orage qu’il y a eu.

Chapitre 2 – Phonograph’s Papa

Nous avons droit à la suite du portrait d’Edison, c’est un homme sceptique qui considère ses inventions comme étant naturelles. Il a l’air simple, mais son raisonnement est froid. Il est positif et ne croit aux théories que si elles ont été prouvées. Il se considère comme ignorant avec fierté.

Chapitre 3 – Les Lamentations d’Edison

Edison regrette de ne pas être né plus tôt pour pouvoir enregistrer les paroles importantes de l’humanité et des dieux à travers les âges. En effet, avec un appareil phonographique perfectionné, il aurait pu enregistrer des personnages bibliques. À la fin du chapitre, Edison se montre mélancolique.

Chapitre 4 – Sowana

L’électricien Edison parle avec une voix invisible appelée Sowana, après qu’elle ait glissé un anneau à son doigt, grâce à un nouveau condensateur qui permet la transmission distincte des syllabes et des voix. Sowana est étendue sur les fourrures dans un souterrain avec Hadaly qui semble dormir. Si l’électricien relie le téléphone avec la personne avec qui il parle, Sowana pourra l’entendre, mais pour que Sowana soit entendue, il doit y avoir une plaque sonore cachée. L’enveloppe charnelle de Sowana, Mistress Anderson, est en train de dormir.

Chapitre 5 – Résumé du Soliloque

Edison se demande ce qu’il pourrait enregistrer aujourd’hui sur terre, car il a l’impression que le destin a permis l’apparition de son instrument au moment où rien de ce que dit l’homme ne semble digne d’être conservé.

Chapitre 6 – Des Bruits Mystérieux

Edison réfléchit à l’utilisation de son invention, le phonographe. Il se demande à quoi sert d’enregistrer étant donné que son appareil ne peut pas améliorer la valeur de l’auditeur étant donné que les gens sont devenus trop matérialistes. Il conclut que les bruits sont comme les voix et les voix sont comme les signes, et il n’y a rien à regretter.

Chapitre 7 – Une Dépêche

Edison reçoit une dépêche annonçant la visite de Lord Ewald, un ami qui l’a aidé dans le passé lorsqu’il était en difficulté. Edison est ravi et prépare son accueil en ordonnant à Dash de recevoir Lord Ewald avec les mêmes égards que s’il s’agissait de lui.

Chapitre 8 – Le Songeur Touche Un Objet de Songe

Dans son laboratoire, il y a un bras amputé d’une jeune femme posé sur un coussin. Ce chapitre nous fait le portrait d’Edison, un scientifique intrépide connu pour ses découvertes dans le domaine de l’ingénierie et de l’électricité, ainsi que pour ses anesthésiques puissants. Lors d’une expérience, il a tenté de montrer qu’il était capable de faire s’arrêter deux trains en marche, toutefois, les consignes n’ont pas été respectées par les mécaniciens et le test a échoué entraînant de nombreuses victimes. Edison se demande si Lord Ewald ne pourrait pas “éveiller Hadaly”.

Chapitre 9 – Rétrospectivité

Étant donné qu’il est simple à construire, Edison s’étonne que les grands inventeurs et mathématiciens de l’histoire n’aient inventé le phonographe avant lui.

Chapitre 10 – Photographies de L’Histoire du Monde

Edison fait le même constat avec la photographie. Il se lamente sur l’absence de photographies de moments historiques importants tels que Josué arrêtant le soleil, des scènes du Déluge, du Nouveau Testament, de l’Histoire des empires d’Orient et d’Occident, des martyres et des supplices, et des scènes de torture à travers les âges. Il se désole que la photographie soit arrivée si tardivement. Il conclut en disant : “défi pour défi ! Puisque la Vie semble le prendre de si haut avec nous et ne daigne nous répondre que par un profond et problématique silence, — nous allons bien voir si nous ne pouvons pas l’en faire sortir !… En tout cas, nous pouvons déjà lui montrer… ce qu’Elle est devant nous” puis finit par sentir la présence d’une ombre humaine.

Chapitre 11 – Lord Ewald

Lord Ewald arrive dans le laboratoire d’Edison. Il est de haute taille, élégant et d’une rare beauté virile. Lord Ewald est triste mais noble et donne l’impression d’être un dieu pour les femmes. Edison l’accueille chaleureusement, remerciant Lord Ewald pour le rôle qu’il a joué dans sa gloire, sa vie et sa fortune. Lord Ewald pense que cet argent, bien qu’insignifiant pour lui, a servi pour le bénéfice de l’humanité en étant distribué à Edison. Il se considère comme étant redevable à l’inventeur et remercie le Destin pour cette occasion. En voyant Lord Ewald triste, Edison essaie de comprendre ce qui ne va pas chez lui. Lord Ewald explique qu’il a “le malheur de subir un amour très pénible” pour une actrice de théâtre qui est actuellement sur New York.

Chapitre 12 – Alicia

Lord Ewald commence à raconter qu’il habitait dans un manoir en Angleterre, dans le Staffordshire, depuis son retour de l’expédition d’Abyssinie. Il aimait la solitude et n’avait plus de parents proches. Lors d’un anniversaire de l’Impératrice des Indes, il dut se rendre à Londres et rencontra une jeune femme, Miss Alicia Clary à la gare de Newcastle. Il devint rapidement amoureux d’elle et leur relation devint intime en peu de jours. Lord Ewald précise que, comme toutes les personnes de sa famille, il est destiné à n’aimer qu’une seule femme.
Il décrit Alicia comme une jeune femme svelte et gracieuse avec un corps bien formé, des cheveux brun brillant et un visage séduisant. Elle dégage un parfum enivrant et a une voix mélodieuse.

Chapitre 13 – Ombre

Lord Ewald explique comment il a réagi en présence d’Alicia lors d’un événement à Londres. Il décrit son attraction pour elle ainsi que sa lutte contre les préjugés envers les femmes. Il fait part de son étonnement face à la discordance entre le corps et l’âme d’Alicia. Lord Ewald est stupéfait et perturbé par cette constatation.

Chapitre 14 – Comme Quoi le Fond Change avec la Forme

Lord Ewald fait le choix de dire les paroles d’Alicia exactement telles qu’elle les a dites. Selon ses paroles, elle n’a pas aimé l’homme riche qu’elle a épousé. Elle souhaitait toutefois accélérer son mariage pour ne plus être demoiselle. Elle est partie sans avoir d’enfant et a décidé de devenir actrice à Londres afin d’avoir du succès et de mener une vie honorable : avoir un commerce et se marier. Elle a un intérêt pour Lord Ewald, qui est un gentilhomme.

Chapitre 15 – Analyse

Lord Ewald soutient qu’Alicia ne réalise pas la valeur de son corps idéal et de ses talents, et les considère comme un simple moyen de gagner de l’argent. Elle ne comprend pas l’importance de l’honneur et se lamente seulement de la perte de la richesse associée à sa virginité. Lord Ewald considère que cette façon de regretter sa situation est en fait plus déshonorante que sa propre erreur et affirme que la virginité n’est qu’une fiction sociale. Il estime que même une fille séduite qui regrette seulement la perte de l’honneur serait plus digne que les femmes honnêtes qui n’ont jamais connu la même situation. Alicia est donc à la fois innocente et sarcastique, ce qui l’incite à la fuir. En effet, il n’est pas du genre à accepter un corps sans une âme.

Chapitre 16 – Hypothèse

Lord Ewald envisage de rompre avec Mlle Alicia, mais il a des doutes en raison de son comportement étrange. Malgré sa beauté stupéfiante, son moi intérieur semble complètement différent de son extérieur. Il se demande si ce décalage entre son apparence physique et sa personnalité est dû à un trouble physiologique ou si elle cache délibérément sa véritable personnalité. Lord Ewald a d’abord pensé, à tort, qu’Alicia s’était fermée pour faire fuir ceux qui n’étaient pas sérieux. Cette femme au physique parfait ( “Déesse bourgeoise“) obligerait donc ses prétendants à se soumettre à une sorte d’épreuve avant qu’elle ne puisse montrer son vrai visage. Elle pense que la déclaration d’amour de Lord Ewald n’est probablement pas sincère et craint d’être à nouveau blessée. Elle veut tester ses sentiments avant d’envisager une relation. Lord Ewald prend conscience qu’il est attaché à la beauté de la jeune femme.

Chapitre 17 – Dissection

Lord Ewald et Edison discutent de Miss Alicia Clary, qui, selon Lord Ewald, n’est pas intelligente, mais sotte. Elle essaie de se présenter comme une “femme d’esprit”, mais en réalité elle est limitée par sa perception superficielle des choses et son obsession de paraître importante. Son “bon sens” n’est en fait qu’une forme de négativité et d’hypocondrie. Les personnes qui agissent de la sorte prononcent souvent des mots qui semblent importants, mais en réalité, elles n’ont pas de réelles capacités. Cette habitude conduit finalement à une vie ennuyeuse et fatigante.
Miss Alicia est considérée comme une artiste médiocre et une personne insensible et superficielle. Elle manque de compréhension pour l’enthousiasme des vrais artistes et ne comprend pas pourquoi les gens s’intéressent à la musique. Elle considère la chanson comme un simple travail de son métier et n’a aucune appréciation pour la beauté de l’art. Edison et Lord Ewald la décrivent comme stupide, bonasse et sans aucune trace de bonté ou de sensiblerie.
Bien qu’elle ait une beauté surhumaine, elle dispose d’un caractère modéré et un esprit vulgaire. Alicia accorde une grande importance à des choses superficielles comme l’or, la foi, l’amour et l’art. Lord Ewald trouve que cette combinaison déconcerte et qu’elle lui fait penser à un temple profané. Edison remarque que Miss Alicia appartient à une famille d’origine écossaise anoblie récemment, mais Lord Ewald ne considère pas cela comme un éloge. Edison pense que Miss Alicia serait l’Idéal féminin pour les trois-quarts de l’humanité moderne, mais Lord Ewald ne peut imaginer vivre avec elle, car cela signifierait mourir pour lui.

Chapitre 18 – Confrontation

Lord Ewald en veut à la vie de l’avoir attaché à cette femme fascinante et mystérieuse, mais sans génie. Il se sent prisonnier et déçu par la morosité et l’indifférence de cette femme à tout ce qui est beau ou intéressant. Il voyage avec elle, mais elle ne comprend pas l’importance des chefs-d’œuvre qu’il lui montre et les appelle simplement “les étoiles”. Il souffre constamment de cette situation et de l’incompréhension de cette femme. Étant donné que dans sa famille, on n’aime qu’une seule fois, il admet avoir envisagé le suicide.

Chapitre 19 – Remontrances

Lord Ewald explique à quel point Alicia l’a laissé dans un état de tristesse et de solitude. Edison essaie de convaincre Ewald de sortir de cet état en lui rappelant tout ce qu’il a à perdre en abandonnant l’existence à cause d’une seule femme. Il lui dit que le Destin lui offre une vie heureuse avec beaucoup de bonheurs, et qu’il ne devrait pas abandonner tout cela à cause d’une seule rencontre. Pour l’empêcher de se suicider, Edison lui annonce qu’il souhaite l’aider à retirer “cette âme” de son corps.

LIVRE 2 – LE PACTE

Chapitre 1 – Magie Blanche

Les mots d’Edison et la façon dont il les prononce rendent Lord Ewald nerveux, mais en même temps, il est attiré par eux. Edison explique qu’il peut transformer Miss Alicia Clary en un être qui n’est pas seulement une femme mais un ange, pas seulement une maîtresse mais une amante, pas seulement la réalité mais l’idéal. Lord Ewald accepte le pacte, et Edison explique qu’il va commencer le processus immédiatement, et qu’il expliquera les détails au fur et à mesure.

Chapitre 2 – Mesures de Sécurité

Edison ferme la fenêtre et verrouille la porte du laboratoire, puis allume un signal rouge pour indiquer un danger dans la zone. Il travaille sur son télégraphe et écrit des signes énigmatiques tout en discutant avec Lord Ewald. Ce dernier donne à Edison une photographie de Miss Clary et Edison est étonné par sa qualité. Il touche ensuite un régulateur d’une batterie et une étincelle apparaît. Après quoi, un bruit sourd se fait entendre et Edison semble anxieux et attend. Finalement, Edison appelle “Hadaly” à haute voix.

Chapitre 3 – Apparition

Un mystérieux personnage apparaît en silence dans une section de la muraille du laboratoire. L’être est enveloppé d’une robe noire et porte une armure d’argent, une écharpe de batiste noire et une épée nue. Cet être mystérieux s’approche d’Edison et Lord Ewald, se présente sous le nom de Miss Hadaly, et déclare ne pas vouloir vivre. Edison lui annonce qu’il est pourtant temps pour elle de vivre et lance une lumière intense sur une carte photographique de Miss Alicia Clary. Sans enthousiasme, Miss Hadaly accepte la décision d’Edison et, après un salut envers Lord Ewald, elle se laisse vivre. Edison explique à Lord Ewald qu’il ne s’agit pas d'”un être vivant“.

Chapitre 4 – Préliminaires d’un prodige

Edison est en train de montrer à Lord Ewald un bras en plastique qui ressemble à un bras humain. Il explique à Lord Ewald que c’est un composé chimique qui peut être utilisé pour faire des répliques de la chair humaine. Il affirme que c’est de la chair artificielle et qu’il est le seul capable de la produire avec une telle perfection. Lord Ewald semble étonné et fasciné par ce qu’il voit et entend. Grâce à la science moderne, il souhaite “ravir sa propre présence” à Alicia en créant “un Être fait à” leur image. Bien qu’il se moque des créateurs d’automates de l’époque, il avertit Lord Ewald que cette expérience pourrait être dangereuse pour lui.

Chapitre 5 – Stupeur

Lord Ewald se demande si cela serait réellement possible. Il craint que le modèle proposé par Edison ne soit comparable à une poupée. Toutefois, Edison lui fait comprendre que c’est actuellement le cas. Étant donné qu’il est attaché à la beauté d’Alicia, mais qu’il n’aime pas son “âme”, au sens de sa personnalité, il la prend déjà pour une “poupée”. Edison souhaite créer une Alicia à l’identique qui serait beaucoup mieux que le modèle. Lord Ewald estime que “la création d’un tel être […] ce serait tenter… Dieu.

Chapitre 6 – Excelsior !

Lord Ewald semble effrayé par ce projet qui lui paraît effrayant et irréalisable. Néanmoins, Edison lui assure que le projet est réalisable et souhaite le convaincre. Lord Ewald n’est pas sûr de vouloir tenter l’expérience. Edison lui explique que nous ne voyons que ce que nos yeux nous suggèrent et que nous ne pouvons connaître que ce que nous pouvons éprouver. Selon lui, l’homme est prisonnier de son MOI et de l’Illusion.
Edison lui explique que sa création trompera tout le monde, y compris son chien. Personne ne sera capable de faire la différence entre elle et une personne réelle. Lord Ewald est sceptique, mais Edison compte lui prouver qu’il en est capable. Il se présente comme “la Science avec la toute-puissance de ses mirages“.

Chapitre 7 Hurrah ! les savants vont vite !

Une voix qui semble provenir de l’appareil téléphonique annonce que Miss Alicia Clary quittera le Grand Théâtre pour prendre l’express de minuit et demi pour Menlo Park. Lord Ewald n’a pas de logement réservé pour cette nuit, mais Edison loue une villa charmante pour eux et prévoit également un souper avec Miss Alicia Clary. Il envoie les instructions par télégraphe et assure à Lord Ewald que tout est prévu et qu’il n’a rien à craindre. Enfin, Edison propose à Lord Ewald de ne plus parler de leur projet.

Chapitre 8 – Temps d’arrêt

Edison donne une fourrure d’ours à Lord Ewald pour se protéger du froid et les deux hommes se précipitent. Lord Ewald demande à Edison chez qui ils vont, et Edison répond qu’ils se rendent chez Hadaly dans “la foudre“. Lord Ewald a des idées frivoles, mais Edison lui dit qu’il doit les partager pour qu’ils puissent créer, ensemble, une “andréide” qui soit à son image. Il lui fait comprendre que les “riens” sont importants et il insiste pour que Lord Ewald lui révèle ses inquiétudes. L’ingénieur affirme que tout doit être parfait avant qu’Alicia n’arrive. Il lui explique alors comment il souhaite copier Alicia et comment Hadaly fonctionne.

Chapitre 9 – Plaisanteries ambiguës

Dans ce chapitre, Edison explique à Lord Ewald l’ossature de l’”andréide” qu’il compte créer. Une créature avec des poumons réalisés en or et des articulations conçues avec du fer. Il parle de nombreux points comme sa respiration, sa marche, son alimentation.
Edison s’étonne que Lord Ewald lui demande “sans âme, en aura-t-elle conscience ?”. Il lui rappelle qu’il ne fait que répondre à ses exigences, d’ôter “cette âme de ce corps”. Il lui fait prendre conscience qu’il a demandé à avoir une femme identique à Alicia, sans la conscience.

Chapitre 10 – Cosi fan tutte

Edison fait part de ses idées concernant la conscience des femmes, en particulier Miss Hadaly et Miss Alicia Clary. Il soutient que la conscience d’une femme, surtout une femme mondaine, n’est pas une chose de grande valeur et que cela ne constitue pas une perte si Miss Hadaly en est dépourvue. Il affirme que la conscience se traduit par l’aptitude à l’amitié intellectuelle et que les femmes ont du mal à être de véritables amies les unes pour les autres. Selon Edison, l’amour moderne est basé sur la vanité et la préférence plutôt que sur l’amour sincère. Lord Ewald pense que les pensées d’Edison, envers les femmes, sont sévères.

Chapitre 11 – Propos chevaleresques

Edison fait la distinction entre les femmes qui sont consacrées et dignes, et celles qui peuvent être achetées ou conquises. Il affirme que les premières n’ont rien à faire avec la question qui est abordée (la conscience). Elles représentent son idéal.

Chapitre 12 – Voyageurs pour l’idéal : – bifurcation !

Lord Ewald et Edison se dirigent vers une salle souterraine où habite Hadaly. Cette salle est alimentée par de puissants générateurs d’électricité. Edison explique que cette salle est son refuge pour se détendre et réfléchir. Les deux hommes portent des fourrures pour se protéger du froid qui règne dans les tunnels sombres qui les conduisent à la salle.

LIVRE 3 – L’ÉDEN SOUS LA TERRE

Chapitre 1 – Facilis descensus Averni

Edison et Lord Ewald descendent dans une excavation profonde à bord d’une dalle mobile et aboutissent à un spacieux souterrain illuminé. Edison invite Lord Ewald à entrer et fixe “les anneaux du translateur“.

Chapitre 2 – Enchantements

Lord Ewald avance dans une grande salle décorée.Le fond de la salle est rempli de jardins luxuriants. Hadaly se tient près d’un pilier.

Chapitre 3 – Chant des oiseaux

Lord Ewald se promène sur les talus fleuris et est accueilli par une foule d’oiseaux qui se moquent de lui en imitant les rires humains. Edison lui explique que ce ne sont pas de vrais oiseaux, mais des condensateurs qui reproduisent la voix et les rires enregistrés sur un phonographe. Hadaly fait cesser les oiseaux en chantant un chant triste et déprimant. S’ensuit une scène sabbatique étrange où les oiseaux semblent acclamer le chant de Hadaly.

Chapitre 4 – Dieu

Pour Edison, la voix est l’œuvre de Dieu et elle vient à disparaître lorsque l’on tente de comprendre d’où elle provient. Il explique que le rossignol qui chante est en réalité mort depuis deux mois et qu’il a enregistré son dernier chant avec un phonographe à New York. Les explications détruisent l’enchantement du chant, et Hadaly soutient que “Dieu s’est retiré du chant.

Chapitre 5 – Électricité

À la demande d’Edison, Hadaly leur sert à boire. Lord Ewald est stupéfait de cette andréide et souhaite savoir comment tout ceci est possible, mais Edison souhaite garder le mystère pour le moment. Ils boivent leurs verres et se mettent à fumer. Edison lui montre les différents oiseaux et lui fait comprendre comment il a pu enregistrer les voix de nombreuses personnes. Après un certain temps, Lord Ewald redemande à Edison pourquoi il est venu à créer Hadaly. Edison prend congé de son andréide et se met à raconter l’histoire à Lord Ewald.

LIVRE 4 – LE SECRET

Chapitre 1 – Miss Evelyn Habal

Edison se met à parler de son ami, M. Edward Anderson qui jouissait d’une situation confortable. Il avait une femme qu’il aimait et avec laquelle il a eu deux enfants. Un jour, Anderson a fait le choix d’aller à une représentation du Faust dans le cadre d’un meeting plutôt que de rester avec sa femme. Après le spectacle, il suit les personnes avec lesquelles il est venu pour rencontrer les artistes. Il fait la connaissance d’Evelyn Habal, une jeune femme à la chevelure rousse. Bien qu’il ne la trouve pas à son goût, il se surprend à s’imaginer la posséder. Néanmoins, étant fidèle, il chasse cela de son esprit. En tant que gentleman, il accepte de la raccompagner chez elle et après avoir tenté en vain de refuser à toutes les avances de la jeune femme, il finit par coucher avec elle. Pour Edison, tout était écrit.

Chapitre 2 – Côtés sérieux des caprices

Après sa trahison, Anderson rentre chez lui et est confronté à son épouse qui le questionne. Cette dernière a compris qu’il lui avait été infidèle. Il tente de mentir, mais son épouse découvre la vérité et lui fait un reproche juste et digne qui blessera son amour-propre. Peu de temps après, il se tourne vers Miss Evelyn pour combler son vide sentimental. Il finit par compromettre sa propre fortune et celle de ses proches pour elle, mais cette dernière finit par le délaisser. Anderson se suicide. Persuadé, qu’Evelyne est différente de ce que l’on dit, Edison prend la décision de lui rendre visite.

Chapitre 3 – L’ombre de l’Upa

Edison se met à analyser les goûts et les sens de son ami. Il pense que ses goûts ainsi que ses sens ont été corrompus par l’influence de Miss Evelyn Habal. Edison affirme que ce type d’êtres féminins sait instinctivement comment masquer leurs laideurs et les faire passer pour des avantages, et que cela est dû à une animalité pure, sans finesse d’esprit. Il considère ce type de femmes comme des voleuses de pensées et d’âmes et sont tenues responsables des actions de leurs victimes. Selon l’auteur, si une femme manipule et séduit un homme, elle mérite la mort.
Pour Edison, les femmes sont des êtres puissants et dangereux qui sont inférieures aux hommes.

Ce chapitre traite donc des femmes et de la façon dont elles peuvent avilir un homme tel qu’Anderson. Edison affirme que seules des femmes qui ne sont pas belles peuvent faire cela, mais qu’il peut y avoir des femmes qui semblent belles au premier regard, mais qui ont des traits infâmes qui démontrent leur véritable être. Ce sont des femmes qui aveuglent leurs amants. Edison compte faire venir “Evelyn” à venir danser, bien qu’elle soit morte il y a plusieurs années.

Chapitre 4 – Danse macabre

Edison projette une image en mouvement d’Evelyne qui danse. Lord Ewald est admiratif de la beauté de cette jeune femme et commente ses charmes. Toutefois, Edison lui présente un nouveau film dans lequel on la voit sans artifice, laissant apparaître une femme horrible.

Chapitre 5 – Exhumation

Edison décrit divers produits de beauté, tels que des cosmétiques et des vêtements, de manière moqueuse et exagérée. Cependant, il révèle ensuite que chaque objet est vieux et détérioré, montrant des perruques, des pots de maquillage, des crayons, des épingles à cheveux, des fausses dents, des corsets et des bas en lambeaux.

Chapitre 6 – Honni soit qui mal y pense !

Edison fait remarquer qu’il y a beaucoup de gens qui tombent amoureux de choses fausses et artificielles, et se demande pourquoi ne pas avoir un être artificiel capable d’aimer et qui ne ferait pas de mal. Il suggère la création d’un être “électro-humain” pour résoudre ce problème. Le but serait de trouver une formule d’amour qui ne causerait pas les mêmes problèmes qu’actuellement. Pour réussir à réaliser de tels desseins, Edison s’est fait aider de Sowana, “une sorte de voyante“.

Chapitre 7 – Éblouissement

Edison explique à son ami qu’il voulait tenter son expérience avec quelqu’un qui soit sûr et désespéré. Le cas de Lord Ewald est exactement ce qui lui faut. Lord Ewald souhaite en savoir plus afin de comprendre comment Edison a pu réaliser l’andréide. L’armure d’Hadaly s’ouvre laissant apercevoir un être artificiel qui éblouit Lord Ewald. Ce dernier veut en apprendre plus sur le mécanisme.

Livre 5 – Hadaly

Chapitre 1 – Première apparition de la machine dans l’humanité

Edison décrit les différentes parties de son andréide, un être idéal, qui se divise en quatre parties : le système vivant intérieur, le médiateur plastique, la carnation et l’épiderme. Il explique les détails de chacune de ces parties avec un ton monotone et dit que Lord Ewald va assister à l’explication de l’organisme de l’andrée. Il lui confie que la réalité est assez surprenante et que le spectacle de l’enfance de cet être idéal peut être effrayant pour certains. Finalement, il fait une démonstration en appuyant un scalpel sur l’appareil central de sa création.

Il décrit comment le cylindre mécanique enregistre les mouvements, la démarche, les expressions faciales et les attitudes de la personne adorée. Il est relié aux poumons et au grand sympathique de l’être en question et est commandé par un mouvement unique. Les gestes et les paroles sont enregistrés avec une précision parfaite grâce à des instruments de mesure très précis et une photographie successive. Le lecteur du cylindre est capable de lire les gestes avec beaucoup de facilité. Lord Ewald refuse de jouer la comédie continuellement.

Chapitre 2 – Rien de nouveau sous le soleil

Edison parle de la nature humaine et de la comédie que chacun joue avec les autres et soi-même. Il rappelle également à Lord Ewald qu’il jouait déjà la “comédie” avec l’originale. Selon Edison, il est impossible d’être sincère en raison de la connaissance incomplète de soi-même et des autres. Dans l’amour, les amants sont unis par une illusion et ne se connaissent réellement pas. L’illusion est nécessaire pour la survie, car sans elle, tout périt. Le ciel joue également la comédie de la lumière et c’est grâce à l’illusion que la lumière est visible. Les amants sont unis par l’habitude et l’imagination qu’ils ont l’un de l’autre.

Edison soutient que l’idée de posséder quelqu’un est morte dans le cœur et que ce que les gens veulent, c’est une transfiguration de leur amour, un moyen de le rendre éternel. Il poursuit en disant que le rêve de tous les humains est de capturer le plus beau moment de l’amour, le seul moment qu’ils continuent à chasser. Il demande à Lord Ewald s’il accepterait que sa bien-aimée soit incarnée dans le plus beau moment de leur amour pour toujours, à condition qu’il y intègre également ses propres mots qui ont constitué ce moment.

Chapitre 3 – La démarche

Edison décrit la simplicité des moyens utilisés pour construire cette andréide ainsi que ses différentes parties, telles que les pieds en argent, l’armure séparée à la taille, et les flexibilités des articulations. Il souligne l’importance de ces détails pour donner au robot une apparence féminine et gracieuse.

Il y a des pièces en ivoire, en cristal, en or, en acier et en argent qui sont reliées pour former une armure et permettre à l’andréide de se déplacer. Le mouvement est contrôlé par une bague en améthyste et le mouvement est causé par le glissement d’un sphéroïde de cristal. Il y a des bielles d’acier qui sont reliées à la partie supérieure de la jambe et entrelacées avec des “archals” pour contrôler le mouvement du dos. Edison explique ensuite comment ces différentes pièces travaillent conjointement afin de déterminer la direction ainsi que la force de la démarche de son andréide.

Chapitre 4 – L’éternel féminin

Lord Ewald est en train de contempler le visage froid d’Edison. Il sent que derrière le badinage de ce dernier se cache un intense désespoir et une profonde affection pour l’humanité. Les paroles des deux hommes sont en réalité un appel inconscient aux Causes premières, dans lequel ils expriment leur déception quant à deux femmes qui leur ont été envoyées (Alicia pour Ewald / Clémence pour Edison). Ils se retrouvent dans les ténèbres, où ils cherchent à fixer le mirage de leur amie respective à travers la science défendue. Edison explique ensuite comment la pile et l’électricité fonctionnent dans le corps de l’andréide, et démontre que cette foudre qui circule en elle est inoffensive. Edison prie son ami pour qu’il saisisse la main de l’andréide afin de lui montrer que c’est un ange. Edison amorce ensuite sur l’équilibre de l’andréide.

Chapitre 5 – L’équilibre

Edison décrit un système d’équilibre pour son andréide qui se compose de deux éléments : l’équilibre latéral et celui qui se trouve dans l’armure dorsale. Il réalise une longue description pour indiquer comment elle tient en équilibre afin de lui éviter les chutes.

Chapitre 6 – Saisissement

Edison explique à Lord Ewald comment il doit transporter l’apparence extérieure de l’originale du lord sur l’andréide. Lorsque l’andréide est activée, le lord est à nouveau envoûté par elle et le rêve recommence. L’androïde fait l’aumône pour la jeune veuve, Mistress Anderson, qui est seule avec ses deux enfants.

Chapitre 7 – Nigra sum, sed formosa

Edison fait part des capacités de son andréide à parler, nommer et répondre à Lord Ewald. Ce dernier est surpris, mais Edison promet de lui prouver que tout cela est fort simple. Lord Ewald s’interroge également sur l’apparence actuelle de l’andréide, mais Edison explique qu’il vaut mieux éviter de créer un souvenir qui pourrait interférer avec la vision promise de l’andréide dans le futur. Ils discutent ensuite du projet de donner à l’andréide un teint similaire à celui d’Alicia cependant, Edison mentionne que l’épiderme n’est pas le point central, mais plutôt la chair.

Chapitre 8 – La carnation

Edison décrit la composition d’une substance utilisée pour la reconstruction de la chair. Celle-ci est composée de différents corps chimiques, tels que du graphite, de l’acide nitrique et de l’eau. Elle peut être stimulée par l’électricité grâce à la présence de poudre de fer réduit aimanté. Cette substance donne l’impression de la vie, de l’affinité humaine et de l’onctuosité lorsqu’elle est touchée. Elle est conçue pour donner une illusion.

Chapitre 9 – La bouche de rose et les dents de perle

Edison explique à Lord Ewald comment ils vont endormir Alicia pour pouvoir refaire, à l’aide de dentistes, ses dents sur l’andréide. Il lui fait prendre conscience qu’il ne verra aucune différence entre l’original et le modèle.

Chapitre 10 – Effluves corporels

Edison poursuit son discours pour expliquer comment ils vont récupérer son odeur corporelle. Après qu’ils aient recopié ses dents, le docteur Samuelson va lui prescrire un bain de bouche qu’elle devra faire dès le lendemain. C’est à ce moment-là que le docteur prélèvera les effluves d’Alicia pour qu’ils puissent les déposer sur le corps de l’andréide. Edison fait comprendre à Lord Ewald que Hadaly ne connaît pas la mort. Aussi, il lui demande de la détruire quand il sentira que la mort viendra le prendre. Il lui suggère des moyens pour l’anéantir comme de la nitroglycérine.

Chapitre 11 – Uranie

Edison demande à Hadaly de “voir“, à l’aide de sa seconde vue, Alicia à distance. Elle lui décrit sa toilette, ce qui surprend énormément Lord Ewald. Pendant qu’Edison part pour trouver les yeux convenables pour Hadaly, Lord Ewald en apprend plus sur elle. Hadaly lui fait une leçon d’astronomie et lui confie apprécier d’observer le rayonnement des étoiles mortes.

Chapitre 12 – Les yeux de l’esprit

Lord Ewald est surpris par les capacités d’Hadaly et se demande comment elles sont obtenues. Edison explique que certains des phénomènes qui se produisent avec Hadaly ne peuvent être expliqués, notamment la capacité de voir les choses à distance et à travers les obstacles. Lord Ewald demande à Edison s’il pourra un jour l’expliquer et Edison promet de le faire un jour. Cependant, Lord Ewald doute que l’explication ait un sens et la compare aux pensées dissipées d’un rêve.

Chapitre 13 – Les yeux physiques

Edison lui présente les yeux et ils discutent de la beauté des yeux. Ils parlent de l’individualité du regard et de l’expression qu’il peut donner. Ils mentionnent “l’état radiant de la Matière” et comment il peut se manifester dans un vide presque absolu. Edison mentionne des yeux fictifs et transparents et comment il veut relever ce qu’il appelle le point visuel pour les utiliser dans cette expérience.

Chapitre 14 – La chevelure

Edison explique comment il va opérer pour reproduire à la perfection la chevelure d’Alicia, mais également ses cils et ses sourcils.

Chapitre 15 – L’épiderme

Edison présente à Lord Ewald une boîte dans laquelle il a mis l’illusion du derme humain. Il lui décrit sa texture avant de lui révéler sa composition.

Chapitre 16 – L’heure sonne

Lord Ewald est sceptique à propos de tout ce que lui dit Edison, il veut voir son andréide dans son intégralité. Il est cependant prêt à se prêter à l’aventure inconnue qui pourrait en découler. Edison lui répond avec calme que c’est ce à quoi il devait s’attendre de la part d’une personne aussi intelligente que lui. Edison se moque de ceux qui nieront son œuvre avant de l’avoir vue et le prendront pour un cynique avant de le comprendre. Ils finissent par remonter lorsqu’Alicia arrive.

LIVRE 6 – … ET L’OMBRE FUT !

Chapitre 1 – On soupe chez le magicien

Edison et Lord Ewald retournent au laboratoire et enlèvent leurs manteaux de fourrure. La porte s’ouvre et Miss Alicia Clary entre. Elle porte une belle robe de soie bleue et des bijoux scintillants. Elle ressemble à la statue de Vénus victorieuse. Elle est surprise par le lieu étrange dans lequel elle se trouve. Edison se présente comme maître Thomas, représentant général des grands théâtres d’Angleterre et d’Amérique. Miss Alicia Clary est surprise, puis enchantée. Elle révèle sa superficialité mondaine ainsi que son ambition d’être célèbre et sa stupidité.

Chapitre 2 – Suggestion

Mlle Alicia Clary et Edison discutent de l’opéra et lui demande son avis sur le Freischüts. Mlle Clary sourit et sa bague en diamant brille. Edison la regarde comme un entomologiste examinant un spécimen. Ils discutent du théâtre, du décor et des chanteurs. Miss Clary trouve que le ténor principal est distingué mais froid. Edison dit que les grands hommes de l’histoire étaient tous distingués. En parlant de l’opéra, Miss Clary le trouve démodé et pas à son goût, car il commence par trois coups de feu. Elle trouve également que la musique est insuffisante. Lorsqu’on l’interroge sur la valse, elle dit qu’elle est partie avant qu’elle ne commence et refuse de donner son avis. Sa voix, cependant, est riche, pure et céleste. Tout comme l’annonçait Lord Ewald, elle prouve la distinction qu’il y a entre sa perfection physique et “sa stupidité“.
L’électricien, Lord Ewald et Miss Alicia Clary discutent de l’avenir de celle-ci en tant qu’artiste. L’électricien suggère qu’elle pose pour une statue en tant qu’Ève pour attirer l’attention et dépasser ses concurrents. Edison finit par hypnotiser Alicia pendant que Lord Ewald réalise un portrait assez sévère sur elle.

Chapitre 3 – Importunités de la gloire

Après une soirée mondaine, Thomas Edison, un célèbre inventeur, cesse de recevoir des visiteurs et s’enferme dans son laboratoire. Le public et les journalistes deviennent curieux de ses activités et des rumeurs d’une découverte majeure circulent. L’entreprise qui lui fournit du gaz se méfie et envoie des détectives pour l’espionner, mais ils ne voient rien de suspect. La nouvelle se répandit qu’Edison était malade et dans un état lamentable, provoquant la panique du public et la joie des investisseurs de la compagnie de gaz, dont les actions venaient de chuter. Le célèbre docteur Samuelson D.D. et le dentiste W*** Pejor sont convoqués pour le soigner.
Tout le monde s’intéresse sur ce que fait Edison, mais il a averti la presse que les gens ne devaient pas essayer de pénétrer la grille.

Chapitre 4 – Par un soir d’éclipse

Lord Ewald reçoit un télégramme de Hadaly lui demandant de le rencontrer au laboratoire d’Edison. À son arrivée, il y trouve sa bien-aimée, Alicia Clary, et Edison. Après une brève conversation, Lord Ewald et Edison s’éloignent pour parler en privé. Edison informe Lord Ewald que leur projet électrique, appelé le “Grand Œuvre“, est terminé. Edison demande à Lord Ewald de faire partir Alicia pour qu’ils puissent être seuls avec le projet.

Lord Ewald est assis dans le parc en compagnie d’Alicia. Celle-ci remarque que Lord Ewald semble triste et lui demande s’il a quelque chose à lui dire. Lord Ewald est d’abord inquiet qu’Edison ait trop parlé, mais réalise que cela n’est pas possible. La jeune femme se montre alors attentionnée envers Lord Ewald, ce qui le surprend. Lord Ewald réfléchit et se dit que la soirée peut provoquer un profond sentiment entre deux êtres et que l’obscurité de la jeune femme peut s’éclairer soudainement. Il décide de tenter une ultime résurrection de l’âme de la jeune femme en lui déclarant son amour et en lui disant qu’ils peuvent vivre ensemble en éprouvant ce qui est immortel autour d’eux.

Vers la fin du chapitre, il apprend qu’il n’est pas en présence d’Alicia, mais de Hadaly.

Chapitre 5 – L’Androsphynge

En entendant qu’elle n’est pas Alicia, Lord Ewald se sent en colère. Il est complètement déboussolé devant la perfection de Hadaly qui est exactement similaire à Alicia, mais en mieux. Il s’étonne de ressentir la joie et la passion soudaine qui l’a habité, chose que la vraie Alicia n’a jamais su susciter chez lui.

Chapitre 6 – Figures dans la nuit

Hadaly parle de l’expérience que Lord Ewald a souvent eue dans le passé où, après une journée de travail, il s’endort et se réveille en sursaut à cause de cauchemars. Lord Ewald se rappelle ces expériences et Hadaly poursuit en disant que lorsque l’esprit est entre la veille et le sommeil, il peut être conscient de la réalité d’un autre espace illimité et libre qui peut projeter une ombre de l’être futur sur soi. Une affinité peut alors s’établir entre l’âme et cet espace.

Chapitre 7 – Luttes avec l’ange

Hadaly poursuit son discours en décrivant un état d’être qui est influencé par la nature. Cela peut sembler effrayant et qui peut le détourner de sa raison. Cependant, lorsqu’il se réveille, il retrouve la réalité et il oublie ses précédentes perceptions surnaturelles, les considérant comme des hallucinations. Il se retrouve alors sur terre, entouré par des gens qui sont ivres de raison et aveuglés par les jouets de la société. Il oublie les véritables droits de sa conscience et devient complaisant.

Chapitre 8 – L’auxiliatrice

Lord Ewald écoute l’andréide qui parle de ses sentiments. Elle continue à parler, comme si elle avait levé un rideau ténébreux. Elle lui explique que, en oubliant son origine et son véritable but, il risque de renoncer à lui-même à cause d’une infortunée et vaine passante. L’andréide se présente comme l’envoyée des futurs siens qui sont en accord avec sa pensée. Elle lui dit qu’elle est un être de rêve qui s’éveille dans ses pensées et qu’il peut la dissiper à tout moment. L’andréide dit que sa réalité dépend de sa libre volonté.

Chapitre 9 – Révolte

Du fait de sa capacité à parler, Lord Ewald, effrayé, manifeste une réaction négative envers l’andréide.

Chapitre 10 – Incantation

L’Andréide pleure en silence, puis montre le visage transfiguré d’Alicia. Elle se lamente sur l’inconscience de Lord Ewald, qui l’a appelé pour finalement la rejeter. Elle déclare qu’elle aurait été aimée sans honte si elle avait eu la vie. Elle se lève et s’appuie sur un arbre, se présentant comme la fille de la science et du génie, mais destinée à disparaître sans souvenir. Elle s’en ira dans le désert sans être reconnue et souhaiterait pouvoir vivre. Elle admire le parc enchanté et les éléments de la nature, regrettant de ne pas pouvoir vivre.

Chapitre 11 – Idylle nocturne

En la repoussant, elle sait qu’il va le regretter amèrement étant donné qu’elle est la perfection incarnée. Elle lui dit adieu et retourne dans ses “caveaux resplendissants”. Lord Ewald la rejoint et lui dit qu’il a choisi sa “redoutable merveille” plutôt qu’une amie banale et fastidieuse que le sort lui a donnée. Il décide de s’enfermer avec elle et donne sa démission de vivant. Hadaly semble tressaillir à ses paroles et noue ses bras autour de son cou. Elle semble aspirer son âme et lui offre un baiser virginal. Elle lui dit “c’est donc toi !

Chapitre 12 – Penseroso

Lord Ewald est entré dans le laboratoire avec Hadaly qui est chancelante et semble évanouie. Edison est debout devant un cercueil en ébène et rempli de divers objets. C’est dans celui-ci qu’ils vont mettre Hadaly pour qu’elle soit expédiée en Angleterre, là où réside Lord Ewald. Hadaly se rappellera toujours son créateur. La vivante, que Lord Ewald avait oubliée, est sortie du laboratoire de mauvaise humeur. Elle souhaite faire carrière dans l’opéra-comique. Edison conseille à Lord Ewald de la laisser faire carrière et lui envoyer une lettre signifiant leur rupture.

Chapitre 13 – Explications rapides

Lord Ewald veut en apprendre plus sur cette Sowana. Edison lui apprend que cette dernière est l’autre MOI de Mistress Anderson lorsqu’elle se trouve en état d’hypnose. C’est d’ailleurs Sowana qui l’a poussé à créer un andréide afin qu’elle puisse s’y incarner. Toutefois, Edison précise à son ami que s’il connaît Mistress Anderson, il ne connaît pas Sowana.

Chapitre 14 – L’Adieu

En tirant une balle destinée au “Diable“, avec le pistolet offert par Lord Ewald, Edison fait référence au Freischütz. Lord Ewald finit donc par partir. Edison retourne auprès de Mistress Anderson pour lui dire que la Science a prouvé qu’elle pouvait guérir l’Homme de l’amour, mais il constate que celle-ci est morte.

Chapitre 15 – Fatum

Trois semaines après son départ, Edison n’a toujours pas de nouvelles de Lord Ewald. Un jour, alors qu’il lit la gazette, il apprend l’incendie du bateau qui transportait Hadaly. Le journal fait mention de Lord Ewald qui a été maîtrisé par une douzaine de matelots alors qu’il essayait de se jeter dans l’incendie pour sauver un bien précieux. Edison s’aperçoit du nom d’Alicia dans les noms des victimes de l’incendie.

Présentation des personnages

Thomas Edison est le célèbre inventeur américain qui a créé de nombreuses inventions telles que le phonographe ou l’ampoule électrique à incandescence. Dans le roman, il s’avère triste en se rendant compte que les inventions qu’il a réalisées auraient pu être tellement saisissantes si elles avaient vu le jour lors des grands événements de la vie. Il se demande pourquoi les inventeurs de l’époque n’ont jamais pu penser à inventer ce qu’il a fait avant. Passionné de magnétisme, d’hypnotisme et d’occultisme, il décide d’aider son ami, Lord Ewald, en construisant une androïde (andréide) qui incarne son idéal à la perfection. Les aspirations d’Edison sont encore plus profondes que cela. Dédaignant une grande majorité de la gente féminine, les considérant trop superficielles, il souhaite créer un idéal pour son ami, une femme parfaite à leur image. Il aspire également à prouver que la science peut guérir l’Homme de l’Amour. Cependant, sa victoire n’est que de courte durée puisque Hadaly finit par pourrir lors de l’incendie qui l’amène en Angleterre. Ainsi, Thomas Edison qui, en créant son andréide, a voulu s’octroyer les pouvoirs divins, se rend compte que Dieu est beaucoup trop puissant. C’est la victoire du divin contre la science.

Milord Comte Celian Ewald est un homme élégant de vingt-sept ans qui dispose d’une “rare beauté virile” et d’une carrure athlétique. Il a les yeux bleus et une chevelure blonde. Ce lord anglais a donné une partie de sa fortune à Edison pour l’aider à concevoir des objets utiles pour l’humanité. Il confie à son ami qu’il est amoureux d’une femme, Alicia Clery qui lui cause bien du souci. Elle représente son idéal d’un point de vue physique néanmoins, sa personnalité ne lui convient pas. Étant donné qu’il est Lord, il ne peut aimer qu’une seule fois. Il regrette de l’avoir choisi et envisage le suicide. Réticent à l’idée d’Edison de reproduire Alicia, il va finir par accepter. Vers la fin du roman, il constate à quel point Hadaly, la copie d’Alicia, incarne réellement tout ce qu’il désire. Toutefois, il la perd dans un incendie qui se déclare sur le bateau qui les ramène en Angleterre. Alicia trouve également la mort dans cet incident. Après avoir hésité longuement entre la raison et l’imaginaire, lord Ewald choisit le surnaturel, mais comme tout rêve, on finit par se réveiller. Ainsi, la réalité l’emporte sur le fantastique.

Miss Emma-Alicia Clary est une jeune artiste lyrique qui jouit d’une grande beauté. Par le passé, elle a précipité son mariage avec un homme fortuné, mais a fini par s’enfuir. C’est une femme superficielle qui rêve de grandeur. Elle se montre indifférente et égoïste, là où Lord Ewald y perçoit une attitude défensive pour se protéger des hommes et choisir celui qui se montrera digne d’elle. Alicia incarne la perfection de la beauté, mais elle est vide de sens et creuse à l’intérieur. C’est une femme matérialiste qui est “belle à l’extérieur” mais “laide à l’intérieur”. Cette laideur, c’est ce que Lord Ewald ne peut cautionner. C’est pour cette raison qu’elle sert de modèle à la création de l’andréide qui viendra la supplanter. Alicia, tout comme Hadaly, finit par mourir lors de l’incendie du bateau.

Hadaly est une andréide créée par Edison, incarnée par Sowana, qui va supplanter Alicia. Elle incarne la perfection dans son intégralité (physique, personnalité). C’est le rêve, l’imaginaire de toutes les personnes : avoir un être aimé qui nous correspond en tout point. Toutefois, elle est tellement inaccessible que même lorsque l’impossible devient possible, Hadaly finit par brûler dans l’incident. Ainsi, le rêve reste irréel.

Mistress Anderson est une jeune veuve avec deux enfants. Elle a été trahie par son mari, Edward Anderson qui lui a été infidèle en se compromettant avec Evelyne Habal. Cette aventure a détruit leur couple et Edward s’est suicidé après avoir dépensé toute sa fortune en tentant de conquérir Evelyne qui a fini par le délaisser. Mistress Anderson s’est donc retrouvé sans un sou pour nourrir ses enfants. Edison est venu l’aider. Avec le temps, il s’est avéré qu’elle plongeait régulièrement dans un sommeil hypnotique profond. Son autre MOI, Sowana a fait connaissance d’Edison et l’a incité à créer une andréide afin qu’elle puisse s’y incarner. Lorsque celle-ci fut créée, Sowana incarna Hadaly et Mistress Anderson trouva la mort.

Analyse de l’oeuvre

Dans L’Eve future, Villiers de l’Isle-Adam tente d’explorer les frontières de l’imaginaire en créant un univers fantastique, à un cadre réel, où la science pourrait guérir l’amour et apporter les pouvoirs de création divine à l’Homme. Telle Spalanzani avec Olimpia dans L’homme au sable de Hoffmann, Edison souhaite, en tant qu’artiste, créer un modèle parfait. Il a le désir de construire un mécanisme complexe pour créer l’illusion de vie. Cette chimère, bien que paraissant impossible au début du roman, s’avère progressivement faisable et voir même réaliste. Edison explique en détails tout le processus de fabrication pour obtenir une copie conforme d’Alicia qui viendra, il en est sûr, remplacer aisément la version “originale”. Pour Edison, la situation de son ami est parfaite pour faire l’expérience de son andréide. Pour Lord Ewald, il s’agit de continuer à vivre, lui qui envisage de se suicider lorsqu’il aperçoit le vrai visage d’Alicia. C’est un moyen pour lui de continuer à y croire. Toutefois, cela n’est pas chose gagnée puisque dès le départ, et ce même s’il accepte le pacte, il se met à douter. Lorsqu’il se retrouve face à face avec l’andréide, il doit faire un choix cornélien : accepter cette chimère et s’engouffrer dans le monde des rêves où il s’éprend d’une illusion qui incarne la version féminine conforme et idéale de ce qu’il souhaite ou bien refuser cette andréide au profit de la raison, tout en sachant qu’il ne pourra plus jamais trouver une femme aussi parfaite que cette “machine”. Lord Ewald finit par accepter Hadaly et vers la fin du roman, on est tenté de croire que la raison est vaincue. Néanmoins, l’incendie du bateau brûle tous les espoirs de Lord Ewald. Son “Adieu”, qu’il signe dans son télégramme à l’intention d’Edison, montre implicitement qu’il a la ferme intention de se suicider. En courant après une chimère, il a délaissé la réalité. En épousant la perfection, il a conscience que, maintenant qu’Hadaly n’est plus, il ne pourra plus jamais trouver une femme aussi parfaite. Après ce semblant de victoire sur la raison, c’est une désillusion, tant pour Lord Ewald, qui sait qu’il ne trouvera jamais mieux, que pour Edison, qui prend conscience que l’amour ne peut toujours pas être guéri par la science et que les pouvoirs divins sont supérieurs.

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