La Scarlatine est une nouvelle publiée par Stefan Zweig, un auteur autrichien, en 1908. Elle raconte les désillusions d’un jeune de presque dix-huit ans qui arrive à Vienne pour étudier la médecine. Explorons ensemble cette nouvelle psychologique du 20ème siècle.
Résumé détaillé partie par partie de la nouvelle La Scarlatine de Stefan Zweig
L’arrivée à Vienne
Bertold Berger, un jeune homme de même pas dix-huit ans, arrive à Vienne pour étudier la médecine. Sous la pluie, il recherche activement un logement. Il finit par trouver une chambre en haut de la Josefstadt, un quartier viennois situé non loin de l’université. La chambre est moins grande que ce qu’il aurait voulu néanmoins la logeuse lui plut. Cette dernière habitait un réduit dans l’immeuble avec sa petite fille. Berger avait appris que sa chambre était à côté de celle d’un étudiant en droit de dernière année, un futur juriste. Berger est frustré, il aurait aimé sortir et profiter de la ville, mais il pleut énormément dehors. Il se risque quand même à sortir, mais il se rend vite compte qu’il pleut trop. Il décide d’aller manger dans une auberge et de regagner sa chambre.
Dans sa chambre, il déballe ses affaires tout en repensant à sa sœur Edith. À cette heure-là, il serait à ses côtés et elle jouerait des notes de piano. Berger pensait trouver l’exaltation en quittant sa famille, mais il n’en est rien. Il scrute sa chambre et regarde tristement la pluie s’abattre sur la fenêtre en repensant à tout ce qu’il aurait aimé faire pour son premier jour à Vienne.
Berger entend du bruit dans l’autre chambre. L’étudiant en droit vient de rentrer. Il décide de quitter sa chambre pour se présenter.
La rencontre avec Schrameck
Berger frappe à la porte et l’étudiant l’invite à entrer. L’étudiant se présente, il s’appelle Schrameck et il est en dernière année de droit. Schrameck lui propose une cigarette ou du cognac, mais Berger refuse. Schrameck se moque de lui en le prenant pour un rabat-joie. Les deux étudiants sympathisent. Ils remarquent qu’ils ont grandi dans des villages pas si éloignés que ça et qu’ils ont une connaissance en commun. Schrameck parle beaucoup et révèle à Berger tout ce qu’il a vécu jusque-là. Berger n’ose pas parler, tout ce qu’il a vécu lui paraît insignifiant comparé à la vie qu’à mener son hôte. Berger se rend compte qu’il n’est qu’un enfant en instance de devenir un homme tandis que Schrameck est déjà un homme aguerri. Berger remarque des balafres sur le crâne de son nouvel ami. Celui-ci lui explique qu’il s’est battu en duel.
Sur invitation de son hôte, Berger essaie de soulever le sabre, mais il n’y parvient pas. Il prend conscience que ses muscles ne sont pas encore ceux d’un homme. Les deux hommes se séparent. En regagnant sa chambre, Berger se rend compte qu’il n’est qu’une créature faible face à Schrameck. Il se fait la promesse de tout faire pour devenir un homme robuste, courageux et plein d’audace.
La vie viennoise : une désillusion
Les jours qui suivent se ressemblent. Berger ne trouve pas sa place. Il ne se sent pas à l’aise dans cette ville. Si Schrameck continue de se voir, Berger se rend compte qu’ils ne se voient qu’au café ou chez lui. Schrameck s’est mis à le tutoyer très vite. Il continue de raconter à Berger tout un tas d’histoires qui, pour Berger, restent totalement étrangères.
Berger prend conscience que Schrameck ne l’invite jamais. Pourtant, Berger aimerait tant qu’il lui propose de venir à l’une des fêtes de sa corporation. Il y a déjà fait plusieurs fois l’allusion, mais Schrameck a toujours esquivé le sujet. Berger ne supporte pas que son nouvel ami l’appelle gamin. Cela renvoie une blessure qui est trop profonde en lui. Toute sa vie, il a été une personne inférieure, il aimerait tant devenir une personne forte en devenant enfin un homme. Progressivement, Berger se rend compte que Schrameck parle beaucoup de lui. Les seules fois où Berger a l’occasion de parler, il a l’impression que son ami ne l’écoute pas vraiment. Un jour, Berger prend son courage à deux mains et demande à Schrameck s’il peut l’inviter à une de ses fêtes. Celui-ci accepte, mais n’est pas sûr que ce type de fête lui convienne. Il faut apprécier la boisson, accepter de se battre. Berger se rend compte que son ami a sûrement raison néanmoins, il veut absolument essayer d’y participer.
Un duel annulé, une vie routinière
Berger veut prouver à Schrameck qu’il n’est pas qu’un “gamin”. Il cherche un moyen de provoquer quelqu’un en duel. Dans un restaurant, il s’arrange pour bousculer la tablée de membre d’une corporation. Le duel est programmé. Berger se sent fier même si les étudiants le traitent de gringalet lorsqu’il sort. Excité, il décide d’en parler à Schrameck. En voyant le nom de l’étudiant qui veut le combattre en duel, Schrameck lui explique que ce n’est pas n’importe qui. Celui-ci va le mettre en pièces. Schrameck quitte la pièce pour lui trouver un second témoin, comme le veut la coutume. Berger sait qu’il va être ridicule, mais il est heureux, car il a osé et il s’est montré courageux. Schrameck revient et lui apprend que tout est arrangé. Le duel n’aura pas lieu. Berger le remercie, mais lui précise qu’il ne l’a pas aidé en annulant le duel puis il sort de la chambre de son ami.
Les jours se ressemblent de plus en plus. Berger est pris dans une routine métro-boulot-dodo. Il part travailler, mange à la hâte dans l’auberge, va au café et retourne se coucher. Il a la nette impression qu’un monde est à sa portée, un monde dont il est exclu. Il aimerait tant avoir plus d’argent pour jouir de ce nouveau monde, mais l’argent que ses parents lui envoi lui permettent seulement de subvenir à ses besoins. Il regrette tellement de ne pas être riche.
Premières ivresses
Un jour, il passe devant la chambre de Schrameck et se rend compte qu’il ne l’a pas vu depuis quatre jours.
Berger tente de frapper à la porte de son ami, mais celui-ci ne répond pas. Il entre et voit Karla, la jeune amante de Schrameck. Berger l’avait déjà vu à plusieurs reprises, mais il n’avait jamais osé lui parler. En voyant que Berger est silencieux, Schrameck et Karla le taquinent gentiment. Karla veut prouver à Schrameck qu’elle est capable de le délurer. Ils font monter du vin et se mettent à boire.
Très vite, Berger n’a plus de barrière et il se met à parler librement au point que Schrameck ne le reconnaît plus, il l’encourage en lui disant que c’est ce genre d’homme qu’il doit devenir. Karla demande l’autorisation à Schrameck d’embrasser Berger. Schrameck accepte. Après le baiser, Berger se sent différent. Schrameck propose à Berger de venir le voir pour qu’il lui montre son nouveau sabre. Néanmoins, c’est l’occasion pour Schrameck de demander à son ami de les laisser tranquilles. Berger accepte et va regagner sa chambre. Le lendemain, il rate ses cours pour la première fois.
Une opportunité manquée
La soirée de la veille a fait comprendre à Berger que ce qui lui manquait, c’était une femme dans sa vie. Il se rend vite compte qu’il est en quête de la même relation qu’il entretenait avec sa sœur. Il commence à abandonner les cours et passe son temps à flâner dans les rues pour rencontrer une femme. Il finit par faire tous les jours le même trajet où de jeunes filles de quinze ou seize ans sortent du lycée. Quand elles le voient, elles rient et Berger n’arrive jamais à saisir l’occasion de les accoster. Il aimerait tellement être un peu plus comme Schrameck. Il voudrait tant être un homme et avoir le courage d’aborder les filles, mais il n’en a jamais le courage et tous les jours, il revoit les mêmes filles et la peur le paralyse à chaque instant. Son manque d’audace le conforte dans son rôle de “gamin”.
Un après-midi vers la fin du mois de janvier, Berger rend visite à Schrameck, celui-ci est d’une humeur maussade, un de ses amis a provoqué quelqu’un en duel et il doit être présent en qualité de témoin. Cependant, ses examens arrivent dans huit jours et il ne doit surtout pas se louper. Karla arrive à ce moment-là. Elle voit que Schrameck n’est pas d’humeur et il lui explique les raisons. Karla est excitée à l’idée de voir Fix, l’ami de Schrameck, se faire tailler en pièces, mais son amant refuse de la faire venir. Il lui propose de rester ici en attendant. Karla accepte à condition que Berger reste avec elle pour lui tenir compagnie. Schrameck acquiesce à condition qu’ils ne “fassent pas de bêtises”. Schrameck menace clairement Berger. Seule à seul, Karla essaie de faire sortir Berger de ses gonds en le traitant de “gamin”.
Au départ, Berger souhaite avoir le dessus sur elle et lui faire mal, mais très vite, il éprouve le désir de la posséder. Karla ne semble pas être contre cette idée et cherche à tout prix un moyen de lui donner le courage qui lui manque. Néanmoins, Berger n’arrive pas à coucher avec cette fille consentante et finit par regagner sa chambre, insatisfait et honteux de ne pas avoir su saisir l’occasion.
La seconde tentative de Karla
Tout le restant de la soirée, Berger est baigné dans la peur. Il est terrorisé à l’idée que Karla pourrait tout raconter à Schrameck. Il cherche en vain des prétextes afin d’excuser son attitude. Mais Schrameck ne vient pas. Durant toute la semaine, Berger reste seul dans son appartement, mais Schrameck ne vient toujours pas. Un après-midi, Berger était assis à son bureau en train de travailler lorsque Schrameck l’invite à venir chez lui pour fêter son doctorat. La présence de Karla suffit à Berger pour refuser l’invitation, mais Schrameck ne lui laisse pas le choix. Pendant que Schrameck leur sert une tisane et raconte comment il a réussi son épreuve, Karla tente de séduire une nouvelle fois Berger.
Elle lui prend la main, la glisse sur ses genoux et s’arrange pour se rapprocher de lui. Berger désire cette fille, mais il est incapable de pouvoir faire quoi que ce soit. Il se demande également ce qu’elle peut lui trouver sachant qu’elle a déjà Schrameck. Berger décide de fuir et regagne sa chambre. Il entend leurs ébats et est obligé de se boucher les oreilles avec son oreiller pour ne pas les entendre. Il éprouve du dégoût pour eux, pour lui. Il maudit son impuissance.
La lettre pour Edith
Berger prend la décision d’écrire une lettre à sa sœur où il lui révèle tout ce qu’il se passe. Il se sent faible, démuni. La Vienne qu’il désirait ardemment n’était qu’une illusion. Du haut de ses dix-huit ans, il est toujours ce gamin. Il n’est pas encore un homme. Il évoque son inimitié avec Schrameck sans lui révéler que Karla, son amante, en est la raison. Il confie à sa sœur qu’il a arrêté ses cours et il lui demande d’en parler à leur parent. Il veut absolument rentrer. Il se sent faible et il a tant besoin d’eux. Il accepte de prendre n’importe quel type de métier du moment qu’il est près d’eux. Il ne se sent pas suffisamment armé pour survivre. Toutefois, il finit par déchirer cette lettre. Il ne veut pas imposer ça à sa famille. S’il y a une personne qui doit souffrir, ce sera lui.
Un renouveau ?
Le printemps est là et Berger a bien changé. Il a fait une croix sur ses études et voilà un long moment qu’il n’a pas discuté avec quelqu’un. Il se laisse complètement aller et attend tout simplement que les heures passent.
Un soir, il perd ses clés et se risque à sonner. Il tombe sur la logeuse qui semble fatiguée. Elle lui apprend que sa fille de treize ans, Mizzi, est atteinte de scarlatine. Berger se propose de rester à son chevet pour la nuit. Pour la première fois depuis qu’il est à Vienne, Berger trouve ce qui lui a toujours manqué. Il regrette de ne pas avoir poursuivi ses études et il se promet de recommencer afin de devenir un médecin. Face à la logeuse et sa fille malade, Berger se sent supérieur et commence à développer de la tendresse, et même de l’amour pour Mizzi. Il obtient la permission de la jeune pour l’embrasser.
Durant cette période, Berger revoit Schrameck, il lui parle de Karla et Berger ne sent plus mal par rapport à cette histoire, il semble être guéri.
La vie s’acharne contre Berger
Au moment où Berger se met à vouloir écrire dans son journal intime, il remarque qu’il a contracté la scarlatine. Il se souvient alors des paroles du docteur : “On le constate pour presque toutes les maladies infantiles : les enfants triomphent d’elles, tandis que les adultes succombent”.
Berger est déboussolé. La vie continue de s’acharner contre lui alors qu’il pensait qu’elle allait enfin lui sourire. Il se demande s’il va vraiment mourir alors qu’il vient toujours juste de découvrir l’amour. Il fait venir sa logeuse et lui prie d’adresser un télégramme à sa sœur si son état venait à s’empirer. Pendant des jours, Berger se bat contre la maladie et il finit par mourir devant Mizzi, Edith et Schrameck.
Présentation des personnages
Bertold Berger est un jeune qui n’a pas encore dix-huit ans. C’est un jeune décrit comme un “gringalet”, un “gamin”, une personne “frêle”. Il arrive à Vienne pour étudier la médecine. Il se trouve une petite chambre pas très loin de son université. En rencontrant Schrameck, il se rend compte à quel point il est loin de devenir un homme. Durant toute l’histoire, il sera confronté à ce fameux passage où le petit garçon commence à devenir un homme. Il cherchera tous les moyens pour le devenir : les soirées, trouver une femme. Mais il ne réussira pas à faire preuve d’audace et gardera sa timidité pendant une bonne partie du récit. Il n’abordera pas les jeunes lycéennes, sera totalement impuissant lorsque Karla lui offrira son corps. Berger souhaite devenir un type d’homme qu’il idéalise. En s’occupant de Mizzi, la fille de sa logeuse, il trouvera enfin une raison d’exister. Il se sentira utile et finira par tomber amoureux d’elle. Néanmoins, sa période de paix ne durera pas. Il finira par attraper la scarlatine et il en mourra.
Schrameck incarne l’idéal de l’homme selon Berger. Il a une carrure et une stature imposante. Il habite dans la chambre à côté de celle de Berger. Il est dans sa dernière année de droit. Ce n’est pas un grand travailleur et aime profiter de la vie. Il est dans une corporation dans laquelle il joue un rôle clé. Adepte de la boisson et de la bagarre, il s’attache à Berger comme un grand frère. Il ne considérera jamais Berger comme son égal. Schrameck est un homme accompli pour Berger. C’est quelqu’un de sûr de lui, d’extraverti et qui a déjà montré son courage dans de nombreux duels néanmoins, il a tendance à parler beaucoup de lui.
Karla est une jolie jeune femme rousse. Elle sera un des éléments de la chute de Berger. Bien qu’elle soit l’amante de Schrameck, elle va tenter de séduire Berger au point de lui offrir son corps. On ne connaît pas les réelles motivations de Karla, mais malgré ses allusions et son désir qu’elle témoigne à Berger, elle n’arrivera jamais à ses fins.
Edith est la sœur de Berger. C’est une jeune femme blonde. Elle est restée dans la province avec ses parents. Berger la mentionne à de nombreuses reprises. Dès le premier jour où il est à Vienne, il l’imagine en train de jouer du piano. Edith sera présente au chevet de son frère mourant.
Mizzi est une jeune fille de treize ans atteinte de scarlatine. C’est la fille de la logeuse. Berger ne la remarque qu’à la fin de l’histoire où il décide de rester à son chevet pour s’occuper d’elle. Lorsque Berger attrapera la scarlatine, elle se sentira fautive et déçue de voir son “prétendant” proche de la mort.
La logeuse est une femme à qui il est arrivé de mauvaises choses. Elle se confie à la fin du roman et est très reconnaissante envers Berger pour l’avoir soutenue pendant que sa fille avait la scarlatine. Elle mettra Berger sur un piédestal. Quand il sera atteint de la scarlatine, elle tentera de prier, en vain.
Analyse de l’oeuvre
L’œuvre La Scarlatine est rythmée par trois saisons : l’automne, l’hiver et le printemps. L’histoire commence sous le vent et la pluie pour s’achever lorsqu’éclate les premiers bourgeons et que les oiseaux poussent la mélodie pour la première fois. La saison hivernale est très peu décrite dans cette nouvelle. Dans cette nouvelle, il est intéressant de mettre en relation, les saisons et la vie du jeune étudiant. L’automne incarne la tristesse et la désillusion pour Berger et lorsque le printemps arrive, c’est le renouveau également pour l’étudiant. Il a enfin trouvé sa voie et a également trouvé l’amour. Néanmoins, il est intéressant de noter que lorsque l’automne est présent, Berger essaie tant bien que mal de devenir enfin un homme. Le “gamin” qu’il est tente de percer la coquille comme une fleur qui bourgeonne, mais il n’arrive absolument pas à devenir un homme. Au printemps, Berger arrive finalement à bourgeonner en devenant un “homme” mais, en contractant la scarlatine, il n’y parvient pas véritablement comme une fleur qui commencerait à s’ouvrir et qui, balayé par un coup de froid, viendrait à mourir.
La Scarlatine est un récit d’initiation. Bien que l’on pourrait penser que Berger rate son initiation, la réalité est tout autre. Berger arrive à Vienne alors qu’il n’est âgé que dix-sept ans. Il fête ses dix huit ans tout seul durant la saison hivernale. Au départ, Zweig le décrit comme un enfant immature, on y trouve de nombreux termes comme “petit garçon”, “gamin”, “garçonnet”, “imberbe”, “gringalet”, “faible”, “puéril”, “désarmé et inachevé”. À cette immaturité, s’associe une timidité exacerbée, et une attitude légèrement efféminée. Zweig va même jusqu’à le qualifier de “fillette”.
Schrameck le trouve trop sage, Karla le trouve ennuyeux. Berger est un “gamin” qui ne parle pas beaucoup.
Si Berger a souhaité s’installer à Vienne, ce n’est pas que pour les études. Il avait également le souhait de devenir un homme. En s’éloignant du noyau familial, il pensait prendre son envol, mais toutes ses tentatives finissent par échouer. Karla va même jusqu’à le comparer à une “gamine”.
Cependant, Berger évolue au sein de la nouvelle. Sa première évolution apparaît dès le mois de janvier où il s’est rendu compte que les corporations étaient vides de sens pour lui.
La deuxième évolution apparaît lorsqu’il tente d’écrire une lettre pour sa sœur afin de fuir. Finalement, il décide de ne pas l’envoyer et endosse la responsabilité de ce qui lui arrive. C’est à lui de souffrir et il n’a pas à imposer ça à sa famille.
Le problème dans cette nouvelle, c’est que Berger a idéalisé Schrameck comme un être qui symbolise sa propre perception de l’homme parfait. Néanmoins, Schrameck a de nombreux défauts qui font tâche chez un homme qui serait parfait : adulte responsable et attentif. Deux traits de caractères qui apparaissent pourtant chez Berger. Peut-être que ce sont ces qualités qui attirent Karla.
Berger se sent exclu du monde des adultes. Il a l’impression qu’il n’est pas légitime pour appartenir à ce monde. La seule personne pour laquelle il va être capable de prouver et de témoigner son amour qui se trouve être la fille de la logeuse, une jeune fille de treize ans.
En trouvant la mort, nous pourrons penser, tout comme Berger, qu’il est mort en tant qu’enfant. Toutefois, la réalité est tout autre puisque Berger meurt étant donné que c’est un adulte. En effet, comme le souligne le médecin : “On le constate pour presque toutes les maladies infantiles : les enfants triomphent d’elles, tandis que les adultes succombent”.
Ainsi, Berger est devenu un adulte pendant ces trois saisons, car s’il avait été encore un enfant, il ne serait pas mort.