Résumé chapitre par chapitre de la chambre des Officiers de Marc Dugain
Chapitre 1
Nous sommes en 1914, les hommes de la campagne sont appelés à rejoindre le front. C’est le cas d’Adrien Fournier qui quitte le Périgord pour Paris. Arrivé là-bas, il y rencontre une femme qui est désespérée, car son mari est déjà parti. Il décide donc de retarder son départ au lendemain pour rester sur place avec celle dont il tombera éperdument amoureux. Il part tout de même pour le front en lui laissant une lettre.
Chapitre 2
Adrien est donc envoyé dans la Meuse à l’est. D’ailleurs, il découvre avec effroi les premiers morts parmi ses hommes. Par la suite, il effectue une mission de repérage jusqu’à ce qu’une mine explose à côté de lui, il est touché. Malgré cette embuscade, il s’en sort.
Chapitre 3
Le soldat Fournier est tout de même resté inconscient quelques jours. Il se réveille ainsi dans un hôpital de campagne, éloigné des conflits. Il a été transféré et soigné. Il aura cependant de grosses séquelles puisque la moitié de son visage à été touché, il ne peut plus manger, sentir, ou même parler.
Chapitre 4
Il est installé dans une chambre qui est réservée aux officiers. Les miroirs qui étaient présents ont été retirés pour ne pas qu’Adrien n’ait à voir son visage. Il en profite pour écrire à ses parents sur sa condition. Malgré le fait qu’il souffre terriblement, il les rassure en leur disant que tout va bien. Il subit sa première opération et arrive enfin à se lever. Son meilleur ami Alain Bonnard est tout de même horrifié de le voir.
Chapitre 5
Durant plus d’un an, les malades vont défiler dans la chambre, certains vont être soignée et d’autres vont mourir. Adrien fera cependant la rencontre d’autres officiers, Penanster et Weil qui sont dans la même chambre et avec qui il passe son temps. Il apprécie leur compagnie et refuse même la visite de ses cousins. Les nuits sont cependant difficiles, car il rêve de cette femme sans arrêt. Au bout de quelque temps, il reçut même une lettre de sa part disant qu’elle ne souhaitait plus jamais le voir, mais il ne perd pas espoir. Durant cette période, il subit aussi sa première greffe au visage qui est un échec.
Chapitre 6
Le temps passe, mais Adrien est toujours dans la même chambre. Les opérations qu’il a subies et les prothèses lui permettent de communiquer un peu avec ses camarades : de véritables liens proches se créent.
Chapitre 7
Nous sommes maintenant en 1916, le groupe d’amis s’agrandit pour accueillir Marguerite qui est une infirmière qui a aussi été blessée au visage. Elle est sourde et communique avec des signes. L’hôpital enregistre tout de même des suicides et la petite équipe tente de les réduire en donnant du soutien aux patients. Ce n’est que le 14 juillet de la même année que les amis décident de sortir. Le regard des autres est difficile notamment pour Adrien qui a du mal. Ses amis l’entraînent donc dans une maison close pour voir l’effet du regard des femmes. Dans le même moment, le soldat Fournier apprend le décès de son ami Bonnard dans un bombardement.
La vie reprend son cours et le soldat accepte même de revoir sa sœur puis sa mère. Nous sommes en 1917 et les Américains commencent à prendre part à la bataille. Les amis songent donc à partir en Afrique pour changer de vie. Marguerite quitta les amis en 1918 pour redevenir infirmière. Le 11 novembre de la même année, l’armistice est signé et les amis sont soulagés : la guerre est finie.
Chapitre 8
Adrien quitte officiellement l’hôpital en avril 1919, il souhaite retrouver sa vie d’avant et notamment son travail d’ingénieur commercial. C’est une acclimatation qui est pénible puisqu’il a du mal à accepter le regard des autres.
Il va cependant pouvoir se distinguer, car Clémenceau va le faire appeler afin de lui remettre personnellement la Légion d’honneur. C’est l’occasion parfaite de revoir ses amis qui sont aussi décorés. Ils se retrouvent et fondent ensemble l’association des gueules cassées avec Marguerite.
L’avenir lui permet même de revoir Clémence avec qui il pourra parler de nouveau. Cette relation n’ira pas plus loin puisqu’Adrien va se marier et avoir une fille les années suivantes. Elle se marie aussi quelques années plus tard. Ils finiront par s’avouer qu’ils auraient pu être ensemble dans un autre contexte. Seule Marguerite finira seule.
Chapitre 9
Les 3 amis mènent leurs vies, mais se retrouvent en 1940 chez Penanster, car les Allemands occupent le pays. De plus, Weil est juif et à besoin d’une protection. Penanster finira par mourir en 1946 d’une chute. L’enterrement aura lieu aux Invalides et aura l’effet d’un électrochoc sur les deux autres : ils vont tâcher d’apprendre à vivre avec leurs traumatismes et à devenir plus joyeux dans les années à venir.
Les personnages dans la chambre des Officiers
Adrien Fournier : c’est le narrateur du roman, il est lieutenant dans l’armée et participe à la guerre de 1914. Il quitte ainsi son ancienne vie avec une situation confortable pour faire face à la guerre. Il n’est pas prêt et est mobilisé et aborde même les premiers combats avec une certaine insouciance. Il prône ainsi des valeurs plus pacifistes, mais est vite ramené à la dure réalité des combats. Il verra des hommes mourir et sera lui-même défiguré. Il prendra alors de la distance face aux événements auxquels il ne participera plus. Son séjour à l’hôpital lui sera très bénéfique puisqu’il pourra témoigner de la guerre tout en se reconstruisant en tant qu’humain.
Penanster et Weil : ce sont deux officiers qui vont partager la chambre d’Adrien Fournier. Le premier est pieux et raisonné tandis que son camarade est un Juif bon vivant et très énergique. Ensemble, ils développeront un lien d’amitié fort.
Marguerite : c’est la seule femme des gueules cassées. Elle est infirmière de guerre et sera aussi blessée. Cela ne l’empêchera pas de retourner sur le front pour aider les soldats. Elle est décrite comme étant très courageuse. Elle finira aussi défigurée par un éclat d’obus, mais restera très présente dans le récit : c’est une figure féminine, forte de la guerre.
Alain Bonnard : c’est le meilleur ami du narrateur. Il n’a pas participé à la guerre car il est infirme. Il se fera cependant remarquer par son intelligence qui lui est propre. Il reste très proche d’Adrien Fournier, car ils sont de véritables opposés sur le plan physique et intellectuel. Cette dissociation marque leur complémentarité unique.
Clémence : c’est une femme de militaire. Son mari est mort sur le front. Adrien tombera amoureux d’elle et voudra la revoir à plusieurs reprises. Après un éloignement trop grand, ils ne purent jamais continuer leur amour qu’ils ont créé à leur première rencontre. Ils finiront chacun heureux avec une autre personne et entretiendront des relations amicales.
Analyse de la chambre des Officiers
Le thème de la guerre est largement retracé dans l’ensemble de ce récit de l’auteur français Marc Dugain. Cette manière de dénoncer les crimes et les atrocités est rendu possible par les détails horribles qui sont partagés. Le lecteur à l’impression d’être dans la pièce avec les personnages et s’imagine même leurs blessures, leurs émotions et leurs peurs.
Seule la chambre des Officiers semble être en dehors de cette monstruosité mondiale, les personnes y passent du temps sans pour autant être jugées sur leurs physiques ou les actes qu’ils ont fait. Ils arrivent même à passer du bon temps et à tisser des liens qui perdurent. Le point de vue interne permet d’avoir cette vision qui est beaucoup plus agréable que les champs de bataille. Cette parenthèse est aussi l’occasion de dénoncer les atrocités des combats et leurs effets. Bien que la chambre des officiers semble être agréable et plus sereine, l’infirmerie réservée aux simples soldats ne désemplissait pas et le sentiment de culpabilité va rapidement prendre le dessus.
Il faut ajouter à cela un comportement antimilitariste d’Adrien qui permet de mettre en lumière ces dérives. Il ne supporte pas les combats et le traitement des hommes qui sont changés à jamais (tant sur le plan physique que moral). Il refusera par exemple la Légion d’honneur une première fois lorsque l’on voudra lui l’a donner. Pour ne pas retrouver ce lien avec la guerre.
En plus de cela, il faudra mettre en en-avant cette volonté de revenir à une vie normale bien qu’elle soit gâchée par le regard des autres : les militaires sont vus comme des monstres. Ce parallélisme est rapidement mis en place et va perdurer pendant une longue partie du récit. Durant la guerre, aucun soldat n’est vu comme un héros. Ce n’est qu’après la cessation des combats que les gueules cassées sont remerciées.
Une histoire très profonde qui révèle les dérives et les crimes d’une guerre qui continua de faire des victimes bien après les combats.