Littérature

Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince : résumé, personnages et analyse

Image du dossier littéraire du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, rédigé par LesRésumés.com
Ecrit par Les Résumés

Le Petit Prince est un livre écrit par Antoine de Saint-Exupéry, un auteur français, en 1943 à New York. Ce conte du 20ème siècle a ensuite été édité pour la première fois à Paris, France en 1946 par Gallimard. Ce chef-d’œuvre universel, poétique et aussi philosophique s’adresse aux lecteurs de tout âge. Des images d’inspiration aquarelle, réalisées par l’auteur lui-même, illustrent les 27 chapitres du récit.

Résumé chapitre par chapitre du conte Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry

Chapitre 1

On trouve le narrateur, un aviateur qui raconte son enfance solitaire. Petit garçon, il aimait dessiner et avait beaucoup d’imagination. Mais les grandes personnes ne comprenaient ni lui ni ses dessins, ils voulaient tous qu’il étudie. C’est alors qu’il a décidé d’oublier sa passion pour la peinture et de choisir d’être pilote d’avion.

Chapitre 2

Au cours d’un voyage, son avion tombe en panne et s’écrase dans le désert du Sahara. Il y fait la rencontre soudaine et inattendue du petit prince qui lui demande un dessin de mouton. Le petit garçon, n’étant pas satisfait du résultat, lui demande de faire encore et encore le dessin jusqu’à ce qu’il use de son imagination : l’aviateur dessine un mouton, mais caché dans un carton.

Chapitre 3

Le petit prince questionne l’aviateur au sujet de sa provenance et de son avion. Le narrateur essaie de savoir d’où vient le petit bonhomme.

Chapitre 4

L’aviateur découvre enfin que le petit prince habite une toute petite planète très lointaine, et que c’est sûrement l’astéroïde B 612. Une minuscule planète qui a été découverte par un astronome turc. Il évoque ensuite la superficialité de la société moderne.

Chapitre 5

Les deux personnages discutent des baobabs et des mauvaises herbes qu’il faut faire manger par le mouton afin de protéger la petite planète du petit prince.

Chapitre 6

Le petit prince est triste, il veut voir un coucher de soleil. Ce n’est pas possible, car il n’est pas sur sa planète. Il raconte comment sont les couchers de soleil chez lui.

Chapitre 7

L’aviateur est préoccupé par son avion, il doit le réparer. Tandis que le petit prince l’interroge sur les épines des fleurs, et n’ayant pas de réponse de la part du premier, il pleure.

Chapitre 8

Le petit prince mentionne l’existence d’une petite rose fragile sur sa planète, qui lui donne du fil à retordre. Elle est très capricieuse, c’est pourquoi il a décidé de quitter son univers.

Chapitre 9

Le petit prince explique comment il prépare son voyage. Il ramone des volcans et parle avec sa fleur qui se montre très compréhensive. Et au cours de son exploration, il fait la rencontre de grandes personnes bizarres et aussi des animaux.

Chapitre 10

En arrivant sur la première planète, il découvre un roi sans sujet qui lui donne des ordres. Ce roi lui ordonne de s’asseoir.

Chapitre 11

Sur la deuxième planète qu’il visite, le petit prince fait la connaissance d’un homme narcissique et vaniteux. Il demande au petit prince de faire ses louanges, mais c’est un jeu qui n’amuse pas ce dernier. Il repart aussitôt.

Chapitre 12

Il arrive sur la planète d’un homme alcoolique qui boit dans le but d’oublier qu’il est alcoolique. Il conclut que les grandes personnes sont très bizarres.

Chapitre 13

Il découvre sur une autre planète un businessman très ambitieux qui ne cesse de compter des étoiles qu’il dit posséder.

Chapitre 14

Arrivé sur une très petite planète, le petit prince rencontre un allumeur de réverbères qui travaille dur. Ce personnage lui a plu, car il n’est pas égocentrique comme les précédents. Il aurait voulu être son ami, mais la planète n’est faite que pour une seule personne.

Chapitre 15

Le petit prince atterrit sur la planète d’un géographe. Celui-ci recense toutes les montagnes de toutes les planètes, mais il ne sait pas si sa planète en possède. Il n’est pas explorateur ce qui est étonnant pour le petit prince qui découvre le sens du mot « éphémères ». Il s’inquiète un instant pour sa fleur et s’envole vers la planète Terre.

Chapitre 16

Il est surpris par la grandeur de la terre, et le nombre de personnes qui y vit. Certaines sont semblables aux personnages qu’il avait déjà rencontrés auparavant.

Chapitre 17

Il croise un serpent au milieu d’un désert. Il pense que cet animal est drôle : il est mince et parle par énigme. Ils parlent des hommes.

Chapitre 18

Il trouve ensuite une fleur à qui il demande où sont les hommes, mais celle-ci répond qu’elle n’en a vu que 6 ou 7.

Chapitre 19

Sur une montagne, le petit prince parle tout haut pour trouver un ami, mais seul l’écho de sa voix lui revient. Il pense alors que les hommes ont très peu d’imagination puisqu’ils ne font que répéter ce qu’il dit.

Chapitre 20

Le petit prince trouve un jardin de roses. Il découvre avec tristesse que sa petite fleur n’est ni spéciale ni unique au monde.

Chapitre 21

Dans ce chapitre, le petit prince fait la connaissance d’un renard des sables malicieux. L’animal explique au petit prince comment apprivoiser un ami. Il lui affirme aussi que sa fleur est bien unique au monde, car elle est apprivoisée. Le petit prince a créé des liens d’amitié avec elle.

Chapitre 22

Le petit prince discute avec un aiguilleur qui lui explique que les hommes voyagent d’un train à l’autre sans jamais s’arrêter. Ils courent dans tous les sens, parfois sans but précis. Et seuls les enfants savent apprécier ce qu’ils ont.

Chapitre 23

Le petit prince parle avec un marchand de pilules qui servent à lutter contre la soif. Ces pilules permettent d’économiser du temps, dit le marchand. Le petit prince trouve l’idée ridicule.

Chapitre 24

En panne depuis huit jours dans le désert, l’aviateur et le petit prince sont près de mourir de soif. Ils décident alors de marcher pour trouver un puits. Ils parlent du renard, observent les étoiles et le sable du désert un cours moment. Et le petit prince s’endort, très fatigué. Au matin, ils trouvent finalement un puits.

Chapitre 25

Le puits ressemblait à celui que l’on voit dans un village. Il avait une corde et une poulie. Les deux se désaltèrent avec beaucoup de bonheur. Le petit prince parle des hommes, des dessins de l’aviateur… Puis, il annonce que cela fait un an qu’il est sur terre et qu’il doit rentrer chez lui. Il conseille l’aviateur de retourner auprès de son avion.

Chapitre 26

L’aviateur découvre le petit prince assis sur un mur. Ce dernier a l’air fatigué, car il avait été mordu par un serpent. Il se met à parler de voyages, d’étoiles… Il va bientôt mourir pour pouvoir enfin retourner sur sa petite planète qui se trouve parmi les étoiles. L’aviateur est triste de cette séparation. Plus jamais il n’entendra le rire joyeux du petit prince. Mais le petit bonhomme le rassure en disant que les étoiles seront toujours là pour lui rappeler leur précieuse amitié.

Chapitre 27

Six ans après le crash dans le désert, l’aviateur se met à repenser à son histoire avec le petit prince. Il s’inquiète du sort de la petite planète, du mouton et de la fleur. Il se sent un peu désemparé, mais il a compris une chose : ce sont les petites choses qui ont le plus de valeur dans la vie. Et ça, les adultes ne peuvent pas toujours comprendre. Il espère que le petit prince retournera un jour sur la terre.

Les personnages principaux

L’aviateur

Ce premier personnage est le narrateur du roman. Il représente l’auteur qui exprime son côté naïf en se rappelant l’enfant qu’il était un jour. Il se laisse facilement emporter par les histoires étonnantes du petit prince qui l’aident à réaliser les choses essentielles de l’existence.

Le Petit Prince

Le petit prince est le personnage le plus important de l’histoire. Il amène un côté fantastique au récit. C’est un enfant mystérieux qui a quitté son astéroïde pour aller en quête d’un ami. Il aime poser des questions aux personnages qu’il rencontre tout au long de son voyage. À la fin de l’histoire, il devient ami avec l’aviateur, mais il doit rentrer sur sa planète pour prendre soin de sa rose.

La rose

Tout commence par la rose. Le petit prince part à cause d’elle et de son tempérament trop changeant. Cette fleur symbolise l’amour et la féminité. C’est grâce à elle que le petit prince et l’aviateur se rencontrent sur la Terre. Le petit prince prendra conscience plus tard que même s’il existait des milliers de roses, sa rose reste irremplaçable dans son cœur.

Le roi

Ce roi solitaire vit sur un astéroïde. Il saute de joie lorsqu’il aperçoit le petit prince, il veut en faire son sujet. Son pouvoir lui pousse à ordonner des choses improbables. Il finit par nommer le petit prince comme son ministre de la justice, mais le petit prince trouve que c’est ridicule et repart. Ici, l’auteur critique la pratique absurde du pouvoir.

Le vaniteux

Il représente le paraître et l’apparence : les hommes aiment être admirés par les autres.

Le buveur

C’est un homme qui est pris dans un cercle vicieux à cause de sa faiblesse pour l’alcool. Le petit prince n’approuve pas son attitude.

Le businessman

Ce monsieur occupé à faire des calculs est une allégorie du monde capitaliste et de l’amour de l’argent.

L’allumeur de réverbère

Ce personnage est utile selon le petit prince, il travaille pour autrui. Il doit aussi « respecter la consigne » faisant une critique à l’exploitation au travail.

Le géographe

C’est un savant qui réalise des ouvrages sur les reliefs, les océans, etc. Il n’a jamais voyagé. Il fait comprendre au petit prince que sa rose n’est pas éternelle, et il lui suggère d’aller visiter la terre.

Le renard

C’est un animal qui représente la sagesse. Il parle des choses les plus importantes de la vie comme l’amitié. Il propose au petit prince d’aller revoir les roses qu’il a rencontrés pour prendre conscience que sa rose est vraiment spéciale.

L’aiguilleur

C’est un personnage qui trie les voyageurs. Il explique au petit prince que les adultes s’agitent dans tous les sens en vain ; et que seuls les enfants savent apprécier les choses importantes.

Le serpent

Cet animal personnifie la mort, comme un pont entre deux mondes. S’il inspire la peur à l’aviateur, pour le petit prince, il est celui qui va le libérer de son enveloppe corporelle pour qu’enfin il puisse rejoindre sa planète et retrouver sa rose.

Analyse de l’œuvre

Le petit prince est l’œuvre la plus connue de Saint-Exupéry. Écrit dans un langage simple et épuré, le livre est facilement compris par un lecteur jeune. Il cultive l’imagination en s’appuyant sur les aquarelles qui le donnent une apparence de conte pour enfants.

Toutefois, le livre a été créé pour véhiculer la conception de la vie du point de vue de l’auteur. La simplicité des mots mène à un dépouillement et une expérience profonde de la vie humaine. Tout ceci d’une façon très poétique.

Chaque rencontre décrite dans chaque chapitre est une allégorie sur les hommes et leur comportement absurde. Les chapitres abordent des thèmes qui intéressent les lecteurs de tout âge : l’amitié, l’amour, la solitude, la mort…

L’histoire propose un voyage extraordinaire pour se connaître soi-même et comprendre les autres. L’auteur invite les grandes personnes à réfléchir sur l’existence et à retrouver l’innocence de l’enfance. Il veut les aider à voir la vie avec des yeux d’enfant, avec le cœur. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

L’innocence et la sagesse de l’enfance

La vision enfantine du Petit Prince

Le petit prince voit le monde avec une pureté et une simplicité désarmantes. Par exemple, lorsqu’il rencontre l’aviateur et lui demande de dessiner un mouton, il est insatisfait des premiers dessins. Toutefois, il accepte immédiatement un dessin d’une caisse, comprenant que le mouton est à l’intérieur. Ce geste montre sa capacité à voir au-delà des apparences et à comprendre l’essentiel. Dans Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, Alice fait preuve d’une curiosité insatiable et d’un émerveillement constant face aux situations absurdes et merveilleuses qu’elle rencontre. Comme le petit prince, elle navigue dans un monde où les règles adultes sont souvent illogiques et doit se fier à son intuition enfantine pour s’orienter.

La critique de la myopie adulte

Le petit prince critique la façon dont les adultes voient le monde. En effet, lorsqu’il parle des baobabs, il souligne l’importance de voir les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent trop grands. Obsédés par les chiffres et les faits concrets, les adultes échouent souvent à percevoir ces dangers cachés. On peut mettre en relation cete oeuvre d’d’Antoine de Saint-Exupéry avec Peter Pan de J.M. Barrie. Dans cette dernière, Peter Pan refuse de grandir pour ne pas perdre la joie et la liberté de l’enfance. Les adultes de l’histoire, en particulier les pirates, sont souvent présentés comme ridicules et limités par leurs propres préoccupations et peurs.

La curiosité et l’émerveillement

Le petit prince montre une curiosité insatiable et un émerveillement constant face au monde. Chaque nouvelle planète et chaque nouveau personnage qu’il rencontre sont pour lui des sources d’apprentissage et de réflexion. Sa rencontre avec le renard est particulièrement significative, car elle lui enseigne la valeur de l’apprivoisement et des relations profondes. Par la suite, Jostein Gaarder explorera à nouveau ces questions philosophiques liées à la curiosité enfantine avec Le Monde de Sophie. À l’instar du petit prince, Sophie se pose des questions fondamentales sur la vie, l’existence et le monde, souvent avec une clarté que les adultes ont perdu.

La sagesse inhérente à l’enfance

Le petit prince possède une sagesse intuitive qui contraste avec la rationalité des adultes. Sa relation avec sa rose, bien qu’elle soit complexe et exigeante, est empreinte d’une compréhension profonde de l’amour et de la responsabilité. Il sait que l’essentiel est invisible pour les yeux et que seul le cœur peut voir correctement. Dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee, Scout Finch, bien qu’elle soit une enfant, possède une sagesse et une perspective sur la justice et la moralité que beaucoup d’adultes autour d’elle n’ont pas. Sa vision innocente mais perspicace des événements dans sa ville révèle souvent les préjugés et les injustices que les adultes acceptent ou ignorent.

La perte de l’émerveillement avec l’âge

Les adultes dans Le Petit Prince sont souvent dépeints comme étant prisonniers de leur logique et de leurs préoccupations matérielles. Par exemple, l’homme d’affaires est obsédé par le comptage des étoiles qu’il possède, sans comprendre leur véritable beauté ou signification. Dans L’Attrape-cœurs de J.D. Salinger, Holden Caulfield critique la superficialité et la fausseté des adultes. Il recherche une authenticité qu’il associe à l’enfance. Il rêve de préserver l’innocence des enfants dans un monde qu’il perçoit comme corrompu.

 

L’innocence et la sagesse de l’enfance dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry soulignent la capacité des enfants à voir au-delà des apparences et à saisir l’essentiel avec une clarté que les adultes ont souvent perdue. Cette vision est comparée à d’autres œuvres littéraires où les enfants possèdent une perspective unique et précieuse sur le monde, souvent en opposition à la myopie et à la rigidité des adultes. Le contraste entre ces visions rappelle l’importance de préserver la curiosité et l’émerveillement enfantins pour comprendre véritablement la vie et ses mystères.

La critique des adultes dans Le Petit Prince

Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry est riche en critiques sociales et philosophiques, souvent véhiculées à travers les personnages adultes que le petit prince rencontre lors de ses voyages. Ces personnages sont des caricatures de divers défauts humains. Ils servent à souligner les absurdités et les vices souvent présents chez les adultes.

Le Roi, la quête vaine de pouvoir

Le roi que rencontre le petit prince prétend régner sur tout l’univers, mais en réalité, il n’a personne à gouverner. Il ordonne des actions déjà en cours, comme exiger le coucher du soleil à une heure précise, ce qui arrive naturellement. Ce personnage incarne l’absurdité du pouvoir pour le pouvoir, et la vanité des titres sans véritable autorité ou influence. Dans Macbeth de William Shakespeare, le personnage de Macbeth illustre également la quête aveugle du pouvoir. Son ambition le pousse à commettre des actes atroces, menant finalement à sa chute. Les deux œuvres montrent à quel point le désir de domination peut conduire à une existence vide et autodestructrice.

Le Vaniteux, la quête de reconnaissance

Le vaniteux ne cherche que l’admiration et l’approbation des autres. Il demande au petit prince de l’applaudir constamment et ne peut concevoir que quelqu’un puisse ne pas l’admirer. Cela souligne le besoin superficiel de reconnaissance et l’égocentrisme qui en découle. Dans Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Dorian Gray est obsédé par son apparence et le regard des autres sur lui. Cette quête de beauté et de reconnaissance le mène à sa perte, soulignant la vacuité de l’obsession pour l’approbation extérieure.

Le Buveur, la honte et l’évasion

Le buveur boit pour oublier qu’il a honte de boire. Cette boucle sans fin illustre la nature autodestructrice de l’addiction et la fuite des responsabilités. Cela critique l’incapacité des adultes à affronter leurs problèmes de manière constructive. Dans Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski, Marmeladov, un alcoolique, incarne cette fuite dans l’alcool pour échapper à la misère de sa vie. Comme le buveur du Petit Prince, il est piégé dans un cycle de honte et de dégradation.

L’Homme d’Affaires, l’obsession pour la possession

L’homme d’affaires compte et recompte les étoiles qu’il croit posséder, sans jamais en profiter. Il symbolise l’obsession des adultes pour l’accumulation de richesses matérielles, au détriment de la véritable valeur de la vie. Dans “Un Chant de Noël” de Charles Dickens, Ebenezer Scrooge est un exemple parfait de cette obsession pour l’argent. Sa transformation montre que les valeurs humaines et les relations sont bien plus importantes que la richesse matérielle.

L’Allumeur de Réverbères, la routine aveugle

L’allumeur de réverbères suit aveuglément ses instructions, allumant et éteignant son réverbère chaque minute sans questionner l’absurdité de sa tâche. Cela critique la tendance des adultes à suivre des routines sans réfléchir à leur sens ou à leur utilité. Dans “Les Temps Modernes” de Charlie Chaplin, le personnage principal, Charlot, est pris dans la monotonie de la chaîne de montage, symbolisant la déshumanisation par la routine industrielle. Les deux œuvres montrent de quelle manière les routines peuvent priver les individus de leur humanité et de leur capacité de réflexion.

Le Géographe, la connaissance théorique déconnectée de la réalité

Le géographe note les informations fournies par les explorateurs, mais ne quitte jamais son bureau pour voir le monde. Cela critique l’accumulation de connaissances théoriques sans application pratique ni compréhension réelle du terrain. On peut rapprocher cela avec Faust de Goethe où Faust est un érudit qui a accumulé beaucoup de connaissances théoriques, mais se sent vide et insatisfait. Sa quête de sens le mène à un pacte avec Méphistophélès, illustrant la nécessité d’une connaissance connectée à l’expérience et à la réalité.

 

Les personnages adultes du Petit Prince sont des représentations caricaturales des défauts humains, servant à critiquer les comportements et attitudes souvent présents chez les adultes.

L’amour et la perte dans Le Petit Prince

Le thème de l’amour et de la perte est central dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry, exploré principalement à travers la relation du petit prince avec sa rose et son apprentissage de l’apprivoisement avec le renard. Ces interactions illustrent l’importance de l’attachement, de la responsabilité et de la souffrance liée à l’amour.

La Rose, un symbole de l’amour véritable et de la responsabilité

La rose du petit prince est unique pour lui malgré ses caprices et ses exigences. Il en prend soin, la protège des vents et des chenilles, et malgré ses plaintes et ses critiques, elle reste son amour. Sa beauté et sa singularité font qu’elle est précieuse aux yeux du petit prince. Cela symbolise l’amour véritable, qui nécessite dévouement et responsabilité. Dans Roméo et Juliette de William Shakespeare, l’amour entre les deux protagonistes est unique et passionné. Comme le petit prince avec sa rose, Roméo et Juliette doivent faire face à des défis et des sacrifices pour leur amour, montrant que le véritable amour demande des efforts et un engagement profond.

Le Renard, l’apprentissage de l’apprivoisement

Le renard enseigne au petit prince la signification de l’apprivoisement : créer des liens uniques et irremplaçables. “On ne connaît que les choses que l’on apprivoise,” dit le renard. Cette leçon renforce l’idée que l’attachement et les relations donnent un sens et une valeur unique à notre vie. Dans Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, l’amitié entre Tom et Huck est un exemple d’apprivoisement. Leur lien se développe à travers leurs aventures partagées, illustrant de quelle manière les relations et les expériences communes créent des liens indélébiles. On peut aussi mettre en lien cette idée de l’apprivoisement avec l’œuvre de Jack London, L’Appel de la forêt, dans laquelle Buck se laisse apprivoiser par John Thornton.

La souffrance liée à l’amour

Le départ du petit prince de sa planète et de sa rose est empreint de tristesse et de regret. Il réalise la valeur de sa rose une fois éloigné d’elle, et cette séparation est une source de douleur. La rencontre avec le renard lui fait comprendre que l’amour implique inévitablement la souffrance, mais c’est cette souffrance qui rend les moments heureux encore plus précieux. Dans Jane Eyre de Charlotte Brontë, l’amour entre Jane et Mr. Rochester est marqué par des épreuves et des séparations douloureuses. Leur relation illustre à quel point l’amour véritable est souvent associé à des sacrifices et des douleurs, mais ces épreuves renforcent et approfondissent leur attachement.

La singularité de l’amour

Lorsqu’il visite la Terre, le petit prince découvre un jardin rempli de roses et réalise que sa rose n’est pas unique en apparence. Cependant, grâce à l’enseignement du renard, il comprend que sa rose est unique parce qu’il l’a apprivoisée et aimée. Cela montre que l’amour confère une singularité et une valeur inégalable à ce que nous aimons. On peut mettre en lien cette idée avec l’œuvre d’Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-vent, où l’amour entre Heathcliff et Catherine est unique en raison de leur intense connexion émotionnelle et spirituelle. Leur amour transcende les conventions et les normes sociales, illustrant la singularité et la profondeur de l’amour véritable.

La mort et la transcendance de l’amour

La fin du livre, où le petit prince permet au serpent de le mordre pour retourner à sa planète et à sa rose, peut être interprétée comme une métaphore de la mort et de la transcendance. Son désir de retrouver sa rose montre que l’amour transcende la vie physique et continue au-delà de la mort. Dans Orgueil et Préjugés de Jane Austen, Elizabeth Bennet et Mr. Darcy surmontent de nombreux obstacles avant de finalement s’unir. Leur amour transcende les malentendus et les préjugés, montrant que l’amour véritable persiste malgré les difficultés et les changements.

 

L’amour et la perte dans Le Petit Prince sont des thèmes explorés avec une profondeur émotionnelle et philosophique. La relation du petit prince avec sa rose et son apprentissage avec le renard illustrent l’importance de l’attachement, de la responsabilité et de la douleur dans l’amour. Ces leçons nous rappellent que l’amour donne un sens unique à notre existence, enrichissant et transformant nos vies de manière indélébile.

La mort et la transcendance dans Le Petit Prince

Le thème de la mort et de la transcendance est central dans Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Le livre aborde la question de la mort non pas comme une fin, mais comme un passage vers une nouvelle forme d’existence. La fin de l’histoire, où le petit prince permet au serpent de le mordre pour retourner à sa planète et à sa rose, est particulièrement riche en symbolisme.

La mort comme passage et non comme fin

À la fin du livre, le petit prince accepte la morsure du serpent pour retourner à sa planète. Il explique à l’aviateur qu’il ne peut pas emmener son corps avec lui, suggérant que sa mort physique est nécessaire pour retrouver sa rose. Cela peut être interprété comme une métaphore de la mort vue comme une transition vers une autre forme d’existence ou un retour à un état plus pur et spirituel. Dans Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique de C.S. Lewis, la mort et la résurrection d’Aslan symbolisent la transcendance. Aslan se sacrifie volontairement pour sauver Edmund, mais revient à la vie, symbolisant la victoire sur la mort et le passage vers une existence supérieure.

La renaissance spirituelle

La décision du petit prince de quitter son corps pour retourner à sa planète et à sa rose peut être vue comme une renaissance spirituelle. Il transcende les limitations de son existence physique pour retrouver ce qui est essentiel pour lui. Cela reflète l’idée que la mort peut être un renouveau spirituel, une libération de l’âme. Dans Siddhartha de Hermann Hesse, le protagoniste passe par plusieurs phases de mort symbolique et de renaissance spirituelle tout au long de sa quête de l’illumination. Chaque phase de sa vie, marquée par une transformation profonde, le rapproche de la compréhension spirituelle.

La vie après la mort

Le petit prince parle à l’aviateur de son voyage de retour à sa planète, ce qui implique une vie après la mort. Il ne considère pas la morsure du serpent comme une fin, mais comme un moyen de retrouver ceux qu’il aime. Cela reflète une vision de la mort où l’existence continue sous une autre forme. Dans Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain, Jim, le personnage esclave, évoque fréquemment une croyance en une vie meilleure après la mort. Cette foi en une existence au-delà de la vie terrestre aide les personnages à supporter les épreuves qu’ils rencontrent.

Le sacrifice et l’altruisme

Le petit prince se sacrifie volontairement en acceptant la morsure du serpent, non seulement pour retrouver sa rose, mais aussi pour permettre à l’aviateur de continuer sa vie sans s’inquiéter pour lui. Ce sacrifice montre une forme d’altruisme et de transcendance de soi, où la mort est acceptée pour un plus grand bien. Dans Le Conte de Deux Cités de Charles Dickens, Sydney Carton se sacrifie à la guillotine pour sauver Charles Darnay, l’homme que Lucie Manette aime. Son acte de sacrifice est un exemple de transcendance morale, où il trouve une forme de rédemption personnelle dans la mort.

La mort comme réalisation de l’essentiel

La décision du petit prince de mourir pour retourner à sa planète et à sa rose souligne la réalisation de ce qui est véritablement essentiel pour lui. Il comprend que l’amour et les relations qu’il a nouées sont plus importants que son existence physique. Cette prise de conscience ultime donne un sens à son sacrifice. On peut mettre ce thème en relation Moby Dick de Herman Melville. En effet, le capitaine Ahab poursuit Moby Dick, symbolisant une quête obsessionnelle qui mène finalement à sa mort. Cette quête est une exploration des obsessions humaines et des sacrifices que l’on est prêt à faire pour atteindre ce que l’on considère comme essentiel.

 

Le thème de la mort et de la transcendance dans Le Petit Prince est abordé avec une profondeur philosophique qui résonne à travers différentes cultures et époques. La fin du livre, où le petit prince accepte la morsure du serpent, symbolise la mort non comme une fin, mais comme un passage vers une nouvelle forme d’existence ou une renaissance spirituelle.

 

Le Petit Prince est donc une œuvre profondément philosophique et émotive qui parle à toutes les générations. Sa simplicité apparente cache une richesse de réflexion sur la nature humaine et les valeurs essentielles de la vie. C’est un livre qui invite à la réflexion personnelle et à la redécouverte de notre propre capacité à aimer et à voir avec le cœur.

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Les Résumés

2 Commentaires

  • Pour une histoire d’enfant, celle-ci a des intentions plutôt lourdes intégrées dans un système de symboles assez sophistiqué qui existe pour produire un effet fort et émotionnel. Comme Voltaire dans “Micromégas”, Antoine de Saint-Exupéry joue avec les tailles et les échelles, se mêle de l’allégorie et joue même avec le temps. Il savait, comme un psychanalyste avisé, précisément quelles images utiliser pour transmettre la simple représentation de la Mortalité. Le Petit Prince est l’homme ordinaire qui a une passion profonde quelque part en lui et ce n’est qu’avec un émerveillement et une admiration enfantins (il pose des questions sur des questions : quel que soit le degré d’absurdité) qu’il est capable de nous en montrer des aperçus. Extérioriser les sentiments comme seul un enfant peut le faire. Je trouve que l’enfant titulaire aux cheveux dorés est un emblème très particulier au milieu du désert saharien… un monolithe étrange et vivant (presque un oxymore quand on y pense.) Alors, les enfants, laissez-moi vous demander ceci : Sommes-nous juste placés sur cette planète pour rester à jamais… SEULS ?!

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