Littérature

Emile Zola, La Curée : résumé chapitre par chapitre, personnages et analyse

Illustration de la première page de la fiche de lecture LesRésumés.com pour La Curée de Zola.
Ecrit par Les Résumés

Bonjour à tous, je suis Monsieur Miguet, professeur de littérature passionné par les grands classiques français. Aujourd'hui, je vous propose de plonger dans l'univers fascinant de La Curée, un roman emblématique de Émile Zola, publié en 1871.

Deuxième tome de la célèbre saga des Rougon-Macquart, La Curée nous transporte dans le Paris du Second Empire, en pleine transformation urbaine orchestrée par le baron Haussmann. Zola y dresse un portrait critique de la bourgeoisie triomphante et de ses excès, à travers l’histoire sulfureuse d'Aristide Saccard et de sa jeune épouse Renée.

Entre ambition dévorante, spéculations immobilières et passions interdites, ce roman explore les thèmes de la décadence morale, de l'avidité et du pouvoir, tout en offrant une réflexion percutante sur la société de son temps.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le terme "curée" fait référence à la part de gibier réservée aux chiens après une chasse, symbolisant ici la ruée des spéculateurs sur les richesses parisiennes. Ce titre métaphorique souligne la critique acerbe de Zola envers la société corrompue du Second Empire.

Points clé de ce résumé sur La Curée

Émile Zola, écrivain naturaliste du XIXᵉ siècle.

La Curée

1871

Naturalisme

La Curée est le second volume de la série des Rougon-Macquart. Publié en 1871, ce roman explore le Paris du Second Empire en pleine transformation urbaine sous la houlette du baron Haussmann. Zola y critique la spéculation immobilière, la corruption et la décadence morale d’une société obsédée par l'argent et les apparences.

La décadence morale : Le roman expose la dépravation des élites parisiennes à travers des personnages dominés par l’ambition, la luxure et la cupidité.

La spéculation et l’argent : Zola critique la ruée vers l’or que représente la spéculation immobilière durant les transformations de Paris, symbolisée par Aristide Saccard.

Les passions destructrices : La relation interdite entre Renée et son beau-fils Maxime incarne la dégénérescence des mœurs et l’effondrement des repères moraux.

Le Second Empire : En toile de fond, Zola décrit un Paris remodelé par Haussmann, où l'opulence cache la corruption et l'effondrement social.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La Curée est l'un des premiers romans de Zola à adopter pleinement les principes du naturalisme.

Couvertures de La Curée de Zola.

Résumé de la curée

Résumé court du roman de Zola

La Curée est le deuxième roman de la série Les Rougon-Macquart d'Émile Zola, publié en 1871. Il dépeint la vie fastueuse et corrompue du Paris du Second Empire.

Le protagoniste, Aristide Rougon, rebaptisé Saccard, arrive à Paris avec l'ambition de s'enrichir rapidement. Profitant des vastes travaux de transformation de la capitale menés par le baron Haussmann, il se lance dans la spéculation immobilière, accumulant une immense fortune grâce à des manœuvres douteuses.

Parallèlement, son épouse, Renée, mène une existence frivole et s'engage dans une liaison scandaleuse avec son beau-fils, Maxime.

Le roman explore les thèmes de la cupidité, de la décadence morale et de la frénésie spéculative qui caractérisent cette époque de bouleversements urbains et sociaux.


LE SAVIEZ-VOUS ?

Sous couvert de fiction, Zola critique la transformation de Paris sous le baron Haussmann et la spéculation immobilière effrénée qui en découle.

Sommaire des chapitres du résumé de La Curée

Résumé par chapitre de La Curée

Chapitre 1 : Renée et l'ennui des mondanités

Le premier chapitre s'ouvre sur une balade au bois de Boulogne, en 1860.

Renée et Maxime, son beau-fils, se promènent tout en échangeant sur les personnes présentes – principalement des nobles – et sur les évolutions du bois. Ils discutent du temps qui passe et de l'ennui de Renée, qui, malgré tout ce qu'elle désire, n'est pas heureuse dans sa vie.

Au retour de leur balade, ils rejoignent leur hôtel particulier, proche du parc Monceau, où Aristide Saccard, mari de Renée, a organisé une soirée mondaine. Le tout Paris est présent : nobles, hommes politiques, entrepreneurs, et les discussions tournent autour de l'évolution de la ville et des grands travaux entrepris.

Renée s'ennuie et ne s’intéresse qu'à Maxime, qui fait la cour à Laure D'Aubigny. Prise de jalousie, elle se réfugie dans sa serre.

Chapitre 2 : L'arrivée d'Aristide à Paris

Ce deuxième chapitre est un retour en arrière.

Zola nous propose une rétrospective de l'arrivée de Aristide Rougon à Paris et de l'évolution de son personnage.

Il débarque en conquérant dans la capitale en 1852, accompagné de sa femme Angèle et de leur fille. Il rejoint son frère Eugène, qui lui offre un poste dans un hôtel de ville. Avide de gloire et de richesse, il change rapidement son patronyme pour Saccard (« il y a de l'argent dans ce nom-là »).

Il se tourne ensuite vers sa sœur Sidonie, parisienne aux nombreuses relations. À la mort de sa femme, Sidonie lui parle d'une jeune femme bourgeoise à la situation délicate – enceinte de trois mois, hors mariage.

La dot importante et les biens de sa belle-famille amènent Aristide à accepter le contrat de mariage avec Renée Béraud du Châtel. Fort de sa nouvelle fortune, il se lance dans les affaires, notamment la spéculation, et connaît alors ses premiers succès financiers.

Chapitre 3 : La complicité de Renée et Maxime

Ce troisième chapitre relate l'arrivée de Maxime à Paris, fils de Aristide et d'Angèle, resté en pensionnat lors de leur venue dans la capitale.

Alors âgé de 13 ans, Renée l'accueille à bras ouverts et se propose de faire son éducation.

Peu attiré par les études, le jeune homme préfère les mondanités. Il s'intègre aisément dans le cercle de Renée et dans la vie bourgeoise. Oisif, il s'adonne aux plaisirs libidineux et fréquente les mêmes lieux – et femmes – que son père. La famille emménage à l'hôtel Monceau et, peu après, lors d'un bal aux Tuileries, l'empereur remarque Renée.

Chapitre 4 : L'inceste et le revers de fortune

Après une soirée mondaine tenue par l'actrice Blanche Muller, Renée et Maxime se rapprochent et consomment l'inceste. Malgré une gêne mutuelle, ils poursuivent leurs ébats.

Pendant ce temps, Aristide connaît un revers de fortune : il arrive au bout de l'argent de sa femme et ne sait plus comment garder la face. Il fait tout pour dissimuler son infortune et maintenir son train de vie luxuriant.

Son associé, Larsonneau, possède des documents compromettants sur sa situation. La situation le perturbe profondément.

Sidonie cherche à venir au secours de sa belle-sœur, qui refuse de s'endetter auprès d'elle.

Renée trouve alors une solution pour soutenir son mari face à leurs difficultés financières et plonge avec Maxime dans une relation incestueuse. Elle y découvre un plaisir inédit face à l'ennui qui l'a toujours habitée.

Ensemble, ils s'épanouissent en se livrant à des jeux érotiques, sans que personne ne remarque la nouvelle tournure de leur relation, tant ils ont toujours été très complices.

Chapitre 5 : Intrigues de cœur et de fortune

Maxime et Renée continuent de s'épanouir dans leur relation, malgré le coût élevé pour la jeune femme. Paris se métamorphose sous l'effet des grands travaux, et les deux amants arpentent ses rues avec passion.

Aristide cherche à reconquérir sa femme en profitant de ses dettes pour tenter de la rendre dépendante de lui.

Refusant son aide, elle se tourne vers le soutien de son père et de sa tante. Trop honteuse, elle ne saura jamais leur révéler la véritable raison.

Renée panique alors et se tourne vers Sidonie pour lui demander cinquante mille francs. Sa belle-sœur manigance avec son tailleur, qui serait éperdument amoureux de Renée, mais cette dernière s'offusque et refuse de se vendre. Elle finit par revenir vers son mari, avec qui elle renoue pour régler ses dettes.

Aristide tente de marier Maxime avec Louise, attiré par une dot avantageuse. Après une représentation de Phèdre, les deux amants se retrouvent dans la serre pour s'embrasser, insouciants du regard de Louise qui les surprend.

Lorsque Maxime découvre la liaison de Renée, il rompt avec elle sans annoncer le mariage prochain qu'il a accepté par intérêt financier. Puis, lorsque son père lui annonce ses retrouvailles avec sa belle-mère, Maxime tente de renouer avec Renée, qui commence à perdre pied.

Pendant ce temps, Saccard manigance avec Larsonneau pour préserver les apparences.


LE SAVIEZ-VOUS ?

Zola dépeint une bourgeoisie obsédée par l'apparence, le luxe et la décadence morale.


Chapitre 6 : Amours retentissants et lever de rideau

Lors du bal costumé annuel tenu à l'hôtel Monceau, une représentation des mythiques amours de Narcisse et d'Echo est donnée. Le tout Paris se presse pour assister au spectacle, dans lequel Renée et Maxime jouent des rôles reflétant étrangement leur propre relation.

Les mondanités s'animent : potins et intrigues politiques foisonnent. Sidonie tient sa promesse à son frère en enquêtant pour découvrir l'identité de l'amant de sa belle-sœur.

Eugène est devenu ministre et souhaite offrir un poste d'Auditeur au conseil d'État à son neveu pour son mariage. En apprenant fortuitement la nouvelle de ce mariage, Renée menace Maxime de dévoiler leur relation au grand jour s'il refuse de partir avec elle en Amérique.

Prévenu par sa sœur, Saccard découvre les deux enlacés et, pris d'une colère, quitte les lieux avec son fils.

Abandonnée, Renée se retrouve seule face à son miroir et à ses interrogations : elle ne se reconnaît plus et se sent victime de son mari et de son amant.

Prise de remords, elle tente de retrouver Louise pour empêcher le mariage, en vain.

Chapitre 7 : La solitude de Renée et le triomphe d'Aristide

Dans le dernier chapitre, Aristide Saccard mène à bien ses projets de fortune. Il obtient une place dans la commission chargée d'estimer ses biens immobiliers, rédige le rapport, et se voit attribuer une fortune de 3 millions de francs. Sa santé financière s'améliore considérablement.

Renée se retrouve, quant à elle, isolée et passe ses journées à jouer et à parier, rongée par l'ennui.

Veuf, Maxime revient d'Italie après y avoir enterré sa femme. Pleine de haine et d'amertume, Renée décide de révéler à son mari la relation incestueuse qui la liait à son fils, scellant ainsi leur rupture définitive.

Maxime se retrouve à vivre seul, dépendant de son héritage et des gains issus de courses hippiques. Quand sa seule confidente, sa femme de chambre, lui annonce son départ, Renée est confrontée à une solitude écrasante.

Dévastée, elle se rend au bois de Boulogne pour une promenade et aperçoit alors son mari et Maxime enlacés.

Le fils, suivant les conseils de son père pour faire fructifier sa fortune, reste indifférent.

Humiliée et endettée, Renée se réfugie dans la maison de son père, où elle trouve un maigre apaisement avant de mourir, un an plus tard, d'une méningite, seule.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La Curée d'Émile Zola dresse un portrait saisissant du Paris du Second Empire, où la spéculation immobilière et les mœurs corrompues se mêlent pour révéler la décadence sociale. Le titre, évoquant la part de gibier réservée aux chiens après la chasse, symbolise la frénésie et la déchéance d'une société en pleine mutation.

L'étude des personnages de cette œuvre du Rougon-Macquart

Présentation des personnages de ce résumé sur
La Curée

Personnage Description Rôle
Renée Saccard
Jeune femme issue de la bourgeoisie aisée, mariée à Aristide Saccard. Belle et sophistiquée, elle est enfermée dans une vie luxueuse mais vide de sens, et se laisse entraîner dans une relation incestueuse avec son beau-fils Maxime. Protagoniste centrale, incarnant la décadence morale et les passions destructrices du Second Empire.
Aristide Saccard
Homme ambitieux et avide d’argent, spéculateur immobilier sans scrupules. Mari de Renée, il profite de sa richesse pour asseoir sa fortune et son statut social dans le Paris en mutation. Symbole de la cupidité et de la corruption sociale, il incarne les dérives spéculatives du Second Empire.
Maxime Saccard
Fils d'Aristide issu d’un premier mariage. Jeune homme oisif et frivole, il séduit Renée et devient son amant tout en cherchant à profiter des opportunités sociales et financières offertes par son père. Incarnation de la jeunesse décadente, il représente l’insouciance et la superficialité des élites parisiennes.
Sidonie Rougon
Sœur d'Aristide, marchande d’affaires et entremetteuse, elle évolue dans les bas-fonds du Paris spéculateur. Elle facilite des mariages d’intérêt et sert de lien entre les personnages. Catalyseur de l’intrigue, elle joue un rôle clé dans l'arrangement du mariage d'Aristide et Renée.
Eugène Rougon
Frère d'Aristide, ministre influent du Second Empire, il incarne l’ascension politique des Rougon et représente le pouvoir établi. Figure du pouvoir politique, il offre à Aristide un tremplin pour ses affaires spéculatives.
Laure d'Aubigny
Jeune héritière courtisée par Maxime. Elle est l’incarnation de l’innocence sacrifiée au profit des intérêts financiers. Victime des intrigues sentimentales et financières, elle illustre la manipulation des classes aisées.
Larsonneau
Associé d'Aristide dans les affaires immobilières, il est un spéculateur habile et manipulateur qui représente la face sombre du monde des affaires. Partenaire ambigu et rival potentiel, il contribue à la chute morale et financière d'Aristide.
LE SAVIEZ-VOUS ?

Dans La Curée, Zola dresse un portrait acerbe des élites parisiennes sous le Second Empire. Chaque personnage illustre les dérives morales et sociales de l'époque : Renée incarne la victime des jeux de pouvoir et de désir, tandis que Aristide et Maxime illustrent l’ambition dévorante et la décadence des classes supérieures.

Analyse des personnages du résumé de La Curée de Zola

Aristide Rougon, dit Saccard

Il est le troisième d'une fratrie de cinq enfants, fils de Pierre Rougon et Félicité Puech.

En 1836 il se marie avec Angèle, avec laquelle il aura deux enfants : Maxime et Clotilde. Il mène pendant plus de dix ans une vie d'employé qui ne le satisfait pas et rêve de faire fortune.

À l'approche de la révolution en 1848, il feint d'abord de se joindre à la République – pensant flairer une bonne affaire –. Il retourne finalement sa veste au moment du coup d'état, auquel il adhère publiquement. Lors de son arrivée à Paris, il change de nom pour celui de Saccard.

Sous cette identité, il peine à faire fortune, jusqu'au décès de sa femme et son mariage d'intérêt à Renée Béraud du Châtel. Il enchaîne les conquêtes et les intrigues politiques. Ce personnage fait fortune grâce à des entourloupes financières. C'est un homme avide, malhonnête et colérique.

Photo d'Aristide Rougon qui se marie avec Renée par intérêt dans La Curée de Zola.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Aristide Saccard, protagoniste du roman, est inspiré de personnages réels de l'époque, symbolisant les parvenus du Second Empire. Il incarne l'opportunisme et l'ambition démesurée, prêts à tout pour s'enrichir.


Renée Béraud du Châtel

Femme d'Aristide Rougon, dit Saccard. Née en 1836, elle est la fille aînée du président Béraud du Châtel.

Sa mère meurt alors qu'elle n'est âgée que de huit ans. Elle passe sa scolarité dans un pensionnat. Pendant ces onze années loin du foyer paternel, elle découvre les curiosités et vices.

Renée subit un viol brutal à l'âge de 19 ans, et tombe enceinte. Cette disgrâce poussera sa famille à la marier au plus vite, à Aristide Saccard, en échange d'une dot importante et de biens immobiliers. Elle fait une fausse couche peu de temps après son mariage, évitant la disgrâce redoutée par tous.

Renée est alors propulsée aux devants de la vie du Second Empire et mène une folle existence. Elle se livre aux mondanités tapageuses, dilapide sa fortune et enchaîne les amants.

À vingt-huit ans, ayant tout vécu de cette vie, elle se trouve bercée d'un ennui qui ne la quitte plus. Elle retrouvera la fougue et la passion dans les bras de Maxime, fils de son mari, et l'interdit de leur relation lui fera tourner la tête.

Progressivement, elle tombe peu à peu dans la folie, et son mari profite de son infortune pour faire sa propre fortune, alors que son amant la délaisse. Elle réalise qu'elle n'est qu'un jouet à leurs yeux, et l'instrument de leur avidité, avant de fuir Paris et de mourir seule dans la demeure paternelle.

Photo de Renée dans un salon mondain parisien avec une robe verte brodée et élégante.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Renée symbolise la femme délaissée, cherchant à combler son vide existentiel par des liaisons dangereuses.


Maxime Saccard

Fils d'Aristide Rougon, dit Saccard, né de son premier mariage avec Angèle. Il aura un fils avec une servante et épousera par intérêt financier Louise de Mareuil qui meurt la même année.

Il est accueilli à Paris par Renée, sa belle-mère, après ses jeunes années passées en pensionnat. La découverte du Paris flamboyant et des mondanités lui sied particulièrement et commence à courir les jupons – souvent les mêmes que son père.

Il tombe dans l'inceste avec Renée et profite de cette relation pour se faire entretenir par sa belle-mère. La découverte de la relation par son père précipite son mariage avec Angèle, à la dot considérable d'un million. Il profite de sa fortune dès son décès.

Photo de Maxime Saccard qui entretient une relation incestueuse avec sa belle-mère dans La Curée.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Maxime, le fils de Saccard, est décrit avec des traits androgynes, reflétant la confusion des genres et des mœurs.


Sidonie Rougon

Sœur d'Aristide, elle a ce même appétit que son frère pour la fortune et les intrigues.

Veuve, elle devient à la fois femme d'affaires et entremetteuse pour les mondains parisiens. Elle sert notamment son frère, à qui elle propose le mariage avec Renée.

Tout au long de leur mariage, elle sera l'intermédiaire des époux, trouvant amants pour la femme et de bonnes affaires pour son frère.

Elle protège les gens du milieu bourgeois de leurs scandales contre des gestes financiers.

C'est ainsi qu'elle acceptera d'espionner Renée pour le compte d'Aristide et dévoilera la relation qu'elle entretient avec Maxime.

Photo de Sidonie, l'intermédiaire du couple : Renée - Aristide dans le roman naturaliste de Zola.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le roman aborde la relation incestueuse entre Renée et son beau-fils Maxime, un sujet audacieux pour l'époque.


La Curée : Analyse littéraire

Analyse du titre de ce roman de Zola

Terme dédié à la chasse, La Curée désigne le fait de donner aux chiens un morceau de viande afin de les exciter avant la chasse. Titre de ce deuxième roman des Rougon-Macquart, il se lit aussi comme une métaphore de l'ensemble de cette fresque romanesque.

Ici, la meute est menée par Aristide Saccard qui arrive pour conquérir Paris, et qui, avec ses acolytes, va faire main basse sur la capitale. La ville est éventrée par les grands travaux haussmanniens, et la meute la dévore.

Quels sont les thèmes principaux dans La Curée ?

L'argent

La fortune est au cœur du roman et des préoccupations du personnage principal. Aristide n'a qu'une chose en tête : faire fortune coûte que coûte. Tel l'alchimiste, son ambition est de faire du plomb de l'or. La métaphore filée de cette transmutation parcourt le roman.

  • La quête obsessionnelle d'Aristide pour transformer le plomb en or.
  • La métaphore de l'alchimie comme symbole de l'ambition dévorante.
  • Une scène marquante où il imagine son triomphe futur et prononce ces mots : « Plus d’un quartier va fondre, prophétise l’employé de l’Hôtel de Ville, et il restera de l’or aux doigts des gens qui chaufferont la cuve. »

La conquête

Évoquée depuis le titre du roman, la conquête est un thème central de ce récit. Conquête de la capitale en pleine métamorphose, conquête de sa propre fortune pour Aristide et conquête du pouvoir par son frère Eugène. Mais aussi conquêtes amoureuses, puisque les intrigues romantiques sont au cœur du récit.

  • Conquête de Paris : La ville en pleine métamorphose devient le terrain de jeu des ambitieux.
  • Conquête de la fortune : Aristide Saccard est obsédé par l'idée de faire fortune à tout prix.
  • Conquête du pouvoir : Eugène Rougon gravit les échelons politiques pour asseoir son influence.
  • Conquêtes amoureuses : Les intrigues romantiques et les liaisons interdites rythment l’intrigue.

La théâtralité

On assiste au spectacle des mondanités parisiennes dès l'incipit du roman, la théâtralité est omniprésente dans ce récit. De l'importance des représentations lors de scènes clés du roman (pièce de théâtre de Phèdre, représentation du mythe de Narcisse lors du bal masqué à l'hôtel Monceau), on perçoit une mise en abîme de l'histoire des personnages.

  • Théâtralité omniprésente : Le roman s’ouvre sur les mondanités parisiennes, accentuant l’idée de spectacle social.
  • Scènes clés mises en scène : Importance des représentations comme la pièce de Phèdre ou le mythe de Narcisse lors du bal masqué.
  • Mise en abîme : Les spectacles dans le roman reflètent et amplifient les drames intimes des personnages.

La Curée : une construction en miroir

Le récit romanesque est construit en miroir à plusieurs égards. D'abord, le roman s'ouvre et se ferme sur une même scène : celle de la balade aux Bois de Boulogne et des bourgeois qui se "donnent à voir". On retrouve dans les scènes d'ouverture et de fermeture du roman les mêmes personnages et la même image bucolique. C'est un "défilé" où les gens se montrent.

Cette construction en miroir est également présente dans l'importance des représentations qui parcourent le récit. Elles sont le miroir des destins des personnages.

  • Ouverture et fermeture symétriques : Le roman débute et se termine par une balade aux Bois de Boulogne, mettant en scène les mêmes personnages dans un cadre bucolique.
  • Le défilé social : Les bourgeois se "donnent à voir", soulignant le thème de l’apparence et du paraître.
  • Représentations en miroir : Les représentations dans le roman reflètent les destins et les drames des personnages.

Rougon-Macquart : Zola et le Naturalisme

Avec le projet de la fresque romanesque des Rougon-Macquart, Zola, un auteur français du XIXᵉ siècle, souhaite non pas dépeindre la société seule, mais une famille et son hérédité : « une seule famille en montrant le jeu de la race modifié par son milieu ». Il veut que ses romans soient expérimentaux.

En effet, il élabore des plans et des théories avec une rigueur scientifique qui lui demande une documentation solide. En tant que naturaliste, il veut que ce projet reflète au plus proche la nature, et notamment celle de l'hérédité.

La fresque des Rougon-Macquart est un projet ambitieux visant à explorer l'impact de l'hérédité et du milieu social sur une famille au fil des générations. Zola, figure majeure du naturalisme, applique des méthodes scientifiques à l’écriture romanesque. Chaque tome est une expérimentation littéraire visant à tester les théories sur l'hérédité et les influences sociales. Il s’appuie sur une documentation précise pour donner à ses romans une dimension réaliste et scientifique.


LE SAVIEZ-VOUS ?

"La Curée" est un exemple du naturalisme, mouvement littéraire visant à dépeindre la réalité de manière scientifique et objective.


Fiche de synthèse de ce résumé sur La Curée de Zola

📌 Présentation

  • Auteur : Émile Zola
  • Titre : La Curée
  • Date de publication : 1871-1872
  • Contexte :
    • Deuxième roman du cycle des Rougon-Macquart, publié sous le Second Empire.
    • Critique du monde des affaires et de la spéculation immobilière sous Napoléon III.
    • Dépeint une société corrompue et avide, où l’argent et le plaisir dominent.
  • Courant littéraire : Naturalisme
  • Thématiques principales :
    • L’argent
    • La corruption
    • La décadence morale
    • L’arrivisme
    • Le désir

📖 Résumé bref

Aristide Rougon, devenu Saccard, profite de la spéculation immobilière du Second Empire pour s’enrichir.

Marié à Renée, une jeune femme fragile et oisive, il l’ignore tandis qu’elle entretient une liaison scandaleuse avec son beau-fils Maxime.

La passion entre Renée et Maxime symbolise la décadence d’une bourgeoisie enivrée par le luxe et la débauche.

À la fin, Renée, ruinée et abandonnée, incarne le gâchis humain causé par la soif de richesse et de plaisir.

🔎 Thématiques clés

  • La corruption et la spéculation : Le monde des affaires est un champ de bataille où tous les coups sont permis.
  • La décadence et le luxe : La bourgeoisie du Second Empire vit dans l’excès et l’immoralité.
  • Le désir et la transgression : La relation entre Renée et Maxime illustre une société en perte de repères.
  • L’hypocrisie sociale : Derrière les apparences de réussite, la chute et l’isolement guettent.

👥 Personnages principaux

PersonnageDescription
Aristide SaccardSpéculateur avide, manipulateur et opportuniste, il incarne l’appétit insatiable de richesse du Second Empire.
Renée SaccardJeune femme frivole et malheureuse, entraînée dans une liaison incestueuse avec Maxime.
Maxime SaccardFils d’Aristide, figure de l’homme sans morale, séducteur passif et complice du vice.
Sidonie RougonSœur d’Aristide, elle joue un rôle d’entremetteuse cynique.
GundermannBanquier puissant, incarnation de la finance toute-puissante du Second Empire.

✅ Conclusion

La Curée est une critique du Second Empire, montrant comment la course à l’argent et au plaisir détruit les individus.

À travers le destin tragique de Renée, Zola dénonce une société corrompue où les désirs et la spéculation consument tout sur leur passage.

Ce roman marque ainsi une étape importante dans le cycle des Rougon-Macquart, annonçant la déchéance du régime napoléonien.

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