Littérature

Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Ignace Denner : résumé, personnages et analyse

Ecrit par Les Résumés

Ignace Denner est une nouvelle fantastique écrite par E.T.A. Hoffmann en 1818. Celle-ci est disponible dans Contes nocturnes. Découvrons ensemble l’un des exemples classiques de l’écriture fantastique de cet auteur prussien du 19ème siècle qui fut largement analysée par les critiques littéraires.

Résumé détaillé de Ignace Denner de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann

Une vie de misère

Andrès, un garde-chasse, a sauvé son maître, le comte de Vach, d’une attaque de brigands en Italie. Dans une auberge, il rencontre et tombe amoureux d’une jeune fille nommée Giorgina avec laquelle il se marie et l’emmène avec lui en Allemagne où le comte de Vach le nomme garde de la réserve de ses chasses. Malgré les promesses de bien-être du comte de Vach, Andrès et Giorgina doivent mener une vie difficile et pénible dans la forêt déserte et sauvage où ils sont exposés aux dangers des voleurs de bois et des braconniers. Andrès remplit vaillamment ses devoirs en tant que garde, mais lui et sa femme sont confrontés à de nombreux dangers qui leur causent des soucis et de la misère.

Giorgina ne s’adapte pas à la rude vie de la forêt où elle vit avec son mari Andrès. Elle se dégrade de jour en jour en raison de nombreux paramètres. La nuit, elle est réveillée par des coups de feu et des aboiements de chiens, lorsque son mari sort alors pour patrouiller avec son valet. Giorgina prie pour qu’elle et son mari soient sauvés de cette solitude et du danger constant de mort. Après avoir donné naissance à un fils, Giorgina devient de plus en plus faible et sent qu’elle va bientôt mourir. Andrès, quant à lui, est malheureux depuis que sa femme est malade et il ne peut plus chasser efficacement, mais il peut compter sur son valet qui lui procure le gibier dont il a besoin.

L’étranger

Andrès est assis au chevet de sa femme, Giorgina, qui est très malade et faible. Un visiteur inattendu arrive dans la maison, demandant à s’abriter de la tempête qui sévit dehors. Andrès hésite d’abord à laisser entrer l’étranger, mais finit par accepter. Le visiteur est un homme grand et mince, enveloppé d’un manteau gris, qui porte un petit coffre et une valise. Dans la chambre, l’étranger examine Giorgina, prend son pouls et lui dit qu’elle a besoin d’une nourriture saine et d’un tonique pour améliorer son état. Il explique qu’il n’est pas médecin, mais qu’il dispose de bonnes connaissances sur l’art médical.
Il sort une fiole d’un liquide rouge et asperge un morceau de sucre qu’il donne à Giorgina. Il lui fait également avaler deux cuillères de vin du Rhin. Il conseille à Andrès de mettre son fils près de sa mère et de les laisser se reposer tous les deux.

L’étranger écoute Andrès, qui lui raconte ses difficultés et sa pauvreté, et l’encourage à ne pas perdre l’espoir d’une vie meilleure. L’étranger aide également à prendre soin de Giorgina, en lui préparant une soupe nutritive et en veillant sur elle toute la nuit. Andrès est ému par la gentillesse de l’étranger et ressent un sentiment d’espoir pour son avenir.

La guérison de Giorgina

Le lendemain, Giorgina a l’air d’aller beaucoup mieux. Andrès remercie l’étranger de l’avoir sauvé sa femme et l’appelle son ange tutélaire. L’étranger offre de l’argent à Andrès afin qu’il puisse prendre soin de sa femme, mais Andrès refuse, car il ne se sent pas digne de cette récompense. Il demande plutôt à l’étranger de lui laisser un petit flacon de sa potion pour aider sa femme à se rétablir complètement.

Giorgina supplie son mari d’accepter l’argent du généreux étranger. Andrès refuse, mais l’inconnu insiste pour donner l’argent à Giorgina. L’étranger révèle alors qu’il est en réalité un riche négociant en bijoux et que l’argent donné n’est qu’une petite fraction de sa richesse. Il leur explique qu’il compte venir leur rendre visite deux fois par an :

  • Aux alentours de Pâques, lorsqu’il va de Francfort à Cassel ;
  • Vers la fin de l’automne, quand il revient de Leipsick pour retourner à Francfort.

La cassette de Denner

L’étranger demande à Andrès de garder une cassette de marchandises de valeur pour lui jusqu’à son retour à l’automne prochain. Il lui demande également de le guider hors de la forêt jusqu’à la route de Hirschfeld pour visiter des connaissances avant de poursuivre son voyage vers Cassel, car il est inquiet en raison d’une bande de voleurs dans la région. Andrès est disposé à satisfaire toutes les demandes de l’étranger et se prépare immédiatement pour lui servir d’escorte en prenant son uniforme de chasseur des gardes, son fusil et son couteau de chasse, et en ordonnant à son valet de coupler deux dogues.

L’étranger montre à Giorgina des bijoux magnifiques qu’il sort de sa cassette. Elle est ravie et surprise, mais son mari, Andrès, s’oppose à ce qu’elle les porte, car il pense qu’elle ne pourra jamais les posséder. L’étranger répond en souriant qu’il est trop sévère de ne pas vouloir laisser à sa femme malade, l’innocente joie de se parer de ces bijoux, et qu’elle est suffisamment jolie pour les porter. Il ajoute qu’il ne sait pas, aujourd’hui, si elle ne sera pas un jour assez riche pour en posséder de similaires.
L’étranger, se présentant sous le nom d’Ignace Denner, dit à Giorgina qu’elle peut porter les bijoux si elle le souhaite, et que s’il ne revient pas, il veut qu’Andrès donne les bijoux à leur enfant et lui donne le nom d’Ignace. Andrès est mal à l’aise avec l’attitude de l’étranger, mais il l’invite à partir avant la nuit. L’étranger dit qu’il mettra sa confiance dans la vigueur de son corps et dans la bonté de ses armes.

Une nouvelle vie

Denner et Andrès avancent rapidement, dans une forêt sombre et désertique, accompagnés de leurs chiens. Andrès se sent inquiet de la sécurité de l’endroit alors qu’il arme son fusil et marche avec prudence en avant de Denner. Plusieurs fois, il entend des bruits et voit des figures éloignées disparaître soudainement dans les massifs. Il veut lâcher ses chiens, mais Denner l’en empêche en lui disant qu’ils n’ont rien à craindre. Finalement, ils se retrouvent sur la grande route, Denner remercie Andrès pour son bon accompagnement et lui dit de continuer son chemin sans s’inquiéter. Andrès ne sait pas quoi penser de tout cela et de ce marchand étrange qui semblait être un maître des esprits, capable de chasser et de bannir les malfaiteurs. Il rentre chez lui sans incident et retrouve sa femme Giorgina en bonne santé.

Grâce à la somme reçue par leur bienfaiteur, Andrès et Giorgina ont vu leur vie prendre une nouvelle tournure. Ils ont pu acheter des objets de première nécessité et des accessoires pour améliorer leur maison modeste. Les braconniers et les voleurs de bois ont été bannis de la région et Andrès a retrouvé son bonheur en tant que chasseur. L’étranger est revenu pour un séjour de trois jours et a été aussi agréable que la première fois. Giorgina, la femme d’Andrès, a reçu un cadeau de l’étranger, une aiguille d’or finement travaillée, qui a été portée avec fierté. Andrès a été un peu jaloux, mais il a finalement admis, froidement, que le cadeau était un choix merveilleux pour Giorgina.

La méfiance d’Andrès

Andrés est troublé par cette situation et ne peut profiter des avantages que lui procure l’argent. Le comportement du marchand le trouble et il a le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Giorgina tente de rassurer Andrés en lui disant que les apparences sont parfois trompeuses et que l’étranger n’est peut-être pas aussi mauvais qu’il en a l’air. Mais Andrés reste méfiant et décide de rester vigilant.

L’étranger revient une nouvelle fois voir Andrès, sa femme et leur fils de neuf mois. N’ayant pas d’enfants, il leur demande de prendre leur fils afin qu’il soit élevé à Strasbourg avec une femme plus âgée de son ami. Il prétend que cela les soulagerait de la charge d’élever l’enfant. Toutefois, il leur fait comprendre qu’il a besoin d’une réponse assez vite étant donné qu’il doit repartir le lendemain. Andres et sa femme refusent l’offre, expliquant que l’enfant est ce qu’ils ont de plus précieux et que la joie d’élever un enfant est le plus grand bonheur qu’ils aient jamais connu. L’étranger semble déçu, mais ne laisse rien transparaître. Au lieu de partir le lendemain, il reste durant trois jours, accompagnant Andès à la chasse et essayant d’avoir des informations sur le comte Aloys de Vach.

Andrès, il est temps de payer !

Lors des nouvelles visites, Denner ne reparle plus d’emmener l’enfant. Il continue de faire des cadeaux à Giorgina sous le regard méfiant d’Andès. Denner essaie de jouer avec l’enfant, mais celui-ci semble ne plus vouloir s’approcher de l’étranger.

Lors de la troisième année, la période pendant laquelle Ignace a l’habitude de venir est déjà passée lorsqu’Andrès entend qu’on frappe à la porte. Dans un premier temps, il croit que plusieurs personnes l’appellent et très vite, il se rend compte qu’il s’agit d’Ignace. Ce dernier n’est pas habillé de la même façon et il a de nombreuses armes avec lui. Il fait comprendre à Andrès qu’il n’a pas oublié lorsqu’il lui avait dit qu’il serait “à même de payer” le bienfait qu’il lui avait fait “par le sacrifice de [son] sang”. Ignace lui explique que c’est le moment d’agir et l’invite à le suivre. Andrès le suit, sous le regard inquiet de sa femme.

L’attaque de la ferme

Ignace entraîne Andrès jusqu’à une clairière où il se met à siffler. De nombreux hommes arrivent et Andrès comprend qu’Ignace n’a jamais été un marchand. Il est en réalité le chef des brigands. Au départ, Andrès refuse de se mêler à eux pour leur prochain coup, mais Ignace le menace. En effet, pendant trois ans, il a reçu de nombreux trésors qui venaient de leur pillage. Il a fait vivre sa famille grâce à eux. De plus, il lui affirme que s’il ne se mêle pas à eux, il l’enfermera dans une caverne et il brûlera sa maison afin de tuer sa femme et son fils.

Andrès accepte de les suivre. Le groupe de bandit pille un riche fermier. Leur méfait est arrêté par les chasseurs du comte Vach qui ont été prévenus. S’ensuit un affrontement entre les chasseurs et les brigands. Ignace se fait tirer dessus et la plupart des bandits se mettent à fuir. Andrès décide de sauver la vie d’Ignace. Ce dernier pense qu’il a agi ainsi pour être quitte, mais Andrès lui assure qu’il l’a fait pour sa femme et son fils. Il lui demande de ne plus tuer ou de voler dans la contrée sans quoi il sera obligé de révéler le secret de ses repaires à l’autorité.

La promesse de Denner

Les bandits veulent attaquer Andrès, mais Denner les empêche de lui faire du mal. Il conclut un accord avec lui en lui expliquant qu’il les épargnera, lui et sa famille, s’il promet de se taire sur les événements de la nuit et de rester chez lui. En échange, Denner promet de quitter la région et de ne plus commettre d’autres crimes. Andrés accepte et est ramené chez lui par les bandits. Il raconte les événements à sa femme Giorgina, mais sans entrer dans les détails. Ils s’aperçoivent que Denner a laissé une boîte de bijoux chez eux et Andrés ne sait pas quoi en faire. Il craint de violer sa promesse à Denner s’il remet les bijoux aux autorités. Finalement, il décide de garder les bijoux jusqu’à ce qu’il trouve un moyen de les rendre à Denner ou de les remettre aux autorités sans rompre sa promesse. L’attaque de la ferme a suscité une grande peur dans la région, car il s’agissait d’un vol audacieux et réussi par les bandits, qui n’étaient auparavant connus que pour des crimes de moindre importance.

L’héritage

Andrès s’assure de mettre tout l’argent qu’ils avaient reçu, et qu’ils avaient gardé, de Denner dans la cassette ainsi que l’aiguille d’or. Par la suite, Andrès se rend compte que Denner a tenu parole et qu’il a bel et bien quitté la contrée. La vie suit son court et Giorgina donne naissance à un autre fils.
Un soir, le valet averti Andrès qu’il a vu un homme suspect dans les parages. C’est Denner qui demande à Andrès de l’héberger pour la nuit. Ce dernier refuse prétextant qu’il n’a pas tenu sa parole. Il exige qu’il quitte le pays sans quoi il ira voir les autorités. Toutefois, il lui demande de patienter pour lui rendre la cassette. Quand il revient avec la cassette, Denner disparaît.
Andrès se décide à apporter la cassette à l’autorité et d’expliquer qu’il n’est pas responsable de toutes cette affaire. Au moment où il s’apprête à partir pour Fulda afin de voir les autorités, il est demandé par le comte Vach.
Il rend visite au comte qui lui apprend que l’homme qui s’occupait de Giorgina lui a légué une part d’héritage. Andès décide de faire la surprise à Giorgina et lui envoie une missive lui expliquant qu’il a eu une affaire à régler pour le comte Vach. Quand il revient chez lui, il voit que sa femme s’est enfermée dans leur maison. En entrant, il voit du sang partout. Ils enterrent leur fils de neuf semaines.

L’assassinat du fils d’Andrès

Giorgina lui raconte que les bandits sont venus lors du quatrième jour de son départ avec un gros butin. Ils revenaient du château du comte vach qu’ils avaient assassinés. Denner lui avait raconté qu’Andrès était un de leur camarade et qu’il était présent avec eux, il y a deux ans, lorsqu’ils ont été poursuivis par le comte Vach. Denner lui a aussi précisé que le comte Vach avait été tué par son mari. Denner voulut profiter de leur fils de neuf semaines. Giorgina le laissa faire, mais appela le valet pour qu’il vienne l’aider. Le valet fut tué ainsi que leur fils. Georg, leur fils aîné, s’était caché dans le grenier.

En voyant l’argent que ramène Andrès, Giorgina pense qu’il fait partie des bandits, mais son mari lui confie qu’il s’agit d’un héritage à son intention.

L’arrestation d’Andrès

Andrès décide de rejoindre le neveu du comte de Vach qui est devenu le propriétaire du domaine. Il est arrêté par l’autorité au moment où il s’apprête à partir avec sa famille. Le forestier de Bach lui demande pourquoi il a agi ainsi, mais Andrès lui assure qu’il n’est pas coupable.

Arrivé à Fulda, Andrès est séparé de sa femme et de son fils. On le jette dans un cachot pour l’interroger sur sa complicité dans l’attentat commis au château de Vach. Andrès raconte l’histoire qu’il a vécue avec Ignace Denner et affirme son innocence. On fait venir Ignace qui prétend alors qu’Andrès est leur compagnon depuis cinq ans. Les deux se renvoient la balle et le tribunal ne sait qui croire. Finalement, Giorgina est relâchée, car elle est considérée comme innocente.

Les aveux sous tortures

Andrès continue de dire qu’il est innocent. Néanmoins, deux chasseurs du comte de Vach prétendent l’avoir vu porter le coup mortel au comte ce soir-là. De plus, rien ne peut permettre à Andrès de prouver qu’il s’est bien rendu à Francfort. On le déclare coupable et il se fait torturer pour avouer ses crimes. Il finit par avouer, non pas par culpabilité, mais plutôt pour que la souffrance s’arrête.

On lui donne de l’alcool pour lui redonner des forces et il tombe dans un état d’engourdissement. Il voit alors une figure qui ressemble à Denner, mais qui est différente. La figure lui propose de boire une goutte de sang de son enfant pour être immédiatement délivré de ses souffrances et devenir sain et robuste. Andrès est terrifié et prie pour être délivré des griffes de Satan. La figure se met alors à rire et tout disparaît dans une vapeur. Andrès se réveille pour découvrir que sa paille de lit a été déplacée et qu’une pierre du pavé a été détachée, révélant un passage secret. Denner se propose de l’aider, en prétextant qu’il fait ça uniquement pour Giorgina. Il lui donne une lime afin qu’il puisse se débarrasser de ses chaînes ainsi que des instructions pour se libérer.

Sauvé par la providence

Le lendemain, Andrès révèle au juge que Denner a l’intention de s’échapper. Pour montrer sa bonne foi, il montre la lime qu’il lui a donnée lorsqu’il était dans sa cellule. Un an plus tard, Denner et Andrès sont condamnés. Denner sera brûlé et Andrès ira à la potence.

Le jeune comte rend visite à Andrès et lui demande s’il a tué son oncle. Andrès affirme que non. Le jeune comte lui explique qu’habituellement, il l’aurait cru, mais deux chasseurs de son oncle, Franz et Nicolas, ont juré qu’il était bien présent et que c’est lui-même qui a tué le comte Vach. Andrès commence à douter de sa version et s’en remet à la justice divine. Andrès est sur le point de se faire exécuter lorsque le négociant qu’il avait vu à Francfort précise qu’il est innocent. Les juges décident de vérifier les alibis. Denner, quant à lui, annonce qu’il souhaite également tout avouer.
Grâce aux alibis fournis par le négociant, Andrès est jugé non coupable.

L’histoire du docteur Trabacchio

Quant à Denner, ce dernier annonce qu’il a fait un pacte avec Satan.
En effet, il est le fils du docteur Trabacchio qui vivait à Naples. Un homme qui a fait un pacte avec le diable. Il était connu pour ses cures mystérieuses et on le surnommait le “docteur aux miracles”. Ce dernier avait pour habitude de se marier avec de jolies jeunes femmes, de les enfanter et de tuer l’enfant au cours de sa neuvième semaine ou du neuvième mois en adoptant une cérémonie occulte très stricte. Cela lui permettait d’avoir une meilleure longévité ainsi qu’une bonne force. Les femmes, quant à elles, étaient tuées. Il eut un seul fils qu’il ne tua pas.

Quand le docteur fut arrêté, le jeune Trabacchio, qui n’est autre qu’Ignace Denner, resta dans le caveau et il finit, à l’aide d’incantation et de sortilège, à incendier la maison et à disparaître comme par enchantement. Il devint le roi des brigands, aidés par son père qui avait réussi à disparaître lors de son exécution. Il affirma que son père était encore vivant et qu’il lui avait rendu visite en prison. En constatant que la justice divine avait aidé Andrès en contrecarrant les plans de la puissance maligne de son père, Denner fit le choix d’abjurer et d’avouer ses péchés. La justice condamne Denner (Trabacchio) à être brûlé, mais tout comme son père, il disparaît.

Giorgina meurt peu de temps après que son mari soit en liberté. Andrès est mal en point, mais décide de se battre pour que Georg ne se retrouve pas orphelin.

La dernière tentative de Denner

Denner est retrouvé par Andrès. Ce dernier apprend que Denner est le père de Giorgina puis il s’évanouit.

Arrivé chez Andres, Denner explique qu’il a rencontré la mère de Giorgina. Il lui a fait un enfant, mais celle-ci a fui avant la neuvième semaine de sa fille. Par la suite, il a appris que sa femme était morte et que Giorgina était toujours vivante. Il décida de la suivre pour tuer ses enfants. C’est pour cette raison qu’il s’était immiscé dans leur vie. Toutefois, aujourd’hui, il souhaite se repentir. Andrès pense que l’homme a réellement envie de changer, néanmoins, c’est un leurre. Il patiente dans la maison jusqu’à ce que Georg soit en âge d’être tué, mais celui-ci est sauvé par son père. Ce dernier s’occupe d’enterrer le corps de Denner et avoue ses crimes au jeune comte de Vach.

Par la suite, Andrès est troublé par la puissance maligne. Il jette la cassette, que lui avait laissée Denner, dans le ravin et la puissance maligne disparaît.

Présentation des personnages

Andrès est un fidèle serviteur du comte de vach qui devient garde de la réserve de ses chasses après avoir aidé son maître à se débarrasser des brigands. C’est un homme bon et honnête, très droit. C’est presque l’image d’un saint. Il est très amoureux de sa femme, Giorgina, et sa santé vacille lorsque celle-ci tombe malade. Toutefois, il peut compter sur le soutien de son domestique. Il dispose d’un “sixième sens” qui le rend méfiant vis-à-vis de Denner. Dans cette nouvelle, ce personnage incarne le “Bien”.

Giorgina est une très belle femme qui se fait maltraiter par l’aubergiste qui la recueillit lorsqu’elle était orpheline. En réalité, Giorgina est la fille de Denner. Elle était condamnée, mais sa mère a fui pour la sauver. C’est une femme naïve qui se laisse facilement berner.

Ignace Denner est le jeune Trabacchio qui devient le roi des brigands. Il a passé un pacte avec Satan et use de nombreux sortilèges pour réussir ses méfaits. En apprenant que Giorgina est sa fille qui a survécu, il s’arrange pour se faire passer pour un riche négoce afin de piéger Andrès est s’assurer de pouvoir tuer les enfants de Giorgina. Denner est un personnage maléfique qui manie les sciences occultes depuis son plus jeune âge. C’est un vil personnage, très sombre et très mauvais qui est capable de tout pour arriver à ses fins. Il tue le plus jeune enfant d’Andrès ainsi que le valet. Il n’hésite pas à mentir à Andrès pour lui raconter qu’il est prêt à se repentir alors qu’en réalité, il n’aspire qu’à tuer son fils, Georg. Dans cette histoire, il incarne le “Mal”, tout comme son père avant lui.

Le comte de Vach est le maître d’Andrès. C’est lui qui le nomme garde de la réserve de ses chasses. Il se fera assassiné par Denner et sa bande de brigands. À sa mort, il est remplacé par son neveu, le jeune comte de Vach.

Le négociant est celui qui permet à Andrès de ne pas se faire exécuter. Il apporte les alibis nécessaires à sa libération.

Le valet est le domestique d’Andrès et de Giorgina qui leur est d’un grand soutien, surtout lorsque Giorgina tombe malade. Il finit par être assassiné par Denner.

Le docteur Trabacchio est un homme qui a fait un pacte avec le diable. Il est condamné au bûcher pour avoir tué de nombreuses femmes, mais il disparaît. Il se met alors à accompagner son fils, telle une ombre maléfique, pour l’aider dans toutes ses entreprises.

Georg est l’aîné d’Andrès et de Giorgina. À deux reprises, il manque de se faire tuer par Denner.

Analyse de l’oeuvre

S’il se fait passer pour un homme altruiste dès le début de la nouvelle, les véritables motivations d’Ignace ne font de lui un bienfaiteur désintéressé. C’est un individu qui cherche à réaliser ses propres intérêts. Les soupçons d’Andrès à son égard se révèlent être fondés lorsque Ignace lui offre la possibilité de le “remercier” pour son aide financière, révélant ainsi son véritable visage de bandit manipulateur. Malheureusement, Ignace ne s’arrête pas là et entraîne Andrès dans un crime, le laissant porter le chapeau pour son propre gain. Il est révélé plus tard que cette tendance à la cruauté est héréditaire, son propre père étant un docteur qui a passé un pacte avec le Diable et a commis des infanticides. Ignace, qui a été initié aux sciences occultes par son père, a suivi le même chemin criminel et est devenu le chef des bandits italiens et allemands dès l’âge de quinze ans. Pourtant, il semble éprouver une certaine affection pour Giorgina, qui est en réalité sa fille, étant donné qu’il l’a sauvé d’une mort certaine dans le passé. Mais est-ce vraiment un acte désintéressé ou une autre tentative pour s’immiscer dans la vie du couple et contrôler leur destin ?

Dans Ignace Denner, nous avons un combat entre le “Bien”, incarné par Andrès, et le “Mal”, symbolisé par Denner. La puissance maligne affronte la providence. Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point Denner tente de pervertir Andrès afin de pouvoir le piéger. Celui-ci devient trop méfiant, faisant comprendre à Denner qu’il est obligé de changer de stratégie s’il veut être sûr d’arriver à ses fins. Néanmoins, la nouvelle illustre la puissance divine qui est bien plus puissante que celle du diable. Cette image est clairement indiquée dans cet extrait : “Celui-ci assura aux juges de Fulda que son père vivait encore, qu’il l’avait visité dans sa prison, et lui avait promis de le sauver de l’échafaud. Mais, comme il voyait bien, disait-il, par l’exemple éclatant du secours de la providence à l’égard d’Andrès, que la puissance maligne octroyée à son père devait avoir éprouvé une atteinte fâcheuse, il était décidé à abjurer, en pécheur repentant, tous ses rapports avec Satan, et à supporter avec résignation le châtiment d’une mort méritée.”. Toutefois, le “Malin” est un menteur et, dans ce cas-là, nous ne pouvons pas vraiment savoir si Denner dit exactement la vérité. Deux fins s’offrent à nous :

  • Soit Denner a menti pour s’assurer d’avoir la compassion d’Andrès et d’exécuter son plan ;
  • Soit il était sincère mais il n’a pas été en capacité de vaincre le démon en lui.

Andrès est à l’image d’un “saint”. Il fait preuve d’empathie et de compassion. Il mène une vie austère et difficile. C’est un homme bon qui ira jusqu’à enterrer et offrir une croix à l’assassin de son fils.

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