Salut tout le monde, moi c'est monsieur Miguet, prof de littérature à mes heures perdues chez Les Résumés. Dans cet article, je vous propose d'explorer mon résumé sur L'Assommoir, le septième roman de la série Les Rougon-Macquart d'Émile Zola.
Publié en 1877, ce roman, considéré comme l'un des plus marquants de la série, se concentre sur le milieu ouvrier parisien et la descente aux enfers de Gervaise Macquart, une blanchisseuse confrontée à la pauvreté, à l’alcoolisme et à la dégradation morale.
Avec un réalisme cru et une empathie sans concession, Zola peint un tableau sombre de la misère humaine, tout en dénonçant les effets destructeurs de l'alcool et de la misère sur la dignité et les relations humaines. L'Assommoir reste un témoignage puissant de la condition ouvrière au XIXe siècle.
L'écrivain Huysmans, initialement proche de Zola, a critiqué L'Assommoir en soulignant que les romantiques étaient perçus comme des êtres extravagants, vivant de manière débridée, ce qui reflète la réception mitigée de l'œuvre à l'époque.
Points clé du résumé sur L'Assomoir
Émile Zola, écrivain français du XIXᵉ siècle.
L'Assommoir
1877
Naturalisme
*L'Assommoir* est publié en 1877, en pleine révolution industrielle et urbanisation massive. Émile Zola s'intéresse aux conditions de vie des classes populaires, dénonçant la misère, l'alcoolisme et la fatalité sociale dans un Paris ouvrier en pleine mutation.
Alcoolisme et déchéance sociale : Le roman illustre la manière dont l'alcool détruit les individus, les familles et l'équilibre social. Coupeau en est l'exemple le plus marquant, sombrant dans la folie et la misère.
Condition ouvrière : À travers Gervaise, Zola décrit la difficulté d’échapper à la pauvreté, malgré le travail et la volonté de s’en sortir.
Fatalité et déterminisme : Les personnages semblent prisonniers de leur destin, illustrant la thèse naturaliste selon laquelle le milieu et l'hérédité influencent le comportement humain.
Violence domestique et misère familiale : La souffrance des femmes et des enfants dans les foyers ouvriers est mise en lumière, notamment avec Gervaise et Nana.
Langage et réalisme : Zola innove en intégrant un langage populaire, choquant les lecteurs bourgeois et renforçant l’authenticité du récit.
Malgré son succès commercial, L'Assommoir a été vivement critiqué par certains contemporains qui l'accusaient de "littérature putride" en raison de ses descriptions crues de la réalité ouvrière.
Résumé de L'Assommoir d'Émile Zola
Résumé court
Jeune blanchisseuse pleine d'espoir, Gervaise Macquart s'installe à Paris avec son compagnon Lantier et leurs enfants. Abandonnée par ce dernier, elle se bat pour s'en sortir. Elle épouse Coupeau, un ouvrier zingueur sérieux.
Ensemble, ils construisent une vie modeste mais heureuse, et Gervaise réalise son rêve en ouvrant sa propre blanchisserie.
Un bonheur de courte durée ? C'est ce que semble nous indiquer Zola. Coupeau est immobilisé à la suite d'un accident, marquant le début de leur descente aux enfers. Il sombre dans l’alcool, entraînant avec lui Gervaise. L’arrivée de Lantier aggrave leur situation et la famille s’enfonce dans la misère, la violence et la déchéance.
Nana, leur fille, fuit cet enfer pendant que Coupeau devient fou et meurt à l’hôpital. Ruinée, méprisée et affamée, Gervaise meurt seule sous un escalier, oubliée de tous.
L’Assommoir est le récit implacable de la fatalité sociale et de l’engrenage destructeur de l’alcoolisme.
L'Assommoir a été adapté en bande dessinée, offrant une nouvelle perspective visuelle sur l'œuvre tout en restant fidèle au texte original.
Sommaire résumé par chapitre de L'Assommoir
Résumé par chapitre de L'Assommoir
Chapitre 1
L'histoire se passe en France, au milieu du 19ème siècle. Gervaise Macquart, une jeune femme âgée de 22 ans, quitte le village de Plassans en compagnie de son compagnon, Auguste Lantier, et de leurs deux enfants, Étienne et Claude.
La famille s’installe à Paris dans un hôtel délabré localisé dans le quartier de la Goutte-d’Or.
Deux semaines plus tard, Auguste finit par abandonner sa compagne et ses enfants pour rejoindre Adèle, son amante.
Plus tard, quand Gervaise se rend au lavoir, elle subit les moqueries de Virginie, la sœur d’Adèle. Les deux jeunes femmes finissent par se bagarrer et c'est Gervaise qui rend la monnaie de sa pièce à Virginie : elle lui donne un grand coup de battoir sur les fesses devant toutes les personnes qui observent la scène. Humiliée, Virginie quitte les lieux pleine de rancœur.
Chapitre 2
Gervaise travaille comme blanchisseuse chez Mme Fauconnier. Elle espère posséder un jour sa propre blanchisserie. Elle rencontre par la suite Coupeau, un ouvrier zingueur, qui l’invite à boire un verre au café du père Colombe nommé "l’Assommoir".
En discutant, ils se rendent compte que les problèmes d'alcool ont semé le chaos dans leurs deux familles. Au fil du temps, ils tombent amoureux et décident d'habiter ensemble en attendant de se marier prochainement. Les enfants de Gervaise finissent par apprécier ce père de substitution.
Coupeau présente plus tard Gervaise à sa famille, mais la jeune femme n'est pas appréciée du tout par sa sœur, Mme Lorilleux. Cette dernière la surnomme "la Banban" ("la bancale"), en référence à la démarche boiteuse de Gervaise.
Chapitre 3
Gervaise et Coupeau se marient le 29 juillet 1850. Afin de se protéger de la pluie torrentielle et de l'orage, les nouveaux époux et leurs convives prennent refuge à l'intérieur du musée du Louvre. Le repas de noce s'avère généreux et on y boit beaucoup. Gervaise fait cependant l'objet de moqueries constantes de la part de la sœur de Coupeau, laquelle finit par l'insulter avant de quitter la table.
Zola décrit avec précision l'alambic présent dans l'Assommoir du père Colombe, le présentant comme une "cuisine du diable" attirant les ouvriers en quête de rêves agréables, symbolisant la tentation destructrice de l'alcool.
Chapitre 4
Quatre ans se sont écoulés. Gervaise et Coupeau se sont installés dans un appartement de la rue Neuve, dans le quartier de la Goutte-d’Or, où ils mènent une vie simple mais paisible. Bien qu'ils soient tous les deux ouvriers, la nourriture ne manque jamais à table.
Gervaise souhaite investir l'argent économisé par la famille dans l'acquisition d'un petit local qui lui permettrait de posséder enfin sa propre blanchisserie. Son voisin, Goujet, qui lui porte un amour secret, lui prête de l'argent pour qu'elle puisse réaliser son rêve.
Gervaise réussit donc à acheter le local. Elle accouche bientôt d'une fille nommée Anna (mais que la plupart des gens surnomment "Nana") dont les parrains sont les Lorilleux.
Coupeau tombe d'un toit sur lequel il travaillait et il vit très mal sa convalescence qui dure plusieurs mois. Il commence à boire. Gervaise est désormais la seule à gagner de l'argent.
Chapitre 5
L’immeuble où vivent Gervaise et Coupeau accueille de nouveaux concierges : les Boches. Gervaise aime beaucoup son quartier, malgré les rumeurs que certains colportent sur sa personne et sur sa famille.
Sa boutique prospère et elle permet à la famille de vivre de manière nettement plus confortable. Elle reçoit même une partie de la clientèle de Mme Fauconnier, l'ancienne patronne de Gervaise. Celle-ci a engagé deux blanchisseuses, Mme Putois et Clémence, ainsi qu'une apprentie, Augustine.
Coupeau, quant à lui, a repris son activité, mais il est peu assidu. Il passe son temps à boire et à manger au lieu de travailler sérieusement. Souffrant de problèmes d'alcoolisme, il se comporte mal avec les blanchisseuses de Gervaise. Un rapprochement s'opère entre Goujet et Gervaise.
Chapitre 6
Gervaise rend visite à Goujet sur son lieu de travail. Celui-ci lui fait découvrir les différentes machines de l'entreprise et lui explique qu'il a peur que ces dernières remplacent bientôt les employés.
Gervaise lui fait comprendre qu'elle n’apprécie pas non plus cette technologie qui menace le travail humain. Elle procède de moins en moins au remboursement du prêt que lui a accordé Goujet pour l'achat de sa boutique.
La blanchisserie est devenue un lieu de rencontre où les gens viennent discuter et se réchauffer durant l'hiver. Gervaise y héberge le père Bru. Coupeau, lui, continue à sombrer dans l'alcool...
À travers la déchéance de Gervaise, Zola critique non seulement les ravages de l'alcoolisme, mais aussi l'indifférence de la société bourgeoise face à la misère ouvrière, soulignant les inégalités sociales de l'époque.
Chapitre 7
Gervaise a organisé un grand repas festif qui comprend 14 convives. Tout le monde boit beaucoup. Alors que la fête bat son plein, Coupeau et Lantier se battent à l'extérieur dans la rue. Ils finissent par sympathiser et Coupeau invite Lantier chez lui.
Chapitre 8
Coupeau propose à Lantier, qui a regagné la confiance de tout le monde, de l'héberger chez lui. Goujet envoie Étienne travailler à Lille.
Lantier ne contribue pas aux frais du foyer et Gervaise doit du coup entretenir son époux et son ex-compagnon. Goujet propose à Gervaise de partir avec lui. Néanmoins, celle-ci décline sa proposition en raison de son mariage et de ses deux enfants.
Alors qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour subvenir aux besoins de sa famille, les voisins n'arrêtent pas de calomnier ce qu'ils considèrent comme un "ménage à trois".
Chapitre 9
La situation financière de Gervaise se dégrade. De plus en plus de clients habituels cessent de fréquenter sa blanchisserie et préfèrent se rendre chez celle de Mme Fauconnier.
Malgré cela, Gervaise prend les choses à la légère et se réfugie dans la nourriture. Elle licencie ses trois employées, devient indolente, sale et fait des prêts pour acheter ce dont elle a besoin pour survivre. Elle vend l'intégralité de ses objets précieux afin de rembourser l'argent qu’elle a emprunté.
Coupeau ne cesse de boire et ne va quasiment plus travailler. Lantier se fait entretenir et enchaîne les caprices alimentaires. Lorsqu'ils sont très alcoolisés, Lantier et Coupeau se mettent à frapper Gervaise. Celle-ci grossit et sa santé se dégrade. Lantier essaie de l'obliger à louer sa blanchisserie à la sœur d’Adèle, Virginie, mais Gervaise refuse.
À travers le mariage bâclé de Gervaise et Coupeau, Zola critique l'hypocrisie religieuse et la superficialité des rites religieux dans la société de l'époque.
Chapitre 10
Les Coupeau finissent par quitter leur appartement pour emménager dans un appartement exigu situé au sixième étage près des Lorilleux. Coupeau part travailler à la campagne pour gagner un peu d'argent et prend peu à peu ses distances avec l'alcool.
Gervaise est engagée comme repasseuse par Mme Fauconnier. Les Lorilleux se mettent à rejeter Nana, qui a fait sa communion, car elle veut devenir fleuriste, un métier à la réputation négative. Durant deux ans, comme la plupart de leurs voisins, les Coupeau traversent une période de grande précarité. .
Chapitre 11
Nana est à présent une jeune femme et elle est devenue fleuriste. Elle enchaîne les relations amoureuses.
Gervaise s’enferme dans l'alcool. Elle et Coupeau multiplient les disputes et les violences conjugales, ce qui provoque la fuite de Nana du logement familial. Gervaise est licenciée et n’arrive pas à trouver un travail stable. Elle n'arrête pas de boire et devient obèse. Coupeau réussit à retrouver Nana et, avec Gervaise, ils la maltraitent.
Plus tard, Coupeau fait à plusieurs reprises des crises de folie. Il passe un semestre à l'hôpital Sainte-Anne sans avaler une seule goutte d'alcool. Malheureusement, il recommence à boire dès qu'il remet les pieds chez lui. Il effectue encore d'autres séjours à Sainte-Anne, mais il ne parvient pas à guérir.
Nana, qui ne supporte plus cette vie familiale chaotique, finit par quitter définitivement ses parents. Lantier quitte également le couple car ce dernier, ruiné, ne peut plus l'entretenir.
Chapitre 12
Personne ne veut plus employer Gervaise. Elle et Coupeau sont endettés de deux mois de loyer. Ils ont même vendu leur lit. Coupeau est obligé de retravailler. Gervaise l'attend à la sortie de son entreprise afin de l'empêcher de dilapider sa paye dans l'achat d'alcool. Mais ses efforts sont vains, elle finit par le retrouver alcoolisé dans un bistrot.
Chapitre 13
Étienne, le fils de Gervaise, fait parvenir dix francs à sa mère pour lui permettre de s'alimenter. Coupeau est de retour à l'hôpital Sainte-Anne. Il finit par mourir suite à une nouvelle crise de folie.
Nana est devenue prostituée et Gervaise veut en faire de même pour gagner un peu d'argent. Elle ne vit plus dans son appartement car elle ne peut plus payer les loyers. Gervaise dort désormais sous l’escalier de l'immeuble. Elle finit par y mourir de faim et de froid. Les voisins n'en prennent conscience que lorsque sa dépouille commence à dégager une odeur désagréable.
L'histoire se termine sur cette parole du croque-mort : "Va, t’es heureuse. Fais dodo ma belle !"
Zola intègre dans son roman des éléments critiquant la presse de l'époque, notamment à travers la diffusion de faits divers sensationnalistes qui exploitent la misère humaine.
L'étude des personnages de L'Assommoir
Présentation des personnages de ce résumé sur L'Assommoir
Personnage | Description | Rôle |
---|---|---|
Gervaise Macquart |
Blanchisseuse courageuse, mais victime du destin et de l'alcoolisme. | Protagoniste, chute sociale tragique. |
Coupeau |
Ouvrier zingueur devenu alcoolique après un accident. | Époux de Gervaise, figure de la déchéance. |
Auguste Lantier |
Ex-compagnon de Gervaise, manipulateur et parasite. | Opposant opportuniste. |
Claude Lantier |
Fils aîné de Gervaise, futur peintre maudit. | Protagoniste de "L'Œuvre". |
Étienne Lantier |
Fils de Gervaise, futur militant ouvrier. | Héros de "Germinal". |
Anna Coupeau (Nana) |
Fille de Gervaise, devient prostituée. | Héroïne de "Nana". |
Goujet |
Forgeron honnête, amoureux de Gervaise. | Symbole de l'ouvrier modèle. |
Zola s'est inspiré des travaux du docteur Prosper Lucas sur l'hérédité pour développer les thèmes de la dégénérescence et de la fatalité dans sa série des Rougon-Macquart, dont L'Assommoir fait partie.
Analyse des personnages du roman de zola
Gervaise Macquart
Née à Plassans, en région provençale, Gervaise est la fille d’Antoine Macquart et de Joséphine Gavaudan. Boiteuse de naissance, elle travaille dans une blanchisserie dès l’âge de 10 ans. Sa mère l'initie à la consommation d'alcool dès sa plus tendre enfance. Gervaise fait la rencontre d'Auguste Lantier alors qu'elle est encore adolescente et qu'il a 18 ans. Elle est âgée de 14 ans lorsqu'elle accouche de leur premier fils, Claude. Gervaise donnera naissance à un second fils, Étienne, quelques années plus tard. Elle est travailleuse et courageuse, mais elle a tendance à subir les situations de la vie, plutôt que de réagir pour reprendre le contrôle des événements. Gervaise a pourtant conscience de sa mollesse et de sa complaisance, mais ses tendances négatives finissent toujours par reprendre le dessus. Elle finit par grossir, sombrer dans l'alcoolisme, puis perdre son emploi, avant de mourir dans l'indifférence la plus totale.
Coupeau
Cet ouvrier zingueur est l'époux de Gervaise. Il est également le père d'Anna, surnommée Nana. Sérieux et travailleur, sa vie bascule complètement à partir du moment où il tombe d'un toit qu'il réparait. Durant sa longue convalescence, il sombre progressivement dans l'alcoolisme et l'indolence. Hospitalisé plusieurs fois à Sainte-Anne, il finit par y mourir d'une terrible crise de folie.
Auguste Lantier
Chapelier après avoir été ouvrier tanneur, Auguste Lantier est le père de Claude et Étienne. Il se met en ménage avec Gervaise alors qu'elle est encore adolescente. Lorsqu'il emménage à Paris, il abandonne sa jeune compagne et ses deux enfants, en partant avec les maigres économies du foyer. Il réapparaît bien des années plus tard dans la vie de Gervaise pour se faire entretenir par cette dernière. Il s'agit d'un homme fainéant, dépensier, infidèle et manipulateur qui n'a aucun scrupule à parasiter son entourage.
Claude Lantier
Premier fils de Gervaise et de Lantier, Claude est envoyé à Plassans chez un vieil amateur de peintures. Ce dernier est sensible au talent de dessinateur de Claude et souhaite se charger de son éducation. Claude Lantier est le personnage principal du roman d'Émile Zola intitulé "L'Œuvre" (1886).
Étienne Lantier
Deuxième fils de Gervaise et de Lantier, Étienne travaille comme apprenti dans une forge aux côtés de Goujet. Il part ensuite vivre à Lille pour devenir mécanicien de locomotive. Quelques années plus tard, il sera le héros de "Germinal", où il luttera pour les droits des ouvriers des mines.
Anna Coupeau (Nana)
Surnommée "Nana", Anna est la fille de Gervaise et de Coupeau. Son enfance se passe au milieu de la précarité, de l'alcool et des disputes conjugales. Petite fille turbulente et provocatrice, elle grandit et devient une jolie jeune femme. Elle travaille tout d'abord comme fleuriste, puis finit par quitter le foyer familial. Sans le sou pour nourrir son fils Louiset, dont elle a accouché à 16 ans, elle est obligée de se prostituer afin d'arrondir ses fins de mois. Elle est l'héroïne du roman d'Émile Zola nommé "Nana" (1880).
Goujet
Voisin de Gervaise et de Coupeau, cet homme célibataire vit auprès de sa mère. Il travaille à la forge et possède une grande force physique. Il aime secrètement Gervaise et lui prête de l'argent afin qu'elle puisse réaliser son rêve en ouvrant une blanchisserie. Honnête, travailleur et juste dans ses actes, Goujet incarne l'ouvrier modèle.
La mort tragique de Lalie Bijard, une fillette battue à mort par son père alcoolique, est inspirée d'un fait divers réel que Zola avait lu dans un journal. Il a intégré cet événement pour illustrer les ravages de l'alcoolisme sur les familles ouvrières.
Analyse du roman "L'Assommoir"
L'Assommoir : Un langage avec ses propres codes
Lorsqu'il fut publié, "L'Assommoir" choqua les lecteurs bourgeois en raison du langage qu'employaient ses personnages issus de classes ouvrières. L'auteur français du XIXᵉ siècle, Émile Zola, fut critiqué très violemment, d'autant plus que son roman a été le premier à décrire l'existence quotidienne et les souffrances du peuple de cette époque.
Dans le roman, ces gens emploient une langue faite d'images, d'ironie (elle se joue souvent des situations malheureuses avec décalage et humour), de surnoms, mais aussi, parfois, d'insultes. Le langage de Gervaise illustre bien ces différentes facettes linguistiques. Il évolue proportionnellement à sa propre chute et ses paroles, au départ pleines d'humour et de positivité, deviennent de plus en plus dures et vulgaires.
Sur la même thématique vous pouvez lire Les Misérables de Victor Hugo ou Le Père Goriot d'Honoré de Balzac.
Les ravages de l’alcoolisme
L'alcoolisme et ses répercussions sur la vie quotidienne des personnes qui en sont victimes figurent parmi les thèmes centraux de "L'Assommoir". Très abordable et présent partout dans le monde ouvrier, l'alcool constitue pour les pauvres un moyen de s'échapper de ce quotidien extrêmement dur à supporter.
Le vin est décrit dans le roman comme un aliment permettant à l'ouvrier de survivre. Même les plus jeunes sont initiés à sa consommation, à l'instar de Gervaise, à qui sa mère donne fréquemment de l'anisette à boire alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille.
Zola décrit l'alcool comme une substance destructrice qui frappe les classes populaires, aussi bien personnellement, que familialement ou professionnellement. Coupeau en est l'incarnation la plus évidente : il perd tout (son emploi, sa famille, sa santé mentale et physique) et meurt dans la folie.
L'alcoolisme, c'est aussi la violence, et Gervaise et ses trois enfants en font plus d'une fois les frais au fil des pages...
Pour Zola, l'alcool est capable de transformer un être sain en une véritable brute, capable des pires excès.
Pour approfondir cette thématique, vous pouvez consulter Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë ou L'Inondation d'Evgueni Zamiatine.
Le portrait d'une femme simple mais courageuse
Enfin, Zola dresse également un portrait de femme extrêmement intéressant et émouvant. L'héroïne de "L'Assommoir", Gervaise, est un personnage attachant qui traverse une succession d'épreuves très difficiles.
Gervaise n'est évidemment pas parfaite. Elle fait par exemple des choix disharmonieux, entretenant deux hommes misogynes, indolents et rudes avec elle (Lantier et Coupeau) pour ne pas les blesser, ou rudoyant sa pauvre fille Nana qui, finalement, ne lui a rien fait de mal.
Cette femme ne rêve finalement que d'une vie simple dans laquelle elle peut avoir un emploi, un logement, manger chaque jour à sa faim, élever correctement ses enfants et ne pas subir de violences de la part de son compagnon.
Zola nous fait suivre les victoires et les défaites de cette héroïne issue du peuple qui ne cesse de se relever pour survivre, jusqu'à son ultime chute.
Pour aller plus loin, nous vous recommandons Jane Eyre de Charlotte Brontë ou La Petite Fadette de George Sand.
Fiche de synthèse
- Auteur : Émile Zola
- Date : 1877
- Courant : Naturalisme
- Thème principal : Misère ouvrière et alcoolisme
- Alcoolisme : Coupeau incarne la déchéance ouvrière.
- Misère sociale : L’impossible ascension des classes populaires.
- Fatalité : L’environnement et l’hérédité dictent le destin des personnages.
- Violence domestique : Nana subit un foyer marqué par la brutalité.
- Réalisme : Langage populaire et description crue de la condition ouvrière.
Personnage | Rôle |
---|---|
Gervaise Macquart | Héroïne tragique, victime de la misère et de l’alcoolisme. |
Coupeau | Ouvrier alcoolique, perd tout et meurt fou. |
Auguste Lantier | Manipulateur, parasite Gervaise et sa famille. |
Nana | Fille de Gervaise, fuit son foyer et sombre à son tour. |
Un roman puissant, dénonçant la fatalité sociale et la destruction causée par l’alcoolisme, avec un réalisme brut et sans concession.
L'alambic, au-delà de sa fonction de distillation, est utilisé par Zola comme un symbole de la machine infernale qui broie les individus, reflétant la mécanisation oppressive de la société industrielle.
FAQ du résume de L'Assommoir
Contexte général du roman de Zola
Quelle est l’histoire de Nana d’Émile Zola ?
Nana est le neuvième roman de la série des Rougon-Macquart, publié en 18801.
L’histoire suit la vie d’Anna Coupeau, surnommée Nana, une jeune femme issue des classes populaires parisiennes qui devient une courtisane célèbre sous le Second Empire.
Dotée d’une beauté et d’un charme irrésistibles, Nana fait ses débuts au théâtre et attire rapidement l’élite parisienne malgré son talent limité.
Elle utilise son pouvoir de séduction pour manipuler les hommes les plus puissants de la capitale, comme le comte Muffat, les ruinant financièrement et moralement.
Le roman suit l’ascension fulgurante de Nana dans la société parisienne, ainsi que sa chute inévitable.
Zola dépeint à travers ce personnage une critique féroce des mœurs de son époque, symbolisant la décadence et la corruption de la société du Second Empire.
Quel est le sujet de L'Assommoir ?
L’Assommoir, septième roman de la série des Rougon-Macquart, explore les conditions de vie des classes populaires dans le Paris ouvrier du XIXe siècle. Le roman suit le destin tragique de Gervaise Macquart, une blanchisseuse qui tente de s’élever socialement malgré les obstacles. L’histoire se concentre sur la lutte de Gervaise contre la pauvreté, l’alcoolisme et la dégradation sociale dans le quartier de la Goutte d’Or.
Pourquoi le nom L'Assommoir ?
Le terme “assommoir” désigne un établissement où l’on vend de l’alcool bon marché, souvent de mauvaise qualité, qui “assomme” littéralement ceux qui en consomment. Dans le roman, l’Assommoir est le débit de boissons tenu par le père Colombe, où trône un alambic produisant un alcool frelaté. Ce lieu symbolise l’effet destructeur de l’alcool sur les individus et la société, étant le théâtre de la déchéance de nombreux personnages, dont Gervaise et Coupeau.
Quel est le but de L'Assommoir ?
Zola cherche à dépeindre de manière réaliste et crue les conditions de vie des ouvriers parisiens sous le Second Empire. Le roman vise à exposer les problèmes sociaux tels que l’alcoolisme, la misère, et le déterminisme social qui affectent la classe ouvrière. Zola utilise l’histoire de Gervaise pour critiquer l’indifférence de la société envers le sort des plus vulnérables et pour dénoncer les injustices sociales de l’époque.
Pourquoi lire L'Assommoir ?
L’Assommoir mérite d’être lu pour plusieurs raisons :
- Valeur historique et sociale : Le roman offre un aperçu détaillé et réaliste de la vie ouvrière au XIXe siècle à Paris.
- Style littéraire : Zola emploie un style naturaliste puissant, utilisant le langage populaire et des descriptions vivides pour immerger le lecteur dans l’univers des personnages.
- Analyse psychologique : Le roman explore en profondeur la psychologie des personnages, notamment la lutte de Gervaise contre son environnement et ses propres faiblesses.
- Critique sociale : L’œuvre soulève des questions importantes sur les inégalités sociales, l’alcoolisme et le déterminisme, qui restent pertinentes aujourd’hui.
- Impact littéraire : L’Assommoir est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de Zola et a eu une influence significative sur la littérature française et mondiale.
Cadre et personnages principaux
Où se déroule L’Assommoir ?
L’Assommoir se déroule principalement à Paris, plus précisément dans le quartier ouvrier de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement. L’histoire se situe dans les années 1850, sous le Second Empire. Ce cadre urbain populaire est essentiel à l’intrigue, car il reflète les conditions de vie difficiles des ouvriers parisiens de l’époque.
Où habite Gervaise dans L’Assommoir ?
Gervaise habite à plusieurs endroits au cours du roman :
- Initialement, elle s’installe rue Neuve de la Goutte d’Or (aujourd’hui rue des Islettes), dans un modeste logement au premier étage d’une petite maison, près du carrefour avec la rue de la Goutte d’Or.
- Plus tard, lorsqu’elle ouvre sa blanchisserie, elle déménage avec sa famille dans une boutique située rue de la Goutte d’Or.
- Vers la fin du roman, après avoir perdu sa boutique, Gervaise finit par vivre dans un petit logement insalubre dans le même quartier.
Qui est le personnage principal de L’Assommoir ?
Le personnage principal de L’Assommoir est Gervaise Macquart. Elle est une blanchisseuse qui tente de s’élever socialement malgré les obstacles de la vie ouvrière parisienne. Gervaise est décrite comme une femme déterminée, incarnant le rêve et la lutte de la classe ouvrière. Son parcours, de l’espoir initial à la déchéance finale, constitue le cœur de l’intrigue du roman.
Quel est le prénom de Coupeau dans L’Assommoir ?
Le prénom de Coupeau n’est pas mentionné. Il est généralement référencé simplement comme “Coupeau” dans le roman. C’est un ouvrier zingueur qui devient le mari de Gervaise.
Qui est Claude Lantier ?
Claude Lantier est l’un des deux fils que Gervaise a eus avec son premier amant, Auguste Lantier, avant les événements principaux de L’Assommoir. Dans le cycle des Rougon-Macquart, Claude Lantier apparaît comme personnage principal dans le roman “L’Œuvre”. Il est important de noter que les enfants de Gervaise, dont Claude, apparaissent dans différents romans de la série, illustrant ainsi la continuité et l’interconnexion des histoires familiales dans l’œuvre de Zola. Étienne, le frère de Claude, est par exemple le protagoniste de “Germinal”, tandis que leur demi-sœur Nana devient le personnage principal du roman éponyme “Nana”.
Personnages secondaires et relations
Qui est Virginie dans L’Assommoir ?
Virginie est la sœur d’Adèle, la femme pour laquelle Auguste Lantier abandonne Gervaise au début du roman. Après une altercation avec Gervaise au lavoir, les deux femmes finissent par se réconcilier. Virginie épouse un sergent de ville nommé Poisson, et ensemble, ils rachètent la blanchisserie de Gervaise pour en faire une épicerie. Plus tard, Virginie devient la maîtresse de Lantier, reproduisant ainsi le schéma de trahison initial.
Qui est Pauline dans L’Assommoir ?
Pauline est la fille des concierges de l’immeuble où vivent Gervaise et Coupeau. C’est une camarade de jeu de Nana, la fille de Gervaise, et fait sa première communion en même temps qu’elle. Son rôle dans le roman est mineur, mais elle représente la jeunesse du quartier.
Qui est Lalie dans L’Assommoir ?
Lalie est la fille du serrurier Bijard, un alcoolique violent. Après la mort de sa mère, également victime des violences de Bijard, Lalie, bien que très jeune, prend en charge ses frères et sœurs. Elle est décrite comme une enfant courageuse et mature, mais elle succombe finalement aux mauvais traitements de son père, mourant de manière tragique.
Qui est Bijard dans L’Assommoir ?
Bijard est un serrurier alcoolique et violent. C’est le père de Lalie. Sa dépendance à l’alcool le rend brutal, et il maltraite sa femme jusqu’à la tuer. Après la mort de celle-ci, il continue de battre sa fille Lalie, qui finit par mourir des suites de ses sévices. Bijard incarne les ravages de l’alcoolisme sur la cellule familiale.
Qui est Poisson dans L’Assommoir ?
Poisson est un sergent de ville, marié à Virginie. Après leur mariage, le couple rachète la blanchisserie de Gervaise pour la transformer en épicerie. Poisson est décrit comme un homme sérieux et rigide, mais sa femme le trompe avec Lantier.
Thèmes majeurs et progression de l’intrigue
Quelle est la cause de la chute de Coupeau ?
La chute de Coupeau, ouvrier zingueur, se produit lorsqu’il tombe d’un toit alors qu’il travaille. Cet accident est un tournant dans sa vie : par peur de remonter sur un toit, il abandonne son métier et sombre progressivement dans l’oisiveté et l’alcoolisme. La chute symbolise également le début de sa déchéance physique et morale, exacerbée par son incapacité à surmonter cet événement traumatique.
Pourquoi Gervaise boit-elle dans L’Assommoir ?
Gervaise commence à boire pour échapper à la misère et aux désillusions de sa vie. Après avoir tenté de maintenir son ménage et sa blanchisserie malgré les difficultés, elle est confrontée à l’alcoolisme de Coupeau, aux trahisons de Lantier, et à l’épuisement moral et financier. L’alcool devient pour elle un refuge face à une existence marquée par la fatalité sociale et personnelle. Zola illustre ainsi de quelle façon les conditions sociales et psychologiques poussent les individus à chercher l’oubli dans l’alcool.
Quel alcool dans L’Assommoir ?
Dans L’Assommoir, plusieurs types d’alcools sont mentionnés, mais le plus emblématique est l’eau-de-vie, surnommée “le vitriol” en raison de ses effets destructeurs. C’est l’alcool fort consommé dans le cabaret du père Colombe, lieu central du roman. L’alambic qui distille cet alcool devient un symbole de la déchéance des ouvriers, attirés par cette “cuisine du diable“.
Coupeau meurt dans des conditions terribles des suites du delirium tremens, une maladie liée à son alcoolisme chronique. Sa fin est marquée par des hallucinations effrayantes (il croit voir des rats) et une dégradation physique extrême. Zola décrit cette mort avec un réalisme cru pour souligner les ravages de l’alcoolisme sur le corps et l’esprit.
Analyse et interprétation
Quelle est la morale de L’Assommoir ?
La morale de L’Assommoir est complexe et multifacette, reflétant la vision naturaliste de Zola sur la société de son époque :
- Critique sociale : Zola dénonce les conditions de vie misérables de la classe ouvrière et l’indifférence de la société face à leur sort. Il met en lumière les injustices sociales et le cycle de la pauvreté qui emprisonne les plus vulnérables.
- Dangers de l’alcoolisme : Le roman illustre de manière frappante les effets dévastateurs de l’alcoolisme sur les individus et les familles. L’alcool est présenté comme un fléau qui détruit les ambitions et les vies.
- Déterminisme social et hérédité : Zola souligne comment l’environnement social et l’hérédité influencent le destin des personnages, suggérant que les individus sont souvent victimes de forces qui les dépassent.
- Importance du travail et de l’honnêteté : À travers le personnage de Gervaise, Zola montre initialement la valeur du travail acharné et de l’honnêteté comme moyens d’élévation sociale, même si ces efforts sont finalement anéantis.
- Nécessité de réformes sociales : En exposant les problèmes sociaux de manière crue et réaliste, Zola plaide indirectement pour des réformes visant à améliorer les conditions de vie des ouvriers.
Quelles sont les plus belles citations de L’Assommoir (avec explication) ?
“Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir, vous savez, un lit, une table et deux chaises, pas davantage…“
Cette citation exprime l’aspiration modeste mais profonde de Gervaise à une vie simple et digne. Elle illustre les rêves humbles mais essentiels de la classe ouvrière, soulignant la valeur du travail honnête et d’un foyer décent.
“Gervaise est représentative de toute une classe sociale dont Zola brosse le portrait littéraire et scientifique. Le monde ouvrier que donne à voir Zola est un monde de misère si réaliste que l’on croirait pouvoir le toucher du bout des doigts.”
Bien que ce ne soit pas une citation directe du roman, cette analyse résume parfaitement l’approche de Zola dans L’Assommoir. Elle souligne le réalisme saisissant avec lequel l’auteur dépeint la vie ouvrière, rendant tangible la misère de cette classe sociale.
“Moi, après avoir bien trimé toute ma vie, je mourrais volontiers dans mon lit, chez moi.”
Cette citation reflète l’aspiration de Gervaise à une vie de labeur honnête et à une fin digne. Elle met en lumière la valeur accordée au travail et au sentiment d’appartenance, tout en préfigurant tragiquement le destin contraire qui l’attend.
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